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Comprendre Oh les beaux jours de Samuel Beckett en 5 minutes

L’oral de français pour les élèves de première est pour le moment toujours maintenu. Vous vous inquiétez de ne pas être assez préparés ? Les connaissances vous manque sur les textes du corpus ? Pas de panique ! Avec VL, révisez Oh les beaux jours de Samuel Beckett, une pièce de théâtre de l’absurde du XXème siècle.

L’auteur : Samuel Beckett

Écrivain et poète irlandais, Samuel Beckett naît près de Dublin en 1906. Il se passionne pour les langues et étudie le français, l’italien et l’anglais à la capitale irlandaise. Personnalité introvertie, il connaît de nombreuses difficultés, d’une part dues à des échecs concernant la publication de ses premiers écrits, d’autre part dues à une confrontation avec la mort. Il est en effet attaqué au couteau, doit faire le deuil de la mort de son père et assiste à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale.

Sa langue privilégiée pour l’écriture est le français, bien qu’il publie également des ouvrages en anglais. Il s’essaie au théâtre de l’absurde en 1948 avec En attendant Godot, son plus grand succès. Son œuvre se caractérise par un langage épuré et minimaliste, qui traduit un pessimisme concernant l’existence et la condition de l’homme moderne. Il reçoit le prix Nobel de la littérature en 1969. Il meurt à Paris en 1989.

Samuel Beckett participe à l’essor du théâtre de l’absurde. Celui-ci naît en réaction aux traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, dénonce l’absurdité d’un monde déshumanisé et rompt avec les normes du théâtre conventionnel  de la comédie et la tragédie.

Résumé

Écrite et représentée pour la première fois en anglais en 1961, Oh les beaux jours est transcrite par Beckett lui-même en 1963. Pièce minimaliste, son intrigue ne présente que deux personnages, un décor restreint et une absence d’histoire à proprement parlé. Nous avons principalement affaire aux pensées furtives et hasardeuses de Winnie, à l’évolution des personnages et à de forts symboles.

Acte 1 : Winnie, femme d’environ 50 ans, est enterrée jusqu’à taille dans un monticule de terre. Elle porte un sac à main et une ombrelle. Willie, un homme, dort derrière le monticule. Winnie commence un monologue tout en sortant vivement le contenu de son sac : lunettes, mouchoir, brosse à dent et notamment un revolver et un flacon. Willie se réveille, se met à lire le journal pendant que Winnie continue à s’exprimer sur son désintérêt par rapport à la vie. Régulièrement, Winnie s’adresse à Willie, qui se tait, affichant ainsi son amnésie. Winnie s’en voit attristée.

Acte 2 : Winnie est maintenant enterrée jusqu’au cou, le revolver est placé devant elle. Willie est de retour derrière le monticule. Winnie poursuit son monologue, sourit, s’interroge sur le temps, sur son existence, celle de Willie, se remémore des souvenirs… Willie, à quatre pattes, essaie sans succès de grimper sur le monticule de terre, pour atteindre Winnie ou le revolver. Alors qu’elle s’est adressée sans réponse à Willie pendant tout l’acte, il parvient enfin à dire « Win… », ce qui réjouit l’intéressée.

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Ce qu’il faut retenir

Les réflexions répétées de Winnie sur ses souvenirs, sur le présent et le futur, ainsi que sa submersion par le monticule de terre montre que le temps est un aspect important évoqué par la pièce. On comprends que les personnages, pris par la routine, se rapprochent de plus en plus de la mort, symbolisée par un revolver de plus en plus présent. Une sonnerie ponctue plusieurs fois la pièce témoigne également du cours du temps, contre lequel les personnages sont impuissants.

Le non-sens de la vie est également omniprésent dans les interrogations de Winnie. Le désespoir face au temps qui passe, à l’amnésie et au silence de Willie renvoie à la mort, et plus largement, à la déshumanisation perçue aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. On est dans une pièce très représentative du théâtre de l’absurde : l’absurdité des situations dénonce l’absurdité du monde moderne, de l’existence avec une autodestruction humaine. On peut également rapprocher le minimalisme présent sur scène au vide psychologique et matériel ressenti après la guerre par la population, et notamment par Beckett, dont la vie fut semée d’épisodes difficiles.

Toutefois, la pièce tend à passer un message d’espoir : Winnie s’accroche à son sac à main tout comme elle s’accroche à ses souvenirs. Sa brosse à dent, symbole du soin de la bouche, son ombrelle… Elle semble tenir à rester belle. Ainsi, elle montre son attachement à la vie, ce que l’on peut rapprocher au titre de la pièce Oh les beaux jours. De même, la victoire de Willie, parvenant à dire la première syllabe du prénom de Winnie, transmet l’idée du combat pour vaincre l’oubli et donc pour vivre. Ses seuls paroles dans la pièce seront donc « Win… », qui est également le mot anglais pour vaincre, gagner. Les prénoms ont ainsi une signification importante, Willie rappelant le nom will, la volonté, ou l’auxiliaire will transmettant l’idée du futur.

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