Le 49ème sommet sud américain se tient ce lundi 21 décembre à Asunción, capitale du Paraguay. Les présidents manifestent leur présence de différents façons. Certains en « tapant du poing », d’autres ont choisi d’autres méthodes…
Le Mercosur (Mercado del sur), c’est une zone d’intégration économique entre pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Venezuela, Uruguay et Paraguay). Créé par le traité d’Asunción en 1991, il prévoit la libre circulation de biens, services, et facteurs de production. Ses Etats membres ont aussi mis en place une politique commerciale commune. Cette puissante alliance représente à elle seule 82% du PIB total de l’Amérique du Sud.
Mauricio Macri, le « petit »nouveau
Ce sommet est l’occasion de discuter des grands dossiers, mais aussi, pour Mauricio Macri, Président argentin fraîchement élu, d’imposer sa nouvelle voix. Cet ancien homme d’affaires et ancien président du club de foot Boca Junior pourrait donner un souffle bien différent à la représentation argentine du Mercosur. Bien différent de celui des Kirchner. En effet, M. Macri a annoncé à la réunion préliminaire au sommet (le dimanche 20 décembre) la levée des restrictions aux importations, ainsi que la fin de toutes les barrières tarifaires. Ces dispositions protectionnistes, mises en place durant les années Kirchner, sont, selon lui, un frein à la croissance du pays (qui est passée de 4% en 2011 à 0% aujourd’hui). On peut donc s’attendre avec l’arrivée de cette nouvelle tête de l’exécutif à une libéralisation argentine exacerbée tant sur la scène internationale qu’au sein même du marché régional créé par le « mercado del sur » (marché du sud).
Cela se traduit aussi par la volonté d’accélérer les négociations entre le Mercosur et l’Union européenne sur un éventuel accord d’association (l’Union européenne est le premier partenaire du Mercosur, devant la Chine et le Canada). L’accent doit être mis, selon le nouveau gouvernement, sur les échanges en matière agricole. L’économie argentine repose en grande partie sur ce secteur de production: agrumes, blé, maïs et surtout soja représentent environ 10% du PIB. Le pays est le premier exportateur de produits dérivés du soja et le troisième producteur (derrière les Etats-Unis et le Brésil). Ceci explique la place centrale qu’accorde Macri à ce secteur dans les discussions avec l’UE.
Nicolas Maduro brille par son absence
Le Président du Venezuela Nicolas Maduro ne sera pas présent au sommet d’Asunción. Pour représenter la « république bolivarienne », il enverra sa ministre de l’Information et de la communication Delcy Rodriguez. N. Maduro souhaite-t-il éviter un affrontement avec le reste des pays membres ? Le Gouvernement vénézuélien s’est vu pointé du doigt (notamment par Mauricio Macri) pour les atteintes aux droits de l’Homme dont il se serait rendu coupable. Ainsi, le président argentin demande la libération de l’opposant politique Leopoldo Lopez. M. Macri est allé jusqu’à menacer d’user du recours à la « clause démocratique » du Mercosur. Celle-ci prévoit la possibilité de suspendre la participation d’un Etat au marché commun en cas d’entrave aux principes démocratiques et aux libertés fondamentales.
Un sommet tendu sur fond d’ouverture des échanges mais aussi de droits de l’Homme dont on attend les conclusions.
Maïlys Khider