22 artistes du monde du rap français s’allient contre le Rassemblement national dans un morceau nommé « No Pasaran ». L’objectif de ce titre sorti ce lundi 1er juillet aux alentours de minuit est d’interpeller la jeunesse.
Un nouvel hymne contre le Rassemblement national. Certains qualifient d’ores et déjà, « No Pasaran » comme étant la version 2024 du morceau « La jeunesse emmerde le Front national » du groupe punk Bérurier noir. Dans cette musique de 9,43 minutes, les stars du rap français s’allient contre le RN afin d’interpeller la jeunesse. Vingt artistes ont répondu présents comme Fianso, Soso Maness, Akhenaton, Zola, Kerchak, Mac Tyer, Uzi, RK, Alkpote, Seth Gueko,…
« …baise la mère à Bardella »
Sorti ce lundi 1er juillet vers 23h45, « No Pasaran » est un titre explosif aux paroles incisives. Les répliques sont crues comme celles du rappeur Zola : « J’suis pas les politiciens, genre j’fais pas trop le Mandela. Mais tout ce que je sais c’est qu’on ne vote pas Marine et baise la mère à Bardella.« . D’autres dénoncent le racisme autour du parti comme le jeune rappeur ISK : « Les racistes d’hier et d’aujourd’hui seront les députés de demain. ».
Au lendemain des résultats du premier tour des élections législatives anticipées, il était essentiel pour le directeur artistique Ramdane Touhami d’interpeller la jeunesse sur les risques du RN, comme il l’indique sur son compte Instagram : « Mon très cher ami DJ Kore (producteur) et moi-même avons fait l’impossible en mettant à profit toutes nos connexions et tous nos réseaux pour interpeller la jeunesse contre les fachos. », a-t-il déclaré.
« Des gens qui ne s’aimaient pas se sont retrouvés ensemble »
Ils accompagnent « No Pasaran » d’un clip aux images « apoclyptiques » mêlant des vidéos des principaux représentants de l’extrême-droite en France tels que Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Eric Zemmour. Face au pire de la politique, les producteurs ont choisi de contre-attaquer avec le meilleur du rap… Et dès les premières notes du morceau, Fianso « donne la couleur » : « Le doigt en l’air pour les ciste-ra (racistes). CNEWS dans l’angle mort. Secousses et tremblements. Fuck le rassemblement. », avant de conclure par : « Jordan, tu es mort, Jordan, tu es mort. ».
Pour le directeur artistique, c’est un exploit d’avoir réussi à réunir toutes ces « têtes du rap français », comme il l’explique dans un entretien accordé à nos confrères de l’OBS : « Des gens qui ne s’aimaient pas se sont retrouvés ensemble. […] Pendant quelques jours, tout le monde était réuni sous le même drapeau anti-RN. […] ». Il l’assure : les recettes récoltées par « No Pasaran » seront reversées à la Fondation Abbé Pierre.
« No Pasaran » comme slogan politique
Ils n’ont pas choisi le titre par hasard. « No Pasaran » signifie en espagnol « ils ne passeront pas ». En réalité, ils ont fortement utilisé cette phrase comme slogan politique dans les années 1930. Ce sont les opposants au général Francisco Franco qui l’ont utilisé pour la première fois. Un slogan qui résonne d’autant plus de nos jours, à l’heure où l’extrême-droite est aux portes du pouvoir en France.