Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé ce mercredi vouloir que l’Union européenne arrête d’accueillir des réfugiés venant du Proche-Orient. Certains médias allemands voient dans ces propos un rejet de la politique d’Angela Merkel à ce sujet.
« Nous ne pouvons accueillir encore plus de réfugiés en Europe, ce n’est pas possible ». Manuel Valls a prononcé ces mots ce mercredi lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, entretien qualifié d’informel par l’entourage de l’homme politique. Valls a invoqué la menace djihadiste pour justifier sa demande.
Ces propos tombent comme un cheveu sur la soupe. Ce mercredi même, Angela Merkel, instigatrice d’une politique généreuse d’accueil des réfugiés, et François Hollande doivent se rencontrer à Paris pour discuter coopération dans la lutte contre le terrorisme. Süddeutsche Zeitung voit dans ces propos un rejet de la politique allemande au sujet des réfugiés.
Toutefois, Manuel Valls « s’est gardé de critiquer directement la chancelière » selon le journal, qui pense que « L’Allemagne a pris là une décision honorable » d’ouvrir ses portes aux réfugiés. Le quotidien a aussi rappelé que « ce n’est pas la France qui a dit : ‘Venez !' »
Nach Anschlägen in #Paris: Frankreichs Premier #Valls fordert, die EU müsse ihre Grenzen schließen https://t.co/FBFvutQH2i
— Süddeutsche Zeitung (@SZ) 25 Novembre 2015
Une pierre dans le jardin d’Angela Merkel ?
Valls a évoqué deux des tueurs des attentats du 13 novembre à Paris qui ont profité du flux de migrants pour traverser l’Europe et rejoindre la France. Seul un retour des contrôles aux frontières extérieures européennes peut endiguer le risque terroriste selon lui. « Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire : ça suffit l’Europe ! », a-t-il ajouté.
Pour le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung c’est clair, Valls vise directement la chancelière allemande. Le journal rétorque que « ses déclarations sont essentiellement à l’opposé de la ligne fixée par la chef du gouvernement allemand qui ne veut pas arrêter le flux de migrants mais mieux l’organiser. »
Quant à la coalition avec l’Allemagne pour frapper l’Etat islamique, Manuel Valls s’est montré optimiste. « Les Allemands sont des gens très pragmatiques, a-t-il dit. Et un jour ils vont passer de la théorie à la pratique. »