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Le ton monte avec les nouveaux tirs de missile en Corée du Nord

Kim Jong-un fait un nouveau bras d’honneur à la Corée du Sud et à son allié américain en essayant un nouveau tir de missile balistique pour montrer sa toute puissance mardi 19 juillet 2016. 

Un tir au large

L’armée nord-coréenne a tiré trois missiles balistiques depuis la terre entre 5 h 45 et 6 h 40 mardi 19 juillet. Tirés au large, les trois missiles ont échoué en mer entre 500 et 600 kilomètres des côtes ; de quoi faire trembler les Sud-coréens. Ce n’est pas la première démonstration de force des militaires nord-coréens, puisque quatre tirs avaient déjà été effectués en janvier, un en juin et un depuis un sous-marin le 10 juillet dernier.

Missile balistique tiré en 2016 -- crédit Keystone

Missile balistique tiré en 2016 — crédit Keystone

Un acte plus politique que technique

Ces tirs ne sont pas anodins, ils traduisent avant tout la « réponse physique » que souhaitait donner Pyongyang en cas de déploiement du bouclier anti-nucléaire américain en Corée du Sud. Les cibles touchées à une distance précise visent à faire peur aux atlantistes.

En effet, le département de la Défense américain a précisé le lieu de déploiement du programme T.H.A.A.D (Terminal High Altitude Area Defence) le 13 juillet. Il devrait se trouver dans le Sud-est du pays dans le comté de Seongju, pour protéger les villes sud-coréennes et les militaires américains présents sur place.

Tir de missile nord-coréen en 2009 -- crédit AFP/KCNA

Tir de missile nord-coréen en 2009 — crédit AFP/KCNA

Ce programme a vu le jour en raison de l’attitude agressive du régime de Kim Jong-un à l’égard de son voisin sudiste, qui rappelons-le, sont toujours officiellement en guerre et ne bénéficient que d’une trêve depuis 1953. Les deux pays agissent par pur réalisme, en dépit des condamnations internationales : la Chine et la Russie contestent le programme T.H.A.A.D, et l’ONU condamne le programme nucléaire et les tirs de missiles nord-coréens.

Le leader nord-coréen lors 'un exercice de la marine en 2012

Le leader nord-coréen lors ‘un exercice de la marine en 2012

Il y a donc une opposition d’une part entre un désir d’isoler Pyongyang et de l’autre, d’exister sur la scène internationale.

Des tensions qui se cristallisent

Le conflit entre les deux nations s’est intensifié depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un. L’ONU avait déjà sanctionner le régime nord-coréen pour atteintes aux droits de l’Homme, et plus récemment pour le développement d’un programme nucléaire et militaire ainsi que pour les tirs balistiques effectués. Pyongyang avait donc quitté la table des négociations de l’ONU et de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), le dernier canal de communication diplomatique avec les Etats-Unis et le reste du monde.

Le 12 juillet dernier, la Corée du Nord avait déclaré qu’elle jugerait les ressortissants américains coupables de crimes sur son sol selon la « loi martiale ». Cela fait notamment référence aux deux américains Otto Warmbier et Kim Dong Chul détenus par la police, dont Washington avait fait la demande d’extradition.

L'américain Otto Warmbier détenu depuis janvier -- crédit Reuters/Kyodo

L’américain Otto Warmbier détenu depuis janvier — crédit Reuters/Kyodo

Énième bras d’honneur donc envers les Etats-Unis, ennemis depuis la Guerre Froide, qui ne fait que craindre une escalade du conflit dans la région.

Crédit photo à la Une : Reuters

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