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Matt Reeves en musique(s) | Seriefonia

A l’occasion de la sortie de The Batman signé Matt Reeves, nous revenons sur le parcours musical de ce grand réalisateur.

[« SérieFonia : Season IV : Opening Credits » – Jérôme Marie]

[« EXTRAIT AUDIO – War for the Planet of the Apes »]

[« The Batman – The Batman » – Michael Giacchino]

Batman… Enfin, THE Batman, est de retour en salles aujourd’hui, devant la caméra de Matt Reeves. Et plutôt que de vous refaire toute l’histoire du Dark Knight, j’avais plutôt envie de revenir sur celle du réalisateur lui-même. Car non seulement sa télé-filmographie est carrément intéressante mais, de plus, il a collaboré avec des compositeurs aux univers variés et surprenants. A commencer par Michael Giacchino, dont vous venez d’entendre un court extrait du thème principal de The Batman, justement. Une partition étrange de la part du musicien… qui a tendance à céder à la mode actuelle en étant plus proche du sound design que de son sens mélodique habituel. Ecoutez, c’est flagrant…

[« The Batman – A Flood of Terrors » – Michael Giacchino]

Un motif discret, sur fond de percussions, qui intervient régulièrement tout au long d’une écoute tout de même des plus exigeante… Beaucoup d’attente… de passages étirés au possible… avant la prochaine explosion sonore. J’avoue, je n’ai pas encore vu le film… Mais l’album est tout sauf évident. Déroutant même pour qui a adoré son travail sur Rogue One, Star Trek ou Jurassic World. Avec The Batman, Michael Giacchino nous prend en traitre et fait tout l’inverse de d’habitude, mais s’attèle néanmoins à proposer un peu de chaque signature ayant précédemment accompagné le chevalier noir de Gotham City. Hans Zimmer et James Newton Howard, bien sûr, mais aussi un peu de Danny Elfman, à travers quelques sections jazzy plutôt bienvenues. Et puis bon, un peu de piano pour Catwoman, ça fait jamais de mal…   

[« The Batman – Crossing the Feline » – Michael Giacchino]

Retraçons maintenant un peu le parcours de Matt Reeves. Parcours tout d’abord étroitement lié à celui de JJ Abrams, puisque les deux réalisateurs sont des amis d’enfance. Ils avaient 13 ans quand ils se sont rencontrés à Los Angeles et qu’ils ont commencé à tourner des court-métrages amateurs ensemble, qui se voient peu à peu diffusés sur la chaine locale Z Channel. Et c’est aussi ensemble, qu’ils ont été choisis par Steven Spielberg pour retravailler en vidéo ses propre bobines Super 8. Après quoi, Reeves s’est spécialisé en écriture de scénario à l’université sous la tutelle de Jeph Loeb, qui a notamment travaillé sur Smallville et Lost. Et au sortir de l’école, c’est lui qui écrit la première version du script de Piège à grande vitesse, la suite de piège en haute mer avec Steven Seagal. Et à la musique, on retrouvait le toujours aussi puissant Basil Poledouris…

[« Under Siege 2 – Main Title » – Basil Poledouris]

Conan, Robocop, La chair et le sang, Starship Troopers, tout ça c’était de lui… Après ça, Matt Reeves fait ses débuts de réalisateur professionnel grâce à l’un des segments du film Future Shock en 1994. Mais c’est surtout avec la rom-com Le porteur de cercueil, qu’il a également écrit en collaboration avec Jason Katims (alors futur créateur de Roswell et futur producteur de Friday Night Lights) que sa carrière va véritablement commencer. Et il a eu la chance de pouvoir bénéficier du talent musical de… Stewart Copeland. LE batteur du groupe Police qui, au cas où vous ne le sauriez pas encore, a également composé pas mal de musiques de films en son seul nom. Rusty James, Wall Street et Highlander II, par exemple. Et Le porteur de cercueil, ça ressemblait à ça…

[« The Pallbearer – Bill is Dead » – Stewart Copeland]

Alors, souvent c’est l’inverse, mais là, il va passer du grand au petit écran pendant quelques temps. Tantôt en tant que réalisateur, tantôt en tant que scénariste et parfois les deux. Nous sommes en 1997 et il met en scène un épisode de la série créée (encore) par Jason Katims : Relativity. Une histoire d’amour dramatique qui n’aura duré que 17 épisodes sur ABC… sur une musique de W. G. Snuffy Walden.

[« Relativity – Credits » – W. G. Snuffy Walden]

Snuffy Walden, vous le connaissez pour Roseanne, Le Fléau, Demain à la Une, Once and Again… Oh, et puis tiens, pour Roswell et Friday Night Lights aussi… C’est donc en toute logique que, lorsque Matt Reeves et JJ Abrams créent ensemble l’excellente série Felicity en 1998, ils font également appel à Walden que l’on pourrait croire être devenu leur compositeur-maison…

[« Felicity – Theme » – W. G. Snuffy Walden]

J’ai fait durer un peu parce que là, c’était la version retravaillée pour le magnifique album compilation Music By… sorti en 2001. Que même que mon Papa il l’aime beaucoup celui-là… Sans transition ou presque, on enchaine avec l’un de mes compositeurs préférés ever… Môsieur Howard Shore. Oui, celui du Seigneur des Anneaux… puisque c’est lui qui, en 2000, mettait en musique The Yards. Un thriller écrit mais non réalisé par Reeves, avec Mark Wahlberg, Joaquin Phoenix et Charlize Theron. Vous voyez, je vous avais prévenu qu’il y aurait du beau monde…

[« The Yards – Erica in Silhouette » – Howard Shore]

Parallèlement, JJ Abrams lance l’inoubliable série d’espionnage Alias et en confie la musique à un certain Michael Giacchino, qui a précédemment essentiellement travaillé sur des jeux vidéo. Notamment ceux dérivés des univers de Gargoyles et de Jurassic Park. Après quoi, il enchaîne avec l’intégralité des épisodes de LOST. Le début de la gloire… Et comme ils sont tous apparemment très copains, c’est lui aussi que Matt Reeves appelle en 2008 lorsqu’il réalise Cloverfield. Excellent film de monstre en forme de Found footage. Vous savez, ce procédé qui tend à nous faire croire que tout ce que l’on voit à l’écran est vrai puisque directement issu de cassettes trouvées… Le truc, c’est que quand on joue la carte du found footage, donc, bah, on peut pas mettre de musique ! Sinon, on perd l’effet de réalisme… C’est pourquoi, la partition de Giacchino sur le film n’excède pas quelques minutes. Juste celles nécessaires au générique de fin du film… 

[« Cloverfield – Roar ! » – Michael Giacchino]

A partir de là, Reeves et Giacchino ne se quittent plus. Et c’est tant mieux. Car les projets choisis par Reeves sont tellement différents les uns des autres qu’ils offrent à chaque fois au compositeur une magnifique opportunité de se renouveler. C’est le cas en 2010, lorsqu’ils donnent tous deux dans l’horreur à tendance glauque avec Laisse moi entrer, le remake du film suédois Morse. De l’horreur, certes, mais qui n’en propose pas moins une bonne dose d’émotion…  

[« Let Me In – Parting Sorrows » – Michael Giacchino]

C’est alors que Matt Reeves est invité à prendre la relève de Rupert Wyatt sur le renouveau de la franchise… La planète des singes, mettant en vedette Andy Serkis dans le rôle, ô combien touchant, de Ceasar. Comment vous dire ?!… Des p’tits miracles comme ça, il n’y en a que très rarement en matière de reboot… Le premier, Rise of the Planet of the Apes, était mis en musique par Patrick Doyle. Reeves et Giacchino arrivent donc à partir du deuxième : Dawn of the Planet of the Apes. Et j’avais eu la chance de pouvoir en découvrir le thème principal plusieurs mois avant la sortie, en live au Royal Albert Hall de Londres, en rappel du concert Star Trek Into Darkness. Giacchino était visiblement très ému d’arriver sur la saga et de se frotter au souvenir de Jerry Goldsmith sur le Planète des Singes originel. Et… ça s’entend…

[« Dawn of the Planet of the Apes – Primates for Life » – Michael Giacchino]

A la télé, Matt Reeves a également bossé sur Miracles, Conviction, Tales from the Loop… Et pour ce qui est à venir : à peine The Batman débarque-t-il que sa suite est déjà annoncée. Bonne idée ou pas ? Une partie de la réponse est donc en salles à partir d’aujourd’hui ! Perso, j’ai hâte d’y aller… En attendant, je vous quitte sur un morceau de War for the Planet of the Apes, écrit et mis en scène par Reeves, toujours avec Giacchino à la baguette… Et, comme d’habitude, je vous donne rendez-vous à très vite. A Gotham City ou ailleurs…

[« War for the Planet of the Apes – Paradise » – Michael Giacchino]

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