Lors d’une interview ce mercredi 15 juillet, la militante féministe Caroline de Haas a commenté l’intervention d’Emmanuel Macron au sujet de la nomination de Gérald Darmanin, mis en cause dans une affaire de viol. Elle dénonce une « inversion de la culpabilité » de la part du Président de la République.
Sa réaction était attendue. Ce mercredi 15 juillet, la militante féministe et membre du collectif Nous Toutes Caroline de Haas était invitée au micro de franceinfo pour réagir à ce que son collectif appelle le #RemaniementDeLaHonte. Elle a également été interrogée au sujet de la prise de parole d’Emmanuel Macron concernant la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, alors que ce dernier est mis en cause dans une affaire de viol. Dans son interview du 14 juillet, le Président de la République avait globalement botté en touche à ce sujet, en s’affirmant « garant de la présomption d’innocence » et en répétant que la condition des femmes était le « fil rouge » de son quinquennat.
Pas le même traitement de faveur en fonction des accusations
Une interview présidentielle qui n’a pas manqué d’indigner Caroline de Haas. La militante s’est d’abord interrogée sur les différents traitements de faveurs accordés aux ministres lorsqu’il faisaient une faute grave, à l’instar de François de Rugy ou François Bayrou : » Il y a manifestement des délits et des crimes pour lesquels, quand un homme est mis en cause, on considère que c’est suffisamment grave pour le débarquer d’un gouvernement. Par contre, quand c’est une mise en cause pour viol, on considère que ce n’est pas suffisamment grave », indique-t-elle, en disant s’interroger « sur la façon dont le président de la République considère les violences sexistes et sexuelles ».
Une « inversion de la culpabilité » de la part du Président
« Emmanuel Macron a placé Gérald Darmanin comme une victime, on marche sur la tête » selon Caroline de Haas, qui voit en l’intervention du Président de la République « une inversion de la culpabilité » concernant Gérald Darmanin. Emmanuel Macron avait notamment évoqué que le nouveau résident de Place Beauvau avait été « blessé par ces attaques ». Un sentimentalisme qui ne passe pas pour la militante.
Interrogée également sur la tribune signée par 167 parlementaires dans les colonnes du Monde qui dénonce les accusations à l’encontre du ministre, la militante a estimé qu’ils sont « complètement hors de la réalité ». Face à l’argument mettant en avant que la justice ne se fait pas dans la rue mais dans un tribunal, elle affirme qu’« Il est faux de dire que la justice française fonctionne en matière de violences sexistes et sexuelles ». Chaque année en France selon elle, ce sont 94 000 plaintes pour viol ou tentative de viol qui sont déposées chaque année en France pour seulement 1 000 condamnations.