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Mort de Simone Veil : une grande femme s’est éteinte

Simone Veil est morte ce 30 juin à l’âge de 89 ans. Cette icône féministe a marqué la France par ses combats, ses accomplissements, sans oublier sa carrière politique et les avancées qu’elle a porté pour la France.

 

C’est son fils, Jean Veil, qui a annoncé la nouvelle. « Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet ». Une grande dame s’est éteinte.

 

Figure iconique des droits de la femme

Simone Veil était sans aucune doute une figure iconique des droits de la femme. Rescapée de la Shoah, elle a ensuite mené ses combats en tant que ministre de la santé à partir de 1974.

Elle a alors présenté au Parlement son projet de loi sur l’IVG qui dépénalise l’avortement. Elle dut alors combattre les attaques et les menaces de l’extrême droite et d’une partie de la droite parlementaire. Malgré celles-ci, elle s’acharnera et soutiendra que « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue ». Un an plus tard, elle obtient finalement sa victoire dans sa lutte pour légaliser l’interuption volontaire de grossesse et fera passer la loi Veil du 17 janvier 1975. Elle mettra également en place des aides financières afin de soutenir les mères d’enfants en bas âge.

Mais elle était bien plus qu’une femme politique. Simone Veil incarne le changement des mœurs de la société française, le progrès, la déstigmatisation et le progrès du droit à l’avortement, fondamental pour les droits de la femme.

 

Figure de mémoire de la Shoah

Simone Veil était aussi une figure de mémoire de la Shoah. Déportée à 16 ans, elle fut finalement libérée par les troupes britanniques le 15 avril 1945 avec Madeleine et son autre sœur Denise. Le reste de sa famille ne reviendra jamais des camps.

Dès son retour en France, elle porte encore la marque des camps sur son bras avec le numéro 78651 qui lui a été tatoué de force. Elle souhaitait parler et témoigner mais personne n’était encore prêt à l’entendre. Elle a raconté par exemple la remarque qu’on lui avait fait lors d’une réception au consulat de France à Mayence :

« Parmi les invités, un haut fonctionnaire du quai d’Orsay, paraît-il très au fait des choses, m’interpelle et me demande, croyant faire une plaisanterie : “ C’est votre numéro de vestiaire ? ” Je me suis effondrée en larmes, il n’y avait rien à dire. »

Elle prendra cependant son devoir de mémoire très à cœur et présidera la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2000 à 2007 et sera nommée présidente d’honneur. En 2007, elle reçoit le prix Scopus de l’université hébraïque de Jérusalem des mains de Bernard-Henri Lévy qui la décrira comme étant « l’Européenne qui, avec Primo Levi, nous a enseigné à ne pas céder sur le devoir de mémoire. »

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