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L’épopée monégasque, comme un air de déjà vu…

Monaco

En s’imposant 3 à 1 face à Manchester City en 1/8èmes de finale retour de Ligue des champions, Monaco a su inverser la vapeur, et entérine sa qualification (6-6 sur l’ensemble des deux matches, avec 3 buts à l’extérieur). Cette épopée naissante pourrait rappeler le Monaco de 2004, qui était arrivé jusqu’en finale de Ligue des champions (battu 3-0 par le FC Porto).

Au terme d’un match haletant, les hommes de Leonardo Jardim retrouveront le printemps européen pour la première fois depuis 2014, tandis que Guardiola, l’entraîneur adverse, n’avait lui jamais perdu de huitièmes de finale en tant qu’entraineur. Un Monaco aux allures de 2004. Auteurs d’une prestation de haute volée, les monégasques se sont imposés dans la souffrance, au cours d’une rencontre renversante.

Toutefois, cette qualification majuscule ne doit rien au hasard. Elle a d’abord été lancée par le talent de Mbappe dès la huitième minute (1-0). Puis elle a été concrétisée par un plat du pied de Fabinho (2-0), et enfin validée dans le dernier quart d’heure par un coup de tête rageur de Bakayoko après avoir été dos au mur (3-1). En plus d’être pétri de talent, Monaco a du cœur et des tripes. N’en déplaise à QSI (Qatar Sports Investment, le richissime actionnaire qatarien du Paris Saint-Germain, piteusement éliminé des 1/8èmes de finale par le FC Barcelone).

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Tiemoué Bakayoko inscrit de la tête le but du 3-1 pour Monaco face à Manchester City. Crédits : lemonde.fr

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Une semaine après l’énorme débâcle parisienne, le football français n’est pas mort. Et il le doit au courage des joueurs du rocher qui ont vaillamment vendu leur peau. Une soirée de gala, ponctuée par une ambiance festive qui en rappelle une autre. D’une autre décennie, mais du même acabit, lorsque Thierry Rolland et Jean-Michel Larqué qui officiaient sur TF1 commentaient les matchs européens et que madrilènes n’étaient pas la BBC, mais les galactiques.

Quand Monaco terrassait les « Galactiques »

Une époque pas si lointaine donc, où Zidane, Ronaldo, Beckham et consort s’inclinaient sur une Madjer imparable de Giuly au Stade Louis II. Une saveur que l’on pensait définitivement enterrée, jusqu’à ce soir. Manchester City terrassé, plusieurs questionnements s’en suivent. Ce Monaco est-il plus ou moins fort que 2004 ? La réponse est à élucider, et le débat reste entier, d’autant plus après ce match. Mais les nostalgiques ne pourront réfuter qu’à ce stade de la saison, le parallélisme entre les deux générations est criant.

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Ludovic Giuly dispute le ballon au Madrilène Zinédine Zidane, 6 avril 2004, 1/4 de finale retour de Ligue des champions entre l’AS Monaco et le Real Madrid. Crédits : rtl.fr

 

Sur le papier pour commencer. Le tandem Bernardo Silva – Lemar plane sur la ligue 1 et illumine la Ligue des champions à l’instar de Giuly et Rothen. Les couloirs Mendy et Sidibé remuants et essentiellement portés vers l’attaque remémorent la jeunesse de Patrice Evra, et la folie d’Hugo Ibarra. Falcao – absent ce soir – renait de ces cendres et marche sur les traces de Fernando Morientes, cirant la touche au Réal Madrid, tandis que Killian Mbappe affole l’Europe, à l’âge où Emmanuel Adebayor faisaient ses armes (19 ans).

Le piège du calendrier

Quant à la défense Gilik – Jemerson, si elle n’est pas toujours irréprochable elle livre exactement le même combat qu’ont pu offrir les guerriers Squillacci et Givet. La cicatrice de 2004 enfin pansée ? Il y a des signes qui ne trompent pas. Dans les mêmes temps de passages, Monaco était encore engagé dans 3 compétitions sur 4, en 2004. Il était au coude à coude avec Lyon en championnat après avoir accumulé 12 points d’avance en décembre.

À pareil nombre de journée, la bande à Didier Deschamps se trouvait 2eme à égalité avec l’OL avec 60 points. Avant de lâcher prise, rongés par les efforts déployés en Ligue des Champions, et affaiblis par un effectif réduit. Finaliste de cette même compétition, défait cruellement par le Porto de Mourinho 3 – 0, s’inclinant en quart de finale de la coupe de France face à Châteauroux, le club de la principauté avait finalement terminé la saison vierge de tout palmarès.

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Fernando Morientes et l’AS Monaco s’inclient face au FC Porto, en finale de Ligue des champions 2003-04. Crédits : sofoot.com.

Et si justement la cicatrice de 2004 pouvait se panser en 2017 ? Pour l’heure les chiffres sont sans appel. Meilleure attaque de France (84 buts), et d’Europe, 4eme meilleure défense de L1 (26 buts encaissés), le club reste en lice dans toutes les compétitions. Pas de cocorico, évitons l’exercice périlleux des pronostics prophétiques – Paul Le Guen (consultant Canal+) en a encore fait les frais en recommandant la sortie prématurée de Bakayoko avant son but.

L’heure des choix

En revanche, une chose est sûre, le sprint final se précise, et Monaco devra faire des choix entre l’ajustement de son effectif et la lourdeur du calendrier juste après la trêve internationale, puisque le club devra enchainer au moins 9 matches en avril. Quoi qu’il en soit, comme en 2004, ce Monaco-là a tout d’une grande équipe, en mettant ses individualités au service du collectif. Et ce soir encore, en concrétisant la moitié de ses tirs, sans avoir à rougir, Monaco mérite amplement sa place parmi les huit quarts de finalistes. Et peut continuer de rêver de traverser le chemin qui mène à Cardiff (ville qui accueillera la finale).

Le reste est peut être une affaire de boules chaudes et froides, et dépendra éventuellement du parcours de Lyon en Ligue Europa, quand on se souvient qu’en 2004, Marseille parvenait à la finale de cette même compétition contre Valence (0-2).

Alexis Venifleis

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