Mehdi Nemmouche, le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, semblait avoir planifié un attentat sur les Champs-Elysées pendant le défilé.
Le meurtrier présumé du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, prévoyait « un attentat en France, au coeur de Paris ». D’après les informations du quotidien Libération, sa cible aurait été le défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées. « Je vais faire cinq fois Merah au défilé du 14 Juillet », se serait-il vanté devant les otages. « On ne sait pas s’il voulait cibler le président de la République ou le public ou des militaires ou le chef d’état major des armées », a expliqué sur LCI dimanche Patricia Tourancheau, la journaliste de Libération qui a révélé ces informations. « On ne sait pas non plus s’il envisageait cette action avec des complices ou pas », poursuit-elle. Outre la garde des otages en Syrie, Nemmouche a «probablement été formé au maniement des armes et explosifs», suppose un professionnel du contre-terrorisme, soulagé que le jihadiste armé ait été arrêté le 30 mai à Marseille. Malgré tout, les services de police ont redoublé de vigilance avant le 14 Juillet. Ils ont pisté d’hypothétiques complices de Nemmouche capables de concrétiser sans lui. Dans un communiqué, le parquet précise « qu’au stade actuel des investigations aucun procès-verbal receuilli dans un cadre judiciaire ni aucun autre acte d’enquête réalisé à la suite de l’enlèvement et la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès » ne fait état d’un tel projet.Plus de 3000 Occidentaux seraient partis combattre aux côtés des djihadistes en Syrie d’après le Figaro.
Qu’est-ce qui pousse ces Français comme Mehdi Nemmouche à aller combattre en Syrie ?
Mehdi Nemmouche, franco-algérien de 29 ans, aurait donc été au service de l’Etat islamique en Syrie. Un phénomène qui » touche essentiellement des jeunes en perte de repères sociaux, souvent privés d’autorité ou de modèle parental, qui ont une vision assez dévalorisée d’eux-mêmes et recherchent par leur engagement à se faire valoir à leurs yeux et aux yeux des autres », décrypte Alain Chouet. « Avant de passer à l’acte, leur dérive se traduit en général par l’isolement, l’obnubilation pour certains sites internet, le désintérêt social, la fréquentation exclusive de quelques relations engagées dans des processus de radicalisation. Autant de signaux, parfois faibles, auxquels il convient d’être attentif », poursuit le spécialiste. Pour Nicolas Hénin, l’homme était animé par une soif de gloire plus que par une ferveur religieuse. Doté d’un « très grand égo, probablement pas parti en Syrie au nom d’un idéal, mais par manque de reconnaissance, et pour réaliser une cavalcade meurtrière… ». Voilà comment le journaliste décrit son geôlier. La localisation géographique y est aussi pour quelques chose du fait que l’on peut y accéder facilement, via la Turquie.
En Syrie, un djihadiste occidental sur trois serait français
Le phénomène est monté en puissance à partir de 2012. À tel point que la vérité est devenue impossible à cacher pour le président Francois Hollande, qui avait fini par annoncé le chiffre de 700.Un chiffre qui se trouve bien en dessous de la réalité d’après les chercheurs.
Le djihad attire de plus en plus d’Occidentaux. Fin mai, ils étaient au moins 3000 à avoir rejoint les rangs des islamistes radicaux qui combattent en Syrie, selon le Soufan Group, un organisme de renseignement basé à New York. La France est la plus représentée de tous les pays occidentaux. Une estimation plus basse que celle des services du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, selon lesquels 900 Français étaient concernés à la mi-août. Vient ensuite la Grande-Bretagne, avec 400 ressortissants actuellement en Syrie. Puis l’Allemagne (270 ressortissants), talonnée par les Belges, avec 250 ressortissants. Mais lorsqu’on regarde la proportion de combattants par rapport à la population de leurs pays d’origine, le classement est sensiblement différent. La Belgique arrive largement en tête, avec 22 ressortissants partis au djihad pour un million d’habitants. Le Danemark arrive en deuxième position, avec 17 ressortissants pour un million d’habitants. La France arrive en troisième position: on compte 11 Français partis en Syrie pour un million d’habitants. Il est important pour l’État islamique de compter des Occidentaux dans ses rangs. Le choc provoqué par l’accent londonien de(s) assassin(s) de James Foley et Steven Sotloff en est la meilleure illustration. «Des otages libérés des griffes de l’État islamique ont dit qu’ils avaient été gardés par trois anglophones. Les djihadistes étrangers peuvent également contacter par e-mail les familles d’otages dans leurs propres langages pour demander des rançons», explique l’hebdomadaire. Les départs de jeunes vers la Syrie est un phénomène qui touche de nombreux pays, mais qui n’est pas forcément en train de s’accentuer selon un spécialiste. Décryptage.