Le 23 mai prochain, le nouveau grand stade de la ville de Bordeaux sera inauguré par les Girondins face à Montpellier. Radio VL a visité la semaine dernière cette enceinte de rêve à quelques semaines de sa livraison. Reportage sur un futur temple patrimoniale du football français.
En vue de l’Euro 2016, Bordeaux se devait d’avoir un nouveau stade. D’autant que la capitale de l’Aquitaine sera la seule ville de l’Ouest avec une enceinte qui accueillera les matchs de la Coupe d’Europe. Dans l’air du temps depuis près d’une décennie, le projet d’un nouveau stade à Bordeaux s’est monté très rapidement. En 2011, le groupe Stade Bordeaux-Atlantique se crée (fusion entre Vinci et Fayat) pour fabriquer ce stade, financé par ces derniers et par la ville de Bordeaux sous la forme d’un PPP (partenariat-public-privé). Il sera construit dans le quartier du Lac, situé près de la banlieue bordelaise, une révolution, car le Stade Chaban-Delmas est lui en plein centre-ville de Bordeaux. Démarré en 2012, le chantier est aujourd’hui très proche de la fin. Il sera livré fin avril, pour une inauguration en mai lors de la dernière journée de Ligue 1 entre Bordeaux et Montpellier. Le football ne sera pas le seul spectacle que les habitants de la Gironde pourront savourer dans leur futur stade. Le Rugby (avec les demi-finales du top 14 les 5 et 6 juin prochains et le club de Bordeaux-Bégles occasionnellement) mais aussi des concerts auront lieu dans ce qui est présenté comme la plus grande scène de l’Atlantique.
Un stade moderne
Tout fraichement élue meilleure destination européenne pour l’année 2015, la ville de Bordeaux, considérée comme « vieille » et « endormie » sera réveillée par sa nouvelle infrastructure. Dessiné par les architectes Herzog et de Meuron, le nouveau stade était confié entre de bonnes mains. C’est en effet ces deux Suisses qui ont crée des enceintes mythiques et modernes comme l’Allianz Arena de Munich ou le stade Olympique de Pékin. Comme dans ces deux cas, ils ont su apporter une particularité au nouveau stade de la ville, que nous explique Thomas Niklaszewski, chargé de communication sur le chantier. « La particularité du nouveau stade est son architecture, on voit une fôret de pins de landes qui est reprise avec mille poteaux métalliques qui sont techniques ou décoratifs « .
Une architecture sublime qui s’implante bien au cadre du quartier. Sa devanture, comme montrée sur les photos, ne ressemble pas à un stade propre en lui-même. Il faut se rendre sous cette forêt de poteaux métalliques (inspirée des forêts de pins dans les Landes) pour admirer l’immense espace de vie réservé aux futurs spectateurs. « Les Bordelais vont retrouver un grand espace d’accueil aéré, avec une coursive pour le grand public de 800 mètres de long« . Dans cette coursive, on retrouvera un grand nombre d’animations, restaurants quotidiens et une boutique officielle du club.
Une adaptation aux normes
Le but principal de la construction de ce nouveau stade était bien sûr la participation de la ville de Bordeaux à l’Euro 2016. Contrairement à Chaban-Delmas (inauguré fin des années 30), les installations du nouveau stade sont adaptées aux normes internationales de l’UEFA. À commencer par les médias, beaucoup plus importants aujourd’hui, qui bénéficient d’installations magnifiques. « Les médias sont très importants, le cheminement de la presse a été travaillé pour être optimisé. Il y a un tracé direct avec une circulation faite entre la salle de conférence de presse et une passerelle qui mène en tribune. » C’est donc sous le stade que les journalistes bénéficieront d’un parking proche des joueurs, et d’un parcours ensuite de la salle de la conférence de presse jusqu’aux tribunes qui leur sont réservées. « On a voulu s’adapter aux normes de l’UEFA, de la salle de conférence de presse aux tribunes presse, avec plus de 250 places pour chacune d’eux « . Les gardes-corps en dessous des tribunes ont également été mis aux normes, avec le modèle « Wembley » qui fait son apparition, l’envahissement de la pelouse est donc impossible.
Une identité qui reste Bordelaise
Le nouveau stade de Bordeaux gardera certaines particularités de Chaban-Delmas comme la composition des tribunes et du banc de touche, qui seront disposées pareil. Parmi les nouveautés, deux écrans géants au-dessus de chaque virage, les sièges (blanc et grisé) sont nouveaux et semblent beaucoup plus confortables. On retrouve également un grand changement pour le placement des personnes à mobilité réduite. Très près de la pelouse à Chaban-Delmas, les plus passionnés des Marines et Blanc dont le Handi Fan Club seront cette fois-ci à mi-hauteur du stade, avec une tribune qui leur est réservée qui offre une vue d’ensemble sur le terrain et la partie inférieure du stade. Un ascenseur sera à leurs dispositions. Les tribunes seront également un peu plus élevées, mais plus proche de la pelouse, pour garder la proximité qu’il y a toujours eu entre le terrain et le public à Bordeaux. Le seul grand changement se fait au niveau des vestiaires. « On passe du tout au tout, du plus long d’Europe (110m à Chaban-Delmas) au plus court de France (10m de long au prochain stade) ». Ces derniers n’ont en revanche pas été particulièrement changés pour conserver la communication des joueurs. « Pour les vestiaires, on est resté à l’identique de Chaban Delmas, avec deux vestiaires similaires et une nouveauté, la salle d’échauffement ». Néanmoins, les supporters bénéficieront d’une nouveauté, voir directement les joueurs rentrer ou sortir des vestiaires grâce à un puit de lumière visible depuis la coursive de près d’un hectare qui encercle les tribunes.
Au total c’est 183 millions d’euros qui ont été déboursés pour la création de ce nouveau stade, dont le nom est encore un mystère. Un naming est à l’étude mais il est également possible qu’il possède un nom propre à lui et à l’identité de la région. Ce nouveau stade devrait être un nouveau souffle pour le football Bordelais, second club le plus titré des trente dernières années en France, qui n’arrive plus à retrouver le sommet et la mobilisation de ses supporters depuis un peu plus de cinq saisons. Il arrive également à un moment où le stade Chaban-Delmas, bien qu’aimé passionnément par les Bordelais, ne répond plus réellement aux normes du football moderne. Bordeaux reste gagnant au change, en quittant un stade historique qui accueillera quand même l’Union Bordeaux Bègles en top 14. À la place, la capitale mondiale du vin s’offre un bol d’air frais dans un nouveau stade magnifique scindé entre la beauté de la pelouse et de ses gradins, et l’immense coursive aérée, qui offre une vue magnifique sur une partie de la ville, et permet de présager un avenir radieux pour l’un des clubs les plus prestigieux de l’hexagone.