Après les attentats qui ont eu lieu à Paris le vendredi 13 novembre dans la soirée, la religion, à la fois refuge et endroit de soutien, offre le réconfort dans la foi. Solidaires, tous touchés, toutes les communautés religieuses niçoises tournent leurs prières vers les victimes.
Entourée de snacks Kebab, dans une petite rue en parallèle de Jean-Médecin, la salle de prière El-Whada, rue Suisse est déserte. Toutes portes ouvertes, sans sécurité extérieure apparente, vide de tout croyant ou imam ; à presque midi, ce n’est pas l’heure de prier pour les musulmans. Sur le pallier, ou presque, Mohammed balaye devant le lieu de culte. Adepte et bénévole, il est aussi traducteur des prières de l’imam, chargé de traduire en français. Ces attaques l’ont ému, il n’en revient pas de voir tant d’horreur perpétrées au nom de son Dieu ; « Ces terroristes ne sont pas des musulmans, les musulmans ne tuent pas, surtout pas au nom de Dieu ! ». Il explique qu’il faut éviter de faire des amalgames ; d’ailleurs le mouvement #NotInMyName s’est récemment mis en campagne contre l’Etat Islamique, détachant complètement la communauté musulmane de ses actes de barbaries. « C’est une bonne chose » dit Mohammed, ajoutant en riant « Même si j’ai du mal avec les selfies ».
Il faut continuer à vivre
« Même pas peur ! », c’est le mantra d’Odette suite aux attentats de Paris. Selon elle il faut continuer à vivre et ne pas avoir peur, même s’il faut savoir rester prudent. Dans la synagogue de Nice, rue Gustave Deloy, les militaires sont absents et les portes sont closes. Les offices se font tôt le matin ou pendant Shabbat ; « de nombreuses prières ont été adressées aux victimes et à leur famille… » Odette à les larmes aux yeux. La voix étranglée, elle raconte que ses petits-enfants vivent et sortent à Paris ; « ça aurait pu être eux ». Mais elle n’a pas peur, Odette. Depuis janvier dernier et l’attentat à Charlie Hebdo, au moment des offices, les militaires sont présents, et c’est pour la septuagénaire « une assistance merveilleuse ». Mais mis à part ces quelques aides des forces de l’ordre et un judas électronique à la porte en bois, aucun système de sécurité supplémentaire n’a été mis en place. « Un peu de bon sens, éviter de provoquer, mais s’arrêter de vivre, pas question ! »
Glória Patri et Fílio et Spirítui Santo
Alors que Jean Médecin grouille de monde et de bruits, la basilique Notre-Dame est quasi déserte et silencieuse. Les catholiques viennent déposer des cierges dans la maison de Dieu pour les victimes et leurs proches. Des bougies, il y en a beaucoup, plus qu’habituellement. Même sur l’autel danse une flamme. Georgia, catholique pratiquante, est venue se recueillir. Elle allume une chandelle, se signe, prie les yeux clos, et embrasse le Christ de bronze sur sa croix ; le ventre d’abord, puis les jambes et les bras. Pour elle la religion est amour, et de l’amour elle en a « à revendre »; donc elle en donne à ceux qui en ont besoin, « même si ce sont des inconnus à l’autre bout de la France ». Elle n’est pas la seule sympathisante présente à l’Eglise à donner de ses pensées a ceux pris dans le feu de Daech ; la prière comme moyen personnel d’exprimer un soutien.