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Lorsque la ville devient l’art de la révolution

En Amérique Latine, terre de feu et de fantasme, l’art rime souvent avec devoir et mémoire. Le street-art est une forme artistique qui porte fièrement cette vérité. Profitons du confinement pour s’échapper en Amérique Latine et en apprendre plus sur elle à travers son art de rue.

Expression artistique en l’Amérique Latine : lorsque l’art tient sa place

Le street-art n’est qu’une autre forme moderne de l’illustration urbaine et de l’expression urbaine. Cet art permet deux choses, l’expression du peuple ainsi que son émancipation. Ce servir de la rue comme un moyen de contestation, de réflexion et comme un lieu de débat, a toujours été révélateur du street-art latino. Durant les dictatures des différents pays de l’espace latino qui vont des années 1970 à 1990, cette expression artistique permettait de communiquer et d’organiser la résistance pour la liberté prochaine. Par son histoire, ses luttes et sa conception urbaine, l’Amérique Latine est une terre riche pour cet art. Celui-ci a porté les nombreux mouvements sociaux et populaires de défense citoyenne, de luttes paysannes et bien d’autres encore.

Mais le street-art ne se résume pas seulement à son aspect politique en Amérique Latine. Il permet l’habillage des villes, des favelas, et surtout des fameux Barrios. Le barrio, quartier en espagnol, est un lieu d’exclusion, de ségrégation, où la misère côtoie la détérioration. Le barrio est une figure majeure du quartier aux Etats-Unis où le non-acceptable et accepté. Alors le street-art des barrios puise profondément dans la richesse culturelle, politique et artistique de l’Amérique Latine pour donner une âme à ces endroits ainsi qu’à leurs revendications.

Pourquoi l’Amérique Latine est une terre si exceptionnelle pour le Street art

Le street-art latino ne puise pas son histoire dans l’art de rue qui émerge en Amérique du nord dans les années 1960-70. Même si c’est l’art de rue de Philadelphie qui a contribué à l’explosion de cette forme artistique urbaine. Le street-art en Amérique Latine puise sa source dans les années 1920 avec le muralisme mexicain qui est un mouvement découlant de la révolution des années 1910. L’objectif était de permettre à toutes les composantes du peuple mexicain d’avoir accès à l’Histoire et à la politique tout en surpassant le problème de l’analphabétisme.

Ce street-art illustre la gloire de la révolution mexicaine et des classes sociales qui lui sont associées (prolétaires, paysans).

Le street-art au chili durant la dictature de Pinochet : l’exemple de Valparaiso

Au début des années 60, les partisans d’Allende utilisent les murs à Valparaíso comme dans les autres villes du pays, afin de soutenir le politicien de gauche qui réussit à accéder à la présidence en 1970. Les brigades socialistes qui peinturent les villes chiliennes de l’image d’Allende ont un impact certain. La ville de Valparaiso illustre parfaitement cette implication ainsi que l’importance du stree-art pour véhiculer une pensée politique ainsi que la construction d’un esprit critique.

Allende sur un mur de Valparaiso

Cependant le 11 septembre 1973 le tragique marque encore une fois l’Histoire. Après Jacobo Arbenz au Guatemala, Carlos Julio Arosemena en Equateur, c’est au tour du président Allende de connaitre l’ingérence américaine qui prône le danger du rouge pour renverser les différents gouvernements qui s’opposent à leur hégémonie sur le continent. Le symbole que représenté Allende va continuer à inspirer l’habillage révolutionnaire urbain du pays. Le coup d’Etat met fin à l’exception chilienne, qui était le dernier pays du continent s’opposant à l’emprise américaine durant cette période. Malgré le fait que le Chili soit devenu le laboratoire de l’Ecole de Chicago, le street-art continu la lutte du président Allende et ce encore à l’heure actuelle. Pour cause, à la fin de la dictature de Pinochet, la ville de Valparaiso apparaît comme le symbole de résistance du pays et comme le symbole du street-art en Amérique Latine.

Hugo Chavez / José Marti / Simon Bolivar / Le Che / Fidel Castro

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Journaliste culture et société, pour vl-média
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