Le 5 décembre 1956, Nelson Mandela était pour la première fois arreté, accusé de trahison. 57 ans plus tard, le héros de la lutte contre l’apartheid et premier président noir de l’Afrique du Sud est mort. Dès le début de l’après midi, des journalistes relatés sur Twitter une agitation inhabituelle autour de sa maison de Johannesbourg, avec notamment l’arrivée d’un prêtre et de celui de plusieurs membres de sa famille. C’est finalement aux alentours de 22h30 que le président actuel, Jacob Zuma a confirmé le décès de celui que les sud-africains appelaient affectueusement Madiba. Il était gravement malade depuis plusieurs mois, à cause d’une pneumonie causé notamment par ses 27 ans de prison.
Une figure majeure dans la lutte contre l’apartheid
Né en 1918, Nelson Mandela rejoint dès 1944 le Congrès National Africain (ANC), qui lutte notamment contre les discriminations sociales, qui s’engage notamment contre les discriminations raciales. Avec l’instauration de l’apartheid en 1948, le combat de Mandela prend une nouvelle ampleur, et il mène avec son parti une « defiance campaign » qui prône la désobéissance civile contre les lois considérés injustes. Suite aux massacre de Sharpeville en 1960, de nombreuses manifestations éclatent, et le parti de l’ANC est interdit. L’action du parti se radicalise alors et de nombreux sabotages ont lieu. Le 5 août 1963, Mandela est à nouveau arrêté d’être un communiste et surtout un terroriste. S’en suit le procès de Rivonia, qui aboutit, le 20 avril 1964, à une déclaration faite par Mandela pour sa défense qui restera célèbre:
» Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
A l’issue de ce procès, Mandela risque en effet la peine de mort. Il sera finalement condamné à perpétuité.
La naissance d’un mythe
Mandela effectuera 18 de ses 27 années d’emprisonnement dans la prison de Robben Island, dans des conditions épouvantables. Il est ensuite transféré dans la prison de Pollsmoor en 1982, et des négociations sur sa libération commencent à s’effectuer. Celle-ci sera effective en 1990. Entre temps, un concert pour les 70 ans de Mandela a lieu à Wembley, suivi par 600 millions de téléspectateurs, et qui donne à son combat un écho international.
A la suite de la libération, l’interdiction de l’ANC est levé, et Mandela affirme que la lutte armée de son parti va continuer, afin de mettre fin à l’apartheid. Nelson Mandela recevra en 1993 le prix Nobel de la paix, en compagnie du président sud-africain de l’époque, Fredérik de Klerk, pour leur combat contre l’apartheid.
Il accède à la présidence sud-africaine en 1994, et la quitte en 1999, notamment en raison de problèmes de santé. Il est considéré comme ‘un grand chef d’État, notamment pour sa capacité à pardonner les responsables de l’apartheid.
Alors qu’un biopic sur sa vie: « Mandela, un chemin vers la liberté » vient de sortir en Afrique du Sud, de nombreux hommages affluaient ce soir du monde entier. La plus symbolique est peut-être celle de Desmond Tutu, autre prix Nobel sud-africain, qui résume remarquablement bien l’action de Mandela: « il nous a appris à vivre ensemble »