C’est un pas en arrière que l’Ukraine, ex membre de l’URSS, a fait dans son histoire, depuis que le gouvernement a renoncé fin novembre à un rapprochement avec l’UE pour se tourner, au contraire, vers la Russie.
Les violents affrontements entre manifestants pro-européens et forces de l’ordre ont déjà fait cinq morts – tués par balle – à Kiev, et 300 blessés. Dans la rue, on assiste à des jets de cocktails Molotov et de pierres par les manifestants, tandis que les forces de l’ordre ripostent par des tirs de balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes. A terre, les pro-européens sont battus à coups de pied et de matraque, sans ménagement. Une situation qui dégénère, d’autant plus que des lois durcissant les sanctions contre les manifestants sont entrées en vigueur mercredi.
Afin de faire cesser ces violences, le président Viktor Ianoukovitch a reçu les leaders de l’opposition, dont Vitali Klitschko. Mais aucune mesure n’a finalement été prise à l’issue de ces trois heures d’entretien. Après la rencontre, Vitali Klitschko a rejoint des dizaines de milliers de manifestants réunis sur la place de l’Indépendance à Kiev (haut-lieu de la Révolution Orange) et averti que l’opposition passerait à l’offensive jeudi si le pouvoir ne faisait pas de concessions. Il a indiqué que les pourparlers avec Viktor Ianoukovitch se poursuivraient, sans autre précision.
Réactions étrangères
L’Union européenne s’est dite « choquée » par l’escalade de la violence en Ukraine. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a averti Kiev de « possibles actions » et de « conséquences pour les relations » avec l’Ukraine. Les États-Unis ont quant à eux annoncé de premières sanctions visant à révoquer les visas de responsables ukrainiens impliqués dans les violences.
Moscou a pour sa part dénoncé « l’ingérence étrangère » dans les affaires intérieures de l’Ukraine, en ajoutant que l’opposition « extrémiste » en violait « outrageusement » la Constitution.
Elisa Gorins