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Mon pays s’embrase, Lettre à ma France.

Douce France où est passée ta devise ? Liberté, Égalité, Fraternité. Des bruits se murmurent partout en France que cette belle promesse vieille de deux siècles et des poussières n’est plus qu’un songe de l’été 1789. Longtemps usant mes semelles contre les pavés de Paris, j’ai serré fort les poings pour y croire, pour toi Marianne.

Dans mon siècle à moi, notre devise se heurte de plus en plus aux tensions et divisions, de mon souvenir au tien aussi. Mais de nos jours, elles partent dans tous les sens rongées par l’incapacité de la classe politique à les régler, pire à les envenimer, comme toi en fait.
Et si défiler deux siècles plutôt n’avait finalement pas changer grand chose à l’état d’esprit Français ? La cohésion n’est-elle pas qu’une très belle gravure dans la Déclaration ?

Je la cherche partout tu sais. Je regarde mes compatriotes marcher sous la cadence du quotidien, je les observe dans le métro, la rue et je ne la trouve plus. Elle est comme le halo d’espoir qui s’amenuise un peu plus à chaque instant du quinquennat de François Hollande.
Tocqueville disait que la religion avait quelque chose de bon qu’elle donnait de l’espoir. France tu es la mienne, mais plus celle à bout de souffle de ma génération Y ou Z à présent. Si plus personne n’y croit, s’ils quittent tous ton navire que fais-tu France de ton peuple ?

Assis-toi Marianne, faut qu’on parle autour d’un café, mais pas au Flore sinon je n’aurais plus assez de monnaie pour mes pâtes. Non Marianne, ce sont les Euro dorénavant, tes francs sont morts avec ta souveraineté vendue.

La crise serait-elle un prétexte ?

On va la finir en beauté cette année Marianne épuisés et asservis pas les idées de déficit, ce trou béant. Fais comme moi Marianne, regarde les feuilles tombées aux nuances cognac, observe le froid qui renfrogne ton peuple sur lui-même. Mais par pitié n’allume plus la télévision ? Laisse tomber Marianne tu risquerais de ne plus y croire toi non plus.

La France patrie de l’industrie du luxe a visiblement toujours vécu aux dessus de ses moyens. Non, Louis XVI que vous vous êtes démenés à guillotiner n’a pas servi de bon exemple si tu regardes les comptes du Trésor. « La leçon on te la donne, tu la reçois » c’est bien une directive du sacro-saint de la patronne. L’Union Européenne. Bon, viens on ne parle pas d’elle ? Il y a plus à débattre sur tes Gaulois.

Il n’a pas de couronne, il a perdu tous ses galops dans la course effrénée au pouvoir, c’est lui notre Président, le garant de la Démocratie. C’est vrai qu’il a l’air sympathique Marianne comme eux tous lorsque que tu les entends, mais surtout n’en attends pas plus.
Les riches s’enrichissent creusant des écarts, laissant derrière eux des pauvres qui s’appauvrissent s’entassant dans des queues matinales devant Pôle Emploi ou la CAF. Non Marianne, on ne les brûlera pas au bûcher parce qu’ils s’enrichissent, mais on peut peut-être y penser s’ils ne payent pas leurs impôts.

Les paroles s’envolent, les écrits restent ?

La gronde est de la partie à chaque échec d’un gouvernement qui a promis du changement sans être capable de leur la dire, la vérité.
On leur a menti, beurré les yeux, appelle ça comme tu le veux mais le résultat est le même. Pour leur défense Marianne, qui aurait glissé ne serait-ce qu’un bulletin dans cette urne si on leur avait tout révélé, enfin le peu que l’on sache, nous pauvres profanes. Où sont-ils ces prétendus courageux aujourd’hui qui braillent à la débâcle brassant le vent qui me décoiffe chaque matin ?
Tous les mêmes, c’est ce que pense ton peuple parfois tenté par une blonde qui ne t’arrive pas à la cheville, je te rassure.
Il n’y a peut être plus de famine dans les rues mais ici la DIET sévit par beaucoup, cure d’austérité oblige.
Si tu n’entends plus tes camarades des fourneaux des industries, c’est que le pays leur a retiré leurs baguettes, ils vieillissent à l’abri d’un système boiteux qui chaque jour endette le nouveau-né qui sort du ventre de sa mère.

Ton peuple n’a plus confiance derrière l’idée de la démocratie, il a perdu foi en ta devise éreintée par les vieux briscards du sens politique. Range-ta fougue et ton drapeau Marianne, personne ici ne fera de révolution, tous se contente du peu qu’ils ont dans leur assiette.

Vous avez ouvert la voie mais les problèmes exhumés l’obstruent. Ne fais pas comme moi, souris et regarde le bon côté des choses on s’en sortira peut-être un peu cabossés n’est-ce pas ?

Je n’ai aucune doléances particulières Marianne, je veux juste voir ton peuple sourire pour de bonnes raisons, ne plus entendre certains discours xénophobes et plus sentir que d’un côté il y a les uns et puis les autres comme si torchons et serviettes de table n’ont rien avoir ensemble.

Au fait Marianne, moi c’est Hermance qui ne s’exprime que librement dans une tribune de RadioVL. Celle qui n’espère plus avoir à ressentir autant de mélancolie pour son pays, ce pays pour lequel s’est battu son arrière-grand-père.

 

Hermance Fotchine

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