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Nuit noire pour les Bleus

Humiliée par la Nouvelle-Zélande (62-13) en quarts de finale ce samedi, l’équipe de France quitte la Coupe du monde par la petite porte. Et Philippe Saint-André termine sur une déroute un mandat chaotique. 

1999 et 2007 semblent bien loin. Étrillé par une Nouvelle-Zélande deux tons au-dessus, le XV de France sort la tête basse du Mondial 2015, éliminé dès le stade des quarts de finale. Cardiff ne sera donc pas une nouvelle terre d’exploit pour le rugby tricolore. Au Millenium Stadium, les All Blacks se sont baladés, inscrivant neuf essais, contre un seul pour les Bleus, pour un score final de 62 à 13.

A aucun moment cette équipe de France n’a semblé en mesure de rééditer ses performances passées face aux champions du monde 1987 et 2011. L’histoire, ce samedi, s’est plutôt écrite de triste manière. En effet, jamais les Bleus n’avaient encaissé autant de points en Coupe du monde. Triste première.

Michalak, comme un symbole

Dès les premières minutes, les All Blacks occupaient les 22 mètres adverses et se voyaient récompensés par une pénalité de Carter (3-0, 7e). Les Bleus, revenaient tant bien que mal grâce à la botte longue distance de Scott Spedding, qui marquait à plus de 55 mètres, bien aidé par le poteau (3-3, 10e). Quelques minutes plus tard, le premier essai néo-zélandais était annonciateur de la soirée qui attendait les hommes de Philippe Saint-André. Frédéric Michalak se faisait contrer par Brodie Retallick, lequel avait un boulevard pour aller aplatir (8-3, 10e). Un double coup du sort puisque sur l’action, l’ouvreur tricolore se blessait et était contraint de quitter ses partenaires. Les coéquipiers de Richie McCaw iront trois autres fois dans l’en-but au cours des 40 premières minutes. En face, la bonne volonté de Thierry Dusautoir et des siens n’a pas suffi, malgré quelques très (trop) rares séquences intéressantes et un essai de Louis Picamoles (24-11, 36e) qui laissait encore un infime espoir aux hommes de Philippe Saint-André. Infime, car le score à la pause était déjà lourd: 29 à 13 en faveur de la Nouvelle-Zélande, après que Julian Savea ait raffûté Nakaitaci, Speeding et Slimani pour franchir la ligne, juste avant le retour aux vestiaires. L’ailier néo-zélandais, meilleur marqueur du tournoi, s’offrira un triplé durant ce match, dont un essai suite à une magnifique chistera de Dan Carter à la demi-heure de jeu.

A chaque début de mi-temps son épisode malheureux. Après la blessure de Michalak en première, l’exclusion de Louis Picamoles venait gâcher la bonne entame de seconde période française. Le troisième ligne écopait d’un carton jaune pour une main sur le visage de McCaw (47e). Coup dur, d’autant que le Toulousain était l’un des rares Français à surnager.  Les Bleus allaient jouer à 14 pendant 10 minutes et encaisser un nouvel essai, signé Kaino (34-13,50e). La messe était dite, les Français lâchaient progressivement et la déferlante Black continuait de s’abattre avec des essais de Savea (59e), Read (58e) et du remplaçant Kerr-Barlow par deux fois (68e, 71e).

Une équipe de France impuissante, sans âme, sort donc la tête basse en encaissant plus de 60 points. Aucune nation n’avait subi un tel revers à ce stade de la compétition. Mais comment espérer mieux lorsque, face à l’une des meilleures équipes au monde, on affiche des statistiques aussi déplorables: 4 touches perdues, 23 plaquages ratés, 388 mètres parcourus (contre 746 côté néo-zélandais). Les All Blacks ont dominé dans tout les secteurs de jeu. Les voilà désormais en demi-finale. Ils retrouveront l’Afrique du Sud, venue à bout de vaillants Gallois (23-19).

Saint-André sifflé après la défaite

Pour les Bleus en revanche, le Mondial est terminé. Place au bilan, et il n’est guère flatteur. S’il ne peut être tenu pour seul responsable dans ce fiasco, Philippe Saint-André est bien le premier visé.  « On est à notre place« , a concédé le sélectionneur, conspué lorsque son image est apparue sur l’écran géant du Millenium Stadium, quelques instants après le coup de sifflet final. « Je prends énormément de responsabilité sur ce match. On a mis du rythme, tenté beaucoup de choses. Mais on a perdu beaucoup de duels. Et à chaque fois on se retrouvait derrière notre ligne. On a été mangés au niveau de l’intensité« . En quatre ans, avec 40% de victoires pendant son mandat, aucun tournoi des Six nations remportés (les Bleus n’ont jamais fini au-dessus de la 4e place) et une piteuse élimination en quart de finale de Coupe du monde, PSA présente l’un des pires bilan pour un sélectionneur tricolore. Vivement l’ère Novès, même si l’ex-manager du Stade Toulousain va avoir beaucoup de travail.

photo DR

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