Radio VL a rencontré Marc Fichel, à la fois chanteur, compositeur et vendeur de pommes de terre aux halles de Rungis. Cette double vie lui a inspiré le titre C’est ma vie dans les halles en 2013, qui a récolté plus d’un million de vues sur Youtube. Drôle, cool et décontracté, celui que le Figaro surnomme « le digne héritier de Michel Berger » est aussi un hyperactif angoissé.
En ouvrant la porte d’entrée du studio de Radio VL, j’aperçois Marc Fichel, accompagné de sa manageuse, Maguy. Je découvre alors un homme souriant, drôle, cool et décontracté. Marc arbore un look street très branché, casquette, teddy, jean bleu impeccable et sneakers aux pieds. La poignée de main est franche et le ton convivial.
Surtout, le chanteur déborde d’énergie. Difficile à croire quand on sait qu’il se lève tous les matins à 2h30 pour vendre des pommes de terre aux halles de Rungis (en plus de sa carrière d’artiste). « C’est vrai que c’est plus sympa de se lever tous les matins à 8h, concède-t-il. Mais je suis un hyperactif. Je cogite tellement quand je ne fais rien que j’ai besoin de cette hyperactivité. Je suis vif, réactif. Ce sont les qualités qu’il faut pour travailler à Rungis.»
D’ailleurs, cette hyperactivité commence à se faire voir au bout de 30 minutes d’interview. Marc commence à changer constamment de position sur sa chaise. Il tapote sur la table avec son smartphone. Mais il continue malgré tout de répondre aux questions que je lui pose avec la même sympathie et ce sens de l’humour qui le caractérise.
Marc et l’humour juif
L’humour. Voilà ce qui caractérise également le chanteur. A toutes les questions que je lui pose, Marc aime répondre au second degré. Cet humour, il le tient en partie de ses origines ashkénazes, tout comme son talent pour la musique. « Quand j’étais petit, tous les week-end avec mon père, on faisait du piano, des bœufs improvisés, des quatre mains etc… C’est comme ça que la musique est venue à moi. Mais il était hors de question pour mes parents que j’en fasse un métier, que je sois un ‘saltimbanque’. »
Et d’ajouter : « Le jour où j’annoncerai à mes parents que je quitterai mon métier aux halles de Rungis pour me consacrer entièrement à la musique, je pense qu’ils feront une dépression. Déjà qu’en tant que juifs ashkénazes ils sont souvent dépressifs ! (rires) » Mais Marc est un anxieux lui aussi, comme tout bon ashkénaze qui se respecte. « Je suis un angoissé. Mais c’est une angoisse positive, qui me permet de composer, d’écrire. »
« J’ai une grande angoisse de la mort »
Cette formidable énergie a permis à Marc de mener de front son métier de vendeur de pommes de terre à Rungis et sa carrière de chanteur. Cette double vie lui a d’ailleurs inspiré la chanson C’est ma vie dans les halles en 2013, qui a récolté plus d’un million de vues sur Youtube.
D’autres succès sont venus par la suite, comme Blackberry déprime (300.000 vues en quelques mois), Je reste moi, sans oublier un premier EP de six titres et une participation aux rencontres d’Astaffort en 2015 avec Francis Cabrel. « J’étais présent avec 15 autres artistes, sélectionnés par un comité présidé par Cabrel. Nous devions créer à plusieurs mains des chansons, entre 30 et 40. Puis un jury devait en sélectionner 15. Et parmi elles, deux de mes chansons ont été choisies. »
« J’étais fier. Mais même si c’est un bon souvenir, je suis vite passé à autre chose. Je ne regarde jamais dans le rétroviseur, mais toujours devant. Si on regarde sans arrêt le passé, on a l’impression de vieillir. C’est pourquoi j’ai toujours plein de projets car j’ai une grande angoisse de la mort. »
D’ailleurs, Marc a sorti tout récemment un duo avec Hushh en featuring intitulé Après toi. Plusieurs dizaines de radios de province en ont fait la promotion. Enfin un deuxième album est en cours de route. Sa sortie est prévue à la fin de l’année.