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Luanda, ville la plus chère du monde

© CNN

Selon le cabinet de conseil Mercer, la ville la plus chère du monde pour les expatriés ne serait pas Tokyo, Moscou ou Hong-Kong, comme on pourrait légitimement le penser, mais bel et bien Luanda, la capitale de l’Angola. Luanda est suivi au classement par une autre ville africaine, N’djamena, la capitale du Tchad. Cet étonnant classement s’explique par divers facteurs économiques, politiques et financiers. 

Ce n’est pas pour rien que le surnom de Luanda soit la « Dubaï d’Afrique ». La capitale de l’Angola, pays pétrolier d’Afrique de l’ouest coincé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la Namibie, est donc la ville la plus chère du monde pour les expatriés. Cette surprenant première place s’explique par le véritable boom économique que connait le pays grâce à ses importantes ressources en pétrole mais aussi par le fait qu’aucun bien de consommation ne soit fabriqué sur place.

PÉTROLE, CROISSANCE ET INFLATION

© US Energy Information Administration

Rapide augmentation de la production de pétrole depuis la fin de la guerre civile en 2002

L’Angola, deuxième pays africain exportateur de pétrole après le Nigéria, produit 1,8 millions de barils de pétrole par jour. Ce pays représente donc un Eldorado pour les compagnies pétrolières du monde entier. Ce boom économique grâce à l’or noir a transformé cet Etat failli en une des économies les plus dynamiques du monde. Exxon-Mobil, Chevron, Total et BP sont toutes présentes dans le pays, ce qui fait qu’un grand nombre d’expatriés vivent dans ce pays. Et ces derniers semblent suivre à la lettre le credo des colonialistes anglais : « make the world England ». En effet, les expatriés s’exportent avec leur mode de vie occidental. Ainsi, malgré un PIB en constante augmentation (4.5 % en 2014), le pays doit importer quasiment tous ses produits de consommation, y compris les produits de première nécessité, fortement taxés par l’Etat. Par exemple, une bouteille de Coca-Cola peut coûter environ 10 dollars et une Range Rover peut coûter jusqu’au double de son prix de vente normal.

LE CÔTÉ SOMBRE DU MIRACLE ANGOLAIS

© Index Mundi et CIA Factbook

Espérance de vie à la naissance en Angola

Mais si une partie des Angolais a su profiter de l’ouverture économique depuis la fin de la guerre civile en 2002, seuls 20% des plus riches se partagent 60% des revenus nationaux. Et l’Angola reste l’un des pays les moins développés du monde. Effectivement, la moitié des angolais vivent avec moins de 2 dollars par jour, la mortalité infantile en Angola est l’une des plus élevée du monde et l’espérance de vie moyenne en Angola est l’une des plus faible du monde (52 ans).

En outre, obtenir de l’eau potable n’est pas une tâche aisée, même pour les plus riches, et uniquement 40% de la population à un accès régulier à l’électricité. De plus, près de le moitié de la population est sous-alimentée, les installation sanitaires (installations d’approvisionnement en eau et assainissement notamment) en milieu rural sont très rares, et la malaria est la cause d’un quart des décès d’enfants.

En définitive, le miracle angolais ne semble profiter qu’aux expatriés et pas aux angolais. En effet, le pays est un des plus corrompus du monde selon le FMI. Et ce pays pétrolier est dirigé par le même président, José Eduardo dos Santos, depuis 35 ans. Il faut donc bien faire attention de ne pas idéaliser l’exemple angolais.

 

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