Dans le cadre d’une affaire de trafic d’influence, Nicolas Sarkozy devrait prochainement être mis en garde à vue.
Ce lundi 30 juin au matin, Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, ainsi que le magistrat Gilbert Azibert ont été placés en garde à vue et Nicolas Sarkozy devrait lui aussi être convoqué prochainement dans les locaux de l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF). Cette nouvelle péripétie que connait l’ancien Président est à replacer dans une affaire de trafic d’influence. En effet, le 8 mars dernier, Le Monde révélait que les enquêteurs le soupçonnent d’être au cœur d’une affaire de trafic d’influence : un « réseau » d’informateurs, composé de personnalités importantes du monde de la justice et de la police, qui renseignerait Nicolas Sarkozy au sujet des affaires pouvant le menacer.
Mise sur écoute
Après une mise sur écoute du téléphone officiel de l’ancien président, non fructueuse, les enquêteurs ont découvert que celui-ci était en possession d’un téléphone obtenu sous une fausse identité. Il s’est avéré que ce téléphone servait à joindre un autre mobile obtenu de la même manière, qui appartenait en réalité à Me Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy. Cette mise sur écoute a montré que ces derniers semblaient être bien renseignés sur l’affaire Bettencourt, qui était au moment-même examinée par la Cour de Cassation.
Gilbert Azibert : le possible informateur
Gilbert Azibert a une longue carrière derrière lui : ancien directeur de l’Ecole Nationale de Magistrature, procureur général ou encore secrétaire général du Ministère de la justice ; il est aujourd’hui avocat général près la Cour de cassation. C’est aussi un ami de Me Herzog depuis des années. Etant donné qu’il s’occupe des affaires civiles, il n’est pas en lien avec l’affaire Bettencourt, néanmoins il a accès au service intranet de la haute juridiction et la mise sur écoute suggère que Gilbert Azibert, pour ses renseignements, souhaiterait un appui de la part de l’ancien président pour un poste dans la principauté de Monaco. « Ces communications mettent en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d’être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d’Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu’il l’aiderait dans ce projet »,Selon la chef du parquet national financier, Eliane Houlette.
Bien que Nicolas Sarkozy ait qualifié par l’intermédiaire du Figaro le 21 mars cette mise sur écoute de « coups tordus » et ait assimilé les méthodes de la justice française à celles de la « Stasi » [Police secrète de l’ex-Allemagne de l’est, sous la dictature communiste, ndlr], c’est une nouvelle affaire dont il se serait certainement passé.