Alors que la mini série Masters of the air est diffusée sur AppleTV+, retour sur les liens entre Spielberg et la guerre.
C’est la sixième saison déjà… Et c’est toujours SérieFonia…
[« SérieFonia : Season VI : Opening Credits » – Jerôme Marie]
[« EXTRAIT SONORE : Masters of the Air »]
[« Zorro’s Theme (Film Version) – The Mask of Zorro » – James Horner]
Autant être transparent… Le mois dernier, je pensais que ce SérieFonia serait consacré à… Zorro. La nouvelle série espano-américaine d’Amazon m’a bien plu, et la perspective de dresser l’historique musical du personnage me faisait déjà frissonner de plaisir… Problème : la difficulté d’avoir accès à des morceaux de qualité en ce qui concerne les films et séries les plus anciennes… à commencer par celle produite par Disney entre 1957 et 1961. De plus, aucun album – même digital – n’est sorti pour accompagner la nouvelle série Amazon… Moralité : j’ai laissé tomber. D’autant qu’on a quand même une série française actuellement en plein tournage avec Jean Dujardin et que, même si je n’y crois pas du tout, nous aurons donc l’occasion d’en reparler plus tard. Et puis, tandis que je me contraignais à trancher en faveur d’un nouveau sujet… Je me suis soudainement retrouvé devant… ça…
[« Soar (Main Title) – Masters of the Air » – Blake Neely]
Oui, je vous l’ai laissé en entier… En partie parce que ma femme l’adore… et je ferai de même pour les deux morceaux suivants… Pour celles et ceux d’entre vous qui ne connaitraient pas encore… Il s’agit du générique de la série Apple TV+, Masters of the Air… La nouvelle production Tom Hanks/Steven Spielberg consacrée aux héros américains de la Seconde Guerre Mondiale. Eh bien que la chaine ne soit plus la même, cette mini-série de 9 épisodes s’inscrit dans la directe continuité des deux précédentes que le tandem avait déjà consacré aux évènements de 39-45… avec, pour poursuivre dans l’ordre décroissant, L’Enfer du Pacifique, 10 épisodes sur HBO en 2010…
[« Honor (Main Title) – The Pacific » – Hans Zimmer]
Une seconde mini-série, donc, qui, elle-même, faisait suite à Frères d’Armes – plus connue sous le titre original de Band of Brothers – produite en 2001 déjà pour HBO et mise en musique par… Michael Kamen…
[« Main Theme – Band of Brothers » – Michael Kamen]
Alors, alors… pour ce qui est de la partition de L’Enfer du Pacifique, elle se répartissait entre les talents conjugués de Hans Zimmer, que je ne vous ferais pas l’affront de présenter… de Geoff Zanelli, que vous connaissez surement pour Maléfique 2 ou Pirates des Caraïbes 5… et de Blake Neely… Oui, oui le même que sur toutes les séries de super-héros DC (Arrow, The Flash, Supergirl, Legends of Tomorrow, Superman and Lois et même Batwoman)… mais aussi que sur Brothers and Sisters ou Riverdale… Et… Oh… Bah ça tombe bien… Parce que c’est aussi lui (tout seul) qui est à présent en charge de… Masters of the Air, justement !
[« The Bloody Hundredth – Masters of the Air » – Blake Neely]
Blake Neely, c’est le choix idéal pour illustrer musicalement ce troisième opus orchestré autour de la Seconde Guerre Mondiale. Et je vais vous dire pourquoi dans un très court instant… Mais, en premier lieu, c’est quoi exactement Masters of the Air ? Eh bien, après l’histoire vraie des soldats du 506è régiment d’infanterie parachutée à travers l’Europe dans Band of Brothers et celle, tout aussi vraie, des membres du Corps des Marines des Etats-Unis déployés dans l’empire du Japon dans The Pacific, c’est à présent celle des pilotes et équipiers de la 8th Air Force chargés de bombarder les plus dangereux points stratégiques du Troisième Reich qui nous est narrée à travers ces neuf épisodes « à l’ancienne »… Et ce, dans la plus pure tradition des grandes fresques hollywoodiennes. Ce qui ne manque pas de se faire ressentir à l’écoute de la musique…
[« This is It – Masters of the Air » – Blake Neely]
Alors, pourquoi Blake Neely est-il indéniablement l’homme de la situation ? Et ce même si sa proposition lorgne finalement plus du côté de celle d’Hans Zimmer que de Michael Kamen… Et pour cause : il fait partie intégrante du studio Remote Control… Anciennement Media Ventures ou plutôt, comme j’aime à l’appeler de manière ouvertement provoquante, « la boite à clones » fondée par Zimmer en 1989… Eh bien tout simplement parce que, né au Texas en avril 1969, et après sa formation à l’Université d’Austin, il début en réalité sa carrière en 1999 en tant qu’orchestrateur pour… Michael Kamen ! Et il commençait sacrément avec du lourd… Son premier job n’étant autre que les orchestrations du Géant de Fer. Chef-d’œuvre de l’animation s’il en est, signé Brad Bird…
[« Souls Don’t Die (Film Version) – The Iron Giant » – Michael Kamen]
Après quoi, il officie, toujours pour Michael Kamen, sur Fréquence Interdite, en 2000…
[« Talking to the Family – Frequency » – Michael Kamen]
Et sur Frères d’Armes, Band of Brothers, dès l’année suivante ! Ce qui fait ainsi de lui le seul musicien à avoir travaillé – d’une casquette à l’autre – sur les trois volets de cette trilogie de mini-séries… Quand je vous disais qu’il est l’homme de la situation ! Et plus je me replonge dans Band of Brothers, plus je reste persuadé que c’est là qu’il est allé puiser le plus gros de ses influences…
[« Band of Brothers Requiem – Band of Brothers » – Michael Kamen]
Ce qui était déjà le cas avec L’enfer du Pacifique… où il surfait clairement sur le meilleur des deux mondes… l’émotion de Kamen… Et la puissance de Zimmer…
[« Where Do We Go From Here ? – The Pacific » – Hans Zimmer, Geoff Zanelli & Blake Neely]
Orchestrateur, Blake Neely l’a également été pour Danny Lux, Graeme Revell, Marco Beltrami, Klaus Badelt. Pour Kamen, toujours, il a également signé Open Range et même le concert S&M de Metallica ! Parallèlement, il a commencé à composer pour la télévision… sur la série Everwood notamment. Puis, à compter de 2003, Hans Zimmer lui propose d’écrire les musiques additionnelles de ses propres compositions… Il commence par le premier opus de Pirates des Caraïbes aux côtés de Badelt… puis enchaîne avec Le dernier Samouraï, réalisé par Edward Zwick, avec Tom Cruise dans le rôle-titre…
[« The Way of the Sword – The Last Samurai » – Hans Zimmer]
Il le suit également dans l’aventure du Roi Arthur, pour Antoine Fuqua en 2004… dans Spanglish, de James L. Brooks, la même année… puis s’occupe des arrangements du Da Vinci Code de Ron Howard en 2006. Il continue d’œuvrer sur quelques autres Pirates de Caraïbes… se partage le score de la mini-série Into the West avec… Geoff Zanelli en 2005. Juste après avoir composé – dans la hâte – les musiques additionnelles du King Kong de Peter Jackson en renfort de celles écrites par James Newton Howard…
[« The Last of its Kind – King Kong » – James Newton Howard]
Au-delà de sa musique, Masters of the Air excelle de bien des façons… La photo est extraordinaire… Y compris dans les scènes de combats aériens, toujours parfaitement lisibles malgré le nombre d’appareils engagés… la narration est respectueuse des évènements historiques… Rappelons que tous les personnages ont réellement vécu tout cela… Et absolument tous les comédiens sont sidérants de crédibilité… à commencer par les deux principaux Callum Tuner et Austin Butler, respectivement Bucky et Buck, dont l’implication autant que l’alchimie transparaissent à chaque plan. C’est bien simple : Masters of the Air est de ces séries que l’on commence naïvement à regarder sur sa télé… avant de se dire, seulement quelques minutes après… OK, direction le sous-sol et le viédo-proj… Car cette série doit se voir (et s’écouter) en grand.
[« One Day in Hell – Masters of the Air » – Blake Neely]
A lire aussi : On a vu pour vous … Masters of the air, la spectaculaire série de guerre après Band of brothers
Bref, tous les postes se la jouent « old school » sur Masters of the Air. Et une telle approche… que les rabas-joie ne manqueront pas de taxer d’académique… s’avère tout simplement la meilleure possible pour raconter ce genre d’histoire. Et, se faisant, véhiculer toute une somme d’émotions variées, pour ne pas dire contraires, chez le spectateur ne pouvant que rester sans voix à l’issue de chaque épisode. Pas de shaky-cam à outrances… pas de musiques électro ou anachronique… Non, pour une fois, on oublie la « tendance » et on fait ce qui doit être fait. Et bon sang, ce que ça peut faire du bien… Vous me direz… C’est normal pour une production Spielberg & Hanks… Car faudrait pas oublier que toute cette histoire… vient de là…
[« Hymn to the Fallen – Saving Private Ryan » – John Williams]
Ah oui là quand John Williams débarque, on rigole plus hein… Ses mélodies… Ses couches… Ses sous-couches… Son ampleur autant que sa délicatesse… et le tout qui s’entre-mêle… En toute objectivité, ça dépasse – et de loin – tout ce que l’on a pu entendre auparavant. En 1998, Il faut sauver le soldat Ryan sortait sur les écrans… et avec lui… Une nouvelle façon de filmer la guerre… de la monter et de la mettre en musique venait de naître. Tom Hanks y interprète le premier rôle. Steven Spielberg réalise. Et les deux hommes se rencontrent… sur ce qui peut être considéré comme le film-pilote des trois mini-séries précitées… La séquence du Débarquement reste une claque inégalée… La colorimétrie, un modèle du genre. Mieux : une norme réinventée… Certes, le reste de l’intrigue, de par trop patriotique, est bien plus dispensable… mais le film reste une pièce maîtresse dans la filmographie de celui que l’on associe un trop aisément aux petits hommes verts et moins à l’Histoire avec un grand H. Pourtant, les guerres, et tout particulièrement la Seconde Guerre Mondiale hante le cinéaste depuis son plus jeunes âge. Déjà en 1961, tandis qu’il n’avait que 14 ans, il mettait en scène son court-métrage Escape to Nowhere et tentait d’y reproduire une grande bataille meurtrière de l’est-africain… L’ambition est grande. Démesurée malgré ses moyens ultra-limités mais déjà compensés par une redoutable inventivité… Pour l’accompagner, il choisissait humblement Wagner et sa célèbre Chevauchée…
[« Ring – Ride of the Valkyries » – Richard Wagner]
Ouais, c’est pas pour rien que Francis Ford Coppola l’utilisera plus tard pour son Apocalypse Now… Mais bon, entre temps, Spielberg, lui, rencontre John Williams… Qui, comme chacun sait, devient son alter ego musical dès Sugarland Express en 1974. Décidément une grande année… Suivent Les Dents de la Mer, puis Rencontres du Troisième Type… Et, tout de suite après… 1941… qui marque officiellement l’intérêt de Spielberg envers la tragédie de 39-45… Bien que, pour l’heure, il le fasse sous le signe de la parodie… Le film mettant en vedettes Dan Aykroyd et John Belushi est un échec cuisant… Une authentique leçon d’humilité même pour le cinéaste… Ce qui n’empêche pas Williams de s’y éclater…
[« Here We Go – 1941 » – John Williams]
Même Indiana Jones 1 et 3 sont liés à la guerre… Avec cette montée du Nazisme en toile de fond en dépit du côté purement aventureux qui prédomine. Mais c’est en 1987 que Spielberg met pour la première fois sérieusement en scène le drame de la guerre. Comme pour expier le sort, son Empire du Soleil se déroule également en 1941 ; mais cette fois-ci dans la Chine envahie par le Japon, où un jeune garçon tente de survivre dans un camp de prisonniers. Cette fois, le compositeur se veut à la fois plus direct, plus premier degré… et surtout plus céleste que jamais.
[« Seeing the Bomb – Empire of the Sun » – John Williams]
Toutefois, il ne faudrait pas oublier que deux ans plus tôt, et à la télévision, il produisait et mettait en scène le cinquième épisode de la série qu’il a lui-même produite entre 1985 et 1987 pour NBC : Histoires Fantastiques. Ça s’appelait La Mascotte et c’était avec Kevin Costner et Kiefer Sutherland en aviateurs confrontés à la plus délicate des situations… Leur mitrailleur, coincé dans la tourelle ventrale et privé de train d’atterrissage, risque de mourir écrasé… à moins qu’un miracle ne se produise. Ici, le cinéaste poétise la guerre. La contourne pour mieux proposer une fable optimiste et – littéralement – merveilleuse… Un vrai beau moment de télévision… et de cinéma aussi puisqu’un montage de plusieurs épisodes a été également proposé en salles… que John Williams, fidèle éternel, ne manque pas de sublimer à sa façon…
[« The Landing – Amazing Stories, The Mission » – John Williams]
Always aussi, en un sens, reste un hommage aux aviateurs du début des années 40… D’ailleurs, le film est un remake de Un nommé Joe, sorti en 1943… Mais, bien entendu, le film suivant reste, par nature, le plus difficile et le plus déterminant de toute sa filmographie… Le plus controversé aussi… Principalement pour ses choix parfois hyper esthétisants… à commencer par l’usage du noir et blanc… et plus encore par celui de son unique touche de couleur. Il n’empêche qu’en 1994, il remporte ses premiers Oscar de meilleur film et de meilleur réalisateur… Pendant que Williams rafle sa cinquième statuette pour… La Liste de Schindler…
[« Remembrances (Alternate) – Schindler’s List » – John Williams]
Après Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg délaisse pour un temps la Seconde Guerre Mondiale et donne plus dans la comédie de mœurs et la science-fiction… Quoi que… En 2002, conjointement à Minority Report et Arrêtes-moi si tu peux, il produit la mini-série Taken… ou Disparitions en français. Eh bien qu’il y soit avant tout question d’enlèvements extra-terrestres survenant sur pas moins de quatre générations, tout commence une fois de plus dans les airs, en 1944…
[« Main Title – Taken » – Laura Karpman]
Bien que la mini-série soit vendue sur son nom, Spielberg ne réalise pas. Et, du coup, Williams ne compose pas. Ici, c’est Laura Karpman qui assure plutôt brillement la relève. Née en 1959 à Los Angeles, et après quelques années consacrées au chant et au jazz en particulier, elle a débuté sa carrière de compositrice en 89… mais aucun titre véritablement notable n’apparait avant quelques épisodes de la série Odyssey 5, également en 2002 et juste avant Taken. Pour l’avoir interviewée à l’époque, je peux vous dire que ce projet représentait énormément pour elle et qu’elle en était très heureuse. Depuis, elle a intégré l’écurie Marvel en signant les épisodes des séries Ms Marvel et What If… ainsi que le film The Marvels en 2023. Et ma foi, ça lui va plutôt bien…
[« Fight for Freedom – Ms Marvel, Season 1 » – Laura Karpman]
Mais revenons-en à Tonton Steven… Après s’être attaqué à un autre genre de guerre… celle des mondes cette fois, en 2005… et avant de se préoccuper de celle, froide, du Pont des Espions… Il fait une entorse à la Seconde Guerre Mondiale pour s’intéresser à la Première. Et ce à travers un personnage principal pour le moins… singulier. En 2011 sort donc le sublime Cheval de Guerre… Un demi-sang nommé Joey qui va passer de main en main, ou plutôt, d’étriller en étriller, et survivre aux plus rudes batailles des fronts de 14-18 tout en s’attachant aux quelques rares humains méritant encore d’être désignés comme tel. A la musique, encore et toujours, John Williams opère sa magie… Tout en retenue.
[« Remembering Emilie, and Finale – War Horse » – John Williams]
En 2022, dans sa plus vraie que fausse autobiographie, The Fabelmans, le réalisateur consacré s’amuse à reproduire les plans de celui qu’il était à ses débuts. Caméra à la main, il retourne une partie de son court-métrage Escape to Nowhere, qu’il accompagne cette fois d’un air de Western… hommage à John Ford oblige… et, rien que pour le plaisir… The Fabelmans, côté Williams, ça ressemblait à ça…
[« The Fabelmans – The Fabelmans » – John Williams]
Côté production, c’est également lui qui accompagne Clint Eastwood dans son double projet : Mémoires de nos Pères en 2006 et Lettres d’Iwo Jima en 2007… deux films qui ont cette particularité de croiser les regards et, par conséquents, les enjeux de chaque camp impliqué dans le conflit du Pacifique en 1945. Le premier selon les Américains et le second selon les Japonais. Et, comme souvent, à la musique, c’est Eastwood en personne qui officie… Et, comme tout aussi souvent, il prouve qu’il a bien raison…
[« Platoon Swims – Flags of our Fathers » – Clint Eastwood]
Alors… D’où vient cette fascination de Spielberg envers la Seconde Guerre Mondiale ? Qu’est-ce qui le pousse ainsi à régulièrement honorer le passé et revisiter ses différents enjeux et moments parmi les plus décisifs… Toujours en gardant bien le prisme de l’humain comme principal moteur… La réponse, comme souvent, est simple… L’amour de son père. Un père duquel il s’est pourtant longtemps détourné avant de l’inviter à nouveau dans sa vie… Arnold Spielberg était un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale… Il a notamment servi en Inde, en qualité de chef des communications avec le 490th Bomb Squadron, un escadron de bombardiers B-25 Mitchell. C’est lui qui a transmis à son fils l’importance de ne pas oublier, de s’attarder sur le destin de ces jeunes soldats âgés d’à peine 20 ans… qu’ils en soient ou non revenu. Lorsque Steven a produit Band of Brothers en 2001, Arnold a beaucoup aimé la série… Mais n’a pas pu s’empêcher de demander à son fils : « Bon, c’est très bien… Mais quand vas-tu faire quelque chose sur l’Air Force ? » Malheureusement, Arnold Spielberg n’est plus là pour la voir… Mais Masters of the Air est enfin là et bien là… Telle la promesse tenue d’un fils à son père… Et tant mieux si, au passage, il nous est donné d’en profiter. Je vous quitte sur un dernier extrait de la musique de Blake Neely et vous invite à réécouter, dans la foulée, la rediffusion de la pastille consacrées en 2019 à Michael Kamen… que, lui aussi, on ne lassera jamais de se remémorer et d’honorer…
[« Going Home – Masters of the Air » – Blake Neely]
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