Une étude parue dans l’Environmental Research Letters le 13 janvier met en cause les dégâts et les conséquences que cause l’orpaillage de masse en Amérique du sud. La déforestation atteint aujourd’hui un point critique et les populations locales souffrent d’une baisse conséquente du niveau de vie.
Depuis le début des années 2000, le cours de l’or a bondi. En cause, l’incertitude des valeurs monétaires mondiales qui a conduit les gens à investir dans une monnaie sûre et la croissance rapide de pays émergents comme la Chine et l’Inde, gros consommateur d’or.
Ainsi, le cours de l’or est passé de 250 dollars au début des années 2000 à 1 200 dollars en 2015.
Cette croissance soudaine a stimulé très nettement l’exploitation et la récolte du précieux minerai. Stimulé la récolte et même parfois, dans des zones où l’exploitation minière est illégale et peut engendrer des conséquences néfastes, parfois irréversible, sur la région en question.
C’est ce que prouve l’étude publiée dans l’Environmental Research Letters qui, grâce à des images satellitaires fournies gratuitement par la NASA, a réussi a prouver que la déforestation amazonienne atteint son plus haut point et en partie à cause d’un orpaillage barbare.
Des conséquences multiples
L’étude en question pointe quatre zones particulièrement touchées : l’écorégion de la forêt tropicale guyanaise, le sud-ouest de l’Amazonie, l’écorégion de Tapajos-Xingu au Brésil et la région d’Uraba en Colombie.
C’est donc essentiellement l’Amérique latine qui se retrouve touchée par la spéculation d’un produit difficile à produire et à extraire.
Car l’orpaillage entraîne un vaste éventail de conséquence environnementale, avec la construction de routes et d’infrastructures nécessaires au traitement du métal et la pollution des rivières causées par le mercure utilisé dans le traitement de l’or. Les rivières contaminées suivent leurs cours et empoisonnent les terres alentour et les poissons sans jamais discontinuer.
Du mercure a d’ailleurs été retrouvé dans des rivières où le point d’extraction le plus proche était situé à plus de 200 km.
Enfin, les conséquences sociales sont également très lourdes. L’arrivée de migrants cause souvent une dégradation de la situation, avec l’augmentation de la prostitution et la baisse des conditions sanitaires.
L’étude publiée ce 13 janvier est loin d’être la première en date à pointer ce phénomène du doigt et les travaux scientifiques à ce sujet s’accumulent.
Mais cette situation est loin d’être arrêtée, car si des moyens peuvent éventuellement être mis en place pour essayer d’enrayer les entreprises minières, l’orpaillage illégal reste une activité relativement développée et sous-marine.