Un procès sur l’exécution des Ogonis en 1995 au Nigéria est en cours au Pays Bas. Le groupe Shell est accusé d’être l’auteur de ce crime contre l’humanité.
Le 1er mai, le tribunal hollandais a rendu une décision dans l’affaire inculpant le grand groupe Shell. Ce géant pétrolier est accusé d’être à l’origine d’une série d’exécution d’Ogonis; commise par le gouvernement Nigérien.
La Cour demande que Shell remette tous les documents confidentiels susceptibles de démontrer si la compagnie a bien payé des personnes qui auraient fournis de fausses informations.
Retour sur les faits
En 1995, neuf membres du mouvement pour la survie du peuple Ogoni ont été tués. Ils défendaient ce peuple indigène qui vit dans le sud du Nigéria. Les neufs hommes abattus, se battaient contre la pollution généralisée causée par Shell sur leur territoire, dans le delta du Niger. Ils combattaient aux cotés de Ken Saro-Wiva, un leader du combat écologique. Celui-ci a également trouvé la mort en 1995.
En effet, le delta du Niger étant la plus importante région productrice du pétrole d’Afrique, elle présente un grand enjeu économique. C’est la raison pour laquelle la compagnie pétrolière Shell, aurait payé des personnes pour réprimer les activistes qui s’opposaient à leur activité.
Les accusations
Les veuves des activistes exécutés accusent la compagnie Shell d’avoir incité le gouvernement militaire de l’époque à lancer une répression meurtrière contre des manifestants pacifiques sur le territoire des Ogoni.
Effectivement, le gouvernement a procédé à de nombreuses arrestations illégales suivies de détentions et d’exécutions dans les années 1990.
À la demande de Shell, une unité de police est intervenue pour gérer les manifestations pacifiques sur son site. La police a alors utilisé des pistolets et des grenades sur le village, faisant près de 80 morts. Ainsi, l’unité a dévasté le village incendiant 595 maisons.
« Ces femmes pensent que leurs maris seraient aujourd’hui toujours vivants sans la quête insatiable de profit de Shell, qui a encouragé le gouvernement nigérian à réprimer de façon sanglante les manifestations tout en connaissant le coût humain de ces opérations. »
« Malgré les nombreuses preuves mettant en cause Shell, l’entreprise réussit depuis des années à échapper à la justice. »
Mark Dummett, directeur du programme Responsabilité des entreprises en matière de droits humains
Le procès sur l’exécution des Ogonis se poursuit.
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