Hier, Omar el-Béchir a pu repartir tranquillement au Soudan depuis l’Afrique du sud alors que la Cour Pénale Internationale avait formulé une demande d’arrestation aux autorités sud-africaines et qu’un tribunal sud-africain demandait aux autorités de ne pas le laisser quitter le pays.
Omar el-Béchir poursuivi par la justice internationale
Depuis 2009, Omar el-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux. En effet, la Cour Pénale Internationale (CPI) avait lancé contre lui deux mandats d’arrêt. Le premier en 2009, pour crime de guerre et crime contre l’humanité au Darfour et le second en 2010 pour génocide.
Réélu depuis peu et au pouvoir depuis 25 ans (après un coup d’État), ce militaire dictateur de 71 ans, organise toujours ses déplacements avec beaucoup de prudence. Il n’avait pas été inquiété jusque là.
L’affaire sud-africaine…
Omar el-Béchir s’est rendu en Afrique du sud pour assister au 25ème Sommet de l’Union Africaine (UA) qui se tenait dimanche et lundi. Sachant la venue d’Omar el-Béchir en Afrique du sud, la Cour Pénale Internationale (CPI) a donc demandé aux autorités sud-africaines de lui remettre le président soudanais en vertu du fait que l’Afrique du sud, État membre de la CPI, se devait légalement d’arrêter Omar el-Béchir pour le faire extrader à La Haye (Pays-Bas, siège de la Cour Pénale Internationale). A ce propos, la CPI a précisé dans un communiqué : « Il n’existe aucune ambiguïté ou incertitude quant à l’obligation incombant à la République d’Afrique du Sud d’arrêter et de remettre immédiatement Omar el-Béchir à la Cour ». Pourtant hier, il a pu quitter sans encombres Johannesburg pour le Soudan alors qu’un tribunal sud-africain lui avait assigné une interdiction de quitter le territoire sud-africain dimanche en attendant de décider de son extradition vers La Haye. Cependant, il apparaitrait que dans ce cas précis (sommet de l’Union Africaine), la loi sud-africaine ne s’applique pas…
Une fois de plus, Omar el-Béchir a donc pu défier la justice internationale malgré plusieurs crimes contre l’humanité. La crédibilité de la Cour Pénale Internationale est entachée par cette affaire… Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) de protection des droits de l’homme se disent très déçues de l’issue de cette affaire car beaucoup espéraient enfin son arrestation…