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Les universités anglaises: la fin d’un mythe?

L’Angleterre seconde de près les États-Unis en matière d’éducation : plus de vingt de ses universités apparaissent au top 100 des classements mondiaux. Les prestigieux établissements attirent chaque année 300 000 étudiants étrangers et génèrent près de 10 milliards de livres sterling au pays. Aujourd’hui, ce nombre est en baisse.

Lors de la dernière visite du premier ministre Britannique en Chine en décembre 2013, un quotidien chinois avait décrit le Royaume-Uni comme « un vieux pays juste pertinent pour le voyage et les études ». Alors que cette raillerie était provocatrice, elle a également souligné la dépendance de l’économie aux revenus que génère l’éducation.

Les étudiants de L’Union Européenne

Une étude analytique publiée le 3 avril par HESA (l’agence de statistiques de l’enseignement supérieur) a révélé que pour la première fois depuis 30 ans, le nombre d’étudiants étrangers dans les universités anglaises est en baisse (de 23 440 à 17 890). Les chiffres accusent une chute dramatique de 25% du nombre d’étudiants venant de l’Union Européenne.

Les experts estiment que la mise en place du nouveau système de frais avec des charges pouvant atteindre jusqu’à 9000 livres par an est l’une des raisons. Ils craignent que ce soit le début d’une tendance inquiétante.

Les étudiants des pays de l’UE sont sur un même pied d’égalité avec les Britanniques et doivent donc payer les frais sans avoir le droit aux emprunts. Ces formations universitaires sont bien moins onéreuses que dans la plupart des autres pays européens.

Des finances fragiles

Les formations de premier et de troisième cycle signalent une baisse des inscriptions de l’Inde et le Pakistan (ce qui n’est que partiellement compensée par une hausse venant de Chine) où les plaintes sur les restrictions sévères des visas ont été des plus virulentes.

Néanmoins, l’étude montre que le nombre d’étudiants étrangers inscrits en premier cycle est toujours en hausse, mais le rapport prévient « Toute réduction pourrait avoir un impact majeur sur la situation financière des institutions universitaires. »

Les étudiants étrangers

Le pourcentage d’étudiants hors UE de troisième cycle dans les universités Anglaises a reculé de 1% entre 2010 et 2011 (1 000 étudiants). « Ces nouveaux chiffres ne sont guère étonnants et ils confirment ce que nous disons depuis le début », explique Daniel Stevens, un responsable de l’Union Nationale des Etudiants. « Beaucoup d’étudiants internationaux se sentent pas les bienvenus au Royaume-Uni à la suite de politiques gouvernementales sur l’immigration trop hostiles et trop zélés »

Les restrictions de visas ont été introduites en 2012 après le constat que plus d’un quart des étudiants étrangers à l’Université métropolitaine de Londres n’a pas eu l’autorisation officielle de rester au Royaume-Uni. D’autres enquêtes ont révélé que de nombreux «centres de langues» n’étaient pas de vraies écoles, mais un système pour faire entrer les immigrants dans le pays. Dans un cas particulier, les étudiants dites prétendus ont pu payer 500 livres pour passer un test d’anglais.

Le secrétaire des affaires publiques, Vince Cable, ne craint que les vrais élèves ne soient également impliqués dans cette ‘panique’ actuelle sur l’immigration.  D’autres avertissent que le Royaume-Uni éloigne les jeunes talents qui vont à la place stimuler les économies des autres pays comme l’Australie ou les Etats-Unis.

Lola Szczotarska

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