Alors que la saison dernière n’avait pas offert beaucoup d’enjeu, ce nouvel exercice de Ligue 1 nous passionne. Entre la lutte pour le titre et la course au maintien, la finalité de la saison 2014/2015 est encore une énigme.
On pensait le Paris Saint Germain mort après son élimination en Ligue des Champions. Il n’en est rien. Le PSG a repris la tête du championnat cette semaine après une victoire contre Metz (3-1). Depuis ce match retour au Nou Camp, les hommes de Laurent Blanc cartonnent et se libèrent. Neuf buts en deux matchs, trois points d’avance sur Lyon avant de se rendre ce week-end à Nantes, équipe qui n’a plus rien à jouer. Pourtant, qu’il a été dur pour le PSG de prendre les rênes du championnat. L’OL et Jean Michel Aulas ont titillé le champion en titre. Mais y arriveront-ils jusqu’au bout ? Pour l’honneur, nous dirons que oui. Mais l’écart, court qu’il soit, entre Lyon et Paris devrait perdurer jusqu’à la fin de la saison. Il restera néanmoins le duel de la saison en tête du championnat, vu que l’OM de Bielsa n’aura été qu’une (grosse) illusion.
Marseille, qui allait à Metz vendredi soir (0-2, doublé de Gignac, ses 100 et 101ème but en Ligue 1), restait sur quatre défaites consécutives. En 2015, les Olympiens se sont scié les jambes dans la course au Graal. Au point que le champion d’automne soit en pleine crise à l’heure actuelle. La faute à Bielsa pour les médias, la faute aux joueurs pour les supporters. Il est clair que le cas d’El Loco divise plus que celui de Jardim. Le technicien portugais de Monaco a presque tout réussi cette saison. Certes, il a fauté au départ avec deux défaites d’entrée et un début de saison en demi-teinte. Mais sans un changement radical, son équipe a évolué tout au long de la saison. À l’aube de la fin de la saison, elle se place au pied du podium, avec un match contre un OM en panne. Arrivé en quart de finale de la Ligue des Champions avec un jeu qui n’a pas fait rêver grand monde, mais avec des exploits – notamment contre Arsenal – qui font de Monaco la révélation d’une saison qu’il finit en trombe.
Pour qui la descente aux enfers ?
Si Metz et Lens semblent largement condamnés à repartir en Ligue 2, le troisième condamné est encore inconnu. Et la justice du football est souvent cruelle. Évian semble être le diable de cette lutte. Eux qui en font une spécialité depuis trois saisons, en se sortant toujours sur le fil du rasoir. Premier relégable avant d’affronter le dauphin Lyon ce week-end, les Savoyards n’ont que quatre point de retard sur le douzième, Nice. Derrière, Bastia, Toulouse, Caen, Lorient et Reims se tiennent en moins de trois points. Impossible de dire qui va descendre aujourd’hui. Ce serait cruel pour Caen, héroïque en début d’année, qui affrontera les hommes de Pascal Dupraz lors du dernier match. Mais les Normands ont fait de l’ascenseur une spécialité locale. Souhaitons leur de rompre avec la tradition. D’autant que les autres menacés sont tous des clubs plus ou moins installés dans ce championnat depuis plus de deux saisons. Au mérite, Toulouse est l’équipe qui serait la moins légitime en Ligue 1 la saison prochaine, tant le spectacle offert par les hommes de Dominique Arribagé est inexistant. Reims n’a jamais vraiment brillé cette saison, mais a impressionné la saison dernière. La Ligue 2 pourrait rompre la tentative de reconstruction de ce club historique.
Lorient et Bastia sont deux profils différents mais semblables. Ils sont désormais des clubs emblématiques de l’élite. Les Corses pour leur identité forte et les Bretons pour leur amour du jeu made in Gourcuff. Véritable emblème de la Ligue 1, leur maintien semble une évidence. Sauf que ces deux équipes là vont affronter deux clubs qui luttent encore pour retrouver leurs légendes. Pour ce J-4 avant le coup de sifflet final, Bordeaux ira défier Lorient. Les Girondins devraient profiter des succès du PSG pour disputer une Coupe d’Europe l’an prochain, pour l’entrer dans leur nouveau stade. Peu inspirés en cette fin de saison, les joueurs de Willy Sagnol ont intérêt à couler Lorient pour ne pas se faire souffler leur ticket européen par Montpellier, qu’ils recevront lors de la dernière journée. La Paillade termine fort sa fin de saison, même si leurs défaites à Saint-Étienne le week-end dernier montre les limites du club. Des limites, les Verts n’en ont plus vraiment. Pas forcément envieux d’une Ligue des Champions, Christophe Galtier et ses joueurs pourraient se contenter d’une quatrième place au classement, comme l’an dernier. Histoire de s’inscrire dans la continuité. Comme Évian s’ils se maintiennent à la dernière journée, comme le PSG s’il remporte son troisième titre consécutif.