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On a été voir … le spectacle musical des Mystérieuses cités d’or

Pour tous les nostalgiques des années 80, voir arriver le spectacle musical des Mystérieuses cités d’or est un événement attendu. Mais au final, les attentes sont-elles récompensées ?

C’est quoi Les mystérieuses cités d’or le spectacle ? Enfants du soleil, embarquez pour un voyage extraordinaire et initiatique, à la découverte de civilisations oubliées ! Estéban, Zia et Tao n’attendent plus que toi pour partager la plus fabuleuse des aventures à la recherche des mystérieuses Cités d’Or. 11 artistes chanteurs, danseurs au service d’un spectacle rythmé, des chorégraphies, des combats et des chansons cultes pour une odyssée fantastique.

S’il est bien un dessin animé qui a marqué les années 80 et plusieurs générations d’enfants, c’est bien Les mystérieuses cités d’or. Un grand et beau dessin animé d’aventure, rythmé par la sublime partition de Shuki Levy, comment ne pas se laisser emporter à chaque visionnage par les aventures d’Esteban, Tao et Zia ? Bien que ce dessin animé ait plus de 35 ans d’existence, personne ne s’était essayé encore à l’adapter sous une autre forme (outre que la suite … en dessin animé). Pas de film live (malgré des projets) ni de spectacle musical. Rien ! Et pourtant il y avait tant à faire.

Et puis un jour de 2021, on apprend que le grand condor va se poser sur la scène du Théâtre des Variétés, pour un grand spectacle qui devrait ravir les petits, férus d’aventure, et les grands, nostalgiques d’un programme qui les a émerveillé. On nous promettait que tout ce que l’on avait aimé dans la série serait présent, y compris le grand condor. On a donc été jugé sur pièce avec l’envie de se laisser embarquer.

Le spectacle commence avec ce qui a fait le sel de la série, à savoir le texte introductif qui nous replace dans le contexte, on est en terrain connu, tout va bien :

Le 16ème siècle …
Des 4 coins de l’Europe,
De gigantesques voiliers partent à la conquête
Du Nouveau Monde.
A bord de ces navires, des hommes,
Avides de rêve, d’aventure et d’espace,
A la recherche de fortune.
Qui n’a jamais rêvé de ces mondes souterrains,
De ces mers lointaines peuplées de légendes,
Ou d’une richesse soudaine qui se conquérait
Au détour d’un chemin de la Cordillère des Andes.
Qui n’a jamais rêvé voir le soleil souverain
Guider ses pas au cœur du pays Inca
Vers la richesse et l’histoire
Des Mystérieuses Cités d’Or

Puis le premier tableau s’ouvre sur une séquence dans une taverne, qui n’est pas sans rappeler l’ouverture de La belle et la bête (de Disney). Première différence : pas l’ombre d’une musique que l’on connaît de la série. Le pari est plutôt courageux : nous embarquer avec des personnages que l’on connaît, une histoire que l’on connaît … sans l’identité musicale qui a fait le sel de la série. C’est une relecture et comme toute relecture, l’histoire qui nous est comptée n’est pas contenue dans la musique mais dans le scénario. Et tout est là : Mendoza (qui cabotine beaucoup un peu trop), Esteban, Sancho et Pedro (ultra fidèle à la série). Le moins que l’on puisse dire c’est que ça démarre plutôt bien.
Dans la salle, les enfants semblent conquis, le talent de l’animé a tellement fait son chemin que tous reconnaissent les personnages. Niveau histoire, on garde l’essentiel même si condenser 39 épisodes (le spectacle n’adapte que la saison 1) en 1h30 est une gageure. On garde l’essentiel donc mais on fait tout de même quelques raccourcis parfois gênants. Une fois l’aventure engagée et nos héros embarqués sur l’Esperanza, ça se gâte sérieusement.

Pour ne pas exploser le budget en décors, la production use et abuse de l’écran « cinéma » pour faire défiler les décors les plus imposants. Les personnages en viennent donc à jouer en surimpression avec l’écran pour faire croire qu’ils sont à bord du Grand Condor, dans le vaisseau olmèque ou dans la cité d’or. Hormis la taverne au début et l’île où ils échouent, on aura droit qu’à des écrans de cinéma. Si les enfants semblent y trouver leur compte, les plus grands peinent à retrouver la majesté du dessin animé des années 80.
Point de grand condor en vrai donc, juste des personnages derrière un écran. Et pour figurer le vol du grand condor poursuivi par les Olmèques, on devine des personnes faisant ‘avancer » des petits modèles des vaisseaux sur une toile. On voulait y croire mais ça ne le fait pas. On se souvient qu’il y a 35 ans, Jean-Jacques Debout nous faisait rêver sur scène avec un énorme soulier qui vole. En 2021, on retourne au strict minimum et c’est assez triste.

Triste car les enfants, comédien(ne)s se donnent à fond sur scène, avec de jolis trouvailles à l’image du cacatoès Pichu reconstitué en marionnette. Ou les costumes très fidèles à ceux que l’on connaît dans la série, et qui rend l’identification immédiate. On aimerait y croire mais la partition musicale n’arrive jamais à atteindre celle composée par Shuki Levy pour l’animé et les chansons, pourtant efficaces, ne renouent jamais avec l’ampleur de celles de la série. Et on le regrette d’autant plus qu’à la fin du spectacle, au moment du rappel, toute l’équipe arrive sur scène et entonne le titre culte de jacques Cardonna. Et là, pour la première fois, la magie opère. Elle opère car pour une fois, toute la salle, petits et grands, reprend à l’unisson un titre devenu culte et qui a traversé les époques. démontrant la magie de l’œuvre de Chalopin et Deyriès

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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