Plus de 1.000 personnes ont battu le pavé de Mont-de-Marsan (Landes) ce 23 juillet pour une « grande manifestation unitaire » contre la corrida. La candidate à l’élection présidentielle 2017 Rama Yade était présente dans le cortège, qui a été perturbé par une intervention de la police.
Véritable débat sociétal depuis de nombreuses années, la corrida a de nouveau été au cœur d’un nouvel évènement dans les Landes, terre symbolique de cette pratique culturelle. C’est la préfecture du vaste département, Mont-de-Marsan, qui a accueilli l’association Crac Europe (Comité radicalement anti-corrida) pour une manifestation contre la corrida, ce 23 juillet dès 15 heures, contre la souffrance des taureaux et pour l’abolition de ce type d’évènement culturel.
Une fin prématurée sur décision municipale
L’importance de l’évènement a été d’autant plus importante qu’un appui politique fort était présent. Rama Yade, qui était l’invitée des Enfants de la Politique sur Radio VL, est venue apporter son soutien aux militants anti-corrida. Renaud devait être aussi là, avait-il déclaré à Charlie Hebdo ; il n’a finalement pas pu assurer sa présence. L’ancienne ministre et conseillère régionale d’Île-de-France a dénoncé une « tradition surannée et inhumaine » en s’adressant à la foule montoise, entre deux lecture de messages politiques et militants de soutien, notamment de Nicolas Hulot et de Raphël Mezrahi.
La manifestation, se voulant pacifique, s’est d’abord déroulée dans le calme, jusqu’à à un kilomètre de l’arrivée. C’est à ce moment que la police est intervenue pour couper la route et empêcher les manifestants de progresser dans leur parcours. Cela a eu le don de les énerver, et une des organisatrices a été touché par une bombe lacrymogène déclenchée par un membre des forces de l’ordre, heureusement sans gravité. Le défilé, sur décision de la mairie (MoDem), s’est finalement dispersé à 500 mètres de son point de chute, au niveau des arènes de Mont-de-Marsan. La maire était d’ailleurs présente dans une « contre-manifestation » qui défend l’intérêt de la corrida, à laquelle ont pris part 50 personnes.
Cet évènement du Crac Europe apparaît comme pionnier dans la lutte pour l’abolition de la corrida. Selon le site du Crac Europe, des navettes bus ont été mises en place depuis des villes situées partout en France (Lille, Rennes, Lyon, Strasbourg, Marseille) pour permettre d’amener un maximum de monde. Pas moins de vingt associations, dont la SPA (Société de protection des animaux) et le Réseau international anti-tauromachie ont défilé ce 23 juillet.
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Avec Nicolas Nadaud