Une journaliste mexicaine de 54 ans a été tuée de plusieurs balles jeudi à Chihuahua dans le nord du pays. C’est le troisième meurtre d’un reporter au Mexique depuis début mars.
Miroslava Breach Velducea, âgée de 54 ans, travaillait pour les journaux mexicains La Jornada et Norte de Juarez. Elle a été retrouvée morte dans sa voiture « avec de multiples impacts de balles » jeudi matin, a annoncé la police de l’Etat. Le meurtre a vraisemblablement eu lieu à l’aube dans la ville de Chihuahua dans le nord du Mexique, d’où était originaire la reporter, a indiqué la police. Les meurtriers présumés se sont enfuis de la scène du crime en voiture, selon les forces de l’ordre. Ils auraient laissé un mot contenant « un message menaçant, » rapporte le gouverneur de Chihuahua, Javier Corral. « Il est clair que ce crime a été planifié, » a-t-il déclaré.
L’un des derniers articles de la journaliste concernait un conflit armé entre deux dirigeants d’une bande criminelle liée au cartel de Juarez. Tout au long de sa carrière, Miroslava Velducea avait principalement écrit sur des sujets liés au crime organisé, au trafic de drogue et aux affaires de corruption touchant les autorités locales.
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Le Mexique, un pays dangereux pour les journalistes
Depuis début mars, trois journalistes ont été tués au Mexique, dont la victime, Miroslava Velducea. Dimanche dernier, Ricardo Monlui Cabrera, directeur du quotidien El Politico, a été abattu par deux individus alors qu’il sortait d’un restaurant avec sa famille à Yanga (est du Mexique). Un autre journaliste, Cecilio Pineda, qui dirigeait notamment le journal local La Voz de la Tierra Caliente, a été criblé de balles par deux hommes à moto au début du mois de mars. Le reporter avait déjà reçu plusieurs menaces de mort, d’après RFI. Il exerçait son métier dans dans l’Etat de Guerrero, l’un des plus violents au sud-ouest du pays.
Plusieurs journalistes de médias mexicains se sont exprimés devant le Congrès pour exiger que les autorités garantissent la sécurité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. « Cela me fait mal de penser qu’à n’importe quel moment, un compagnon, un ami, peut être assassiné pour avoir voulu dire la vérité. Nous sommes ici sans aucune intention politique, nous sommes des journalistes et nous voulons la justice pour nos compagnons assassinés, » a déclaré le journaliste Cesar Ibarra.
Entre 2000 et 2016, 99 journalistes ont été assassinés au Mexique. Reporters sans Frontières (RSF) a même estimé début février que le Mexique est le pays d’Amérique latine le plus dangereux pour pratiquer le métier de journaliste. Selon l’organisation, le Mexique est le troisième pays où le plus grand nombre de journalistes sont assassinés, après la Syrie et l’Afghanistan.
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