TF1 ouvrira l’année 2018 avec une nouvelle mini série événement, Les innocents. Et on prend les paris que vous serez scotchés à cette histoire prenante de bout en bout.
C’est quoi Les innocents ? Deux jeunes ados sont les uniques témoins d’une tuerie, aussi violente qu’en apparence incompréhensible, exécutée par un tueur froid et méthodique. Ils ont vu l’assassin, et l’assassin les a vus avant qu’ils ne lui échappent. Mais les deux garçons décident de taire leur présence sur les lieux du crime parce qu’ils n’assument pas cette nuit d’amour qu’ils ont passé ensemble. Ce mensonge, ils l’opposent à leurs amis, à leur famille, et surtout à l’enquêtrice principale, Hélène, qui est aussi la tutrice de l’un d’eux. Hélène devra apprendre à se comporter comme une mère aimante et protectrice pour sauver son ado, du tueur qui les traque…
Scénario, adaptation et dialogues de Delphine Labouret et Didier Le Pecheur
Réalisée par Frédéric Berthe
Les innocents est l’adaptation de la série norvégienne Témoin sous silence (2014) qui a donnée lieu à une version américaine en 2016, Eyewitness. La mini série française conserve notamment sur le premier épisode de nombreuses similitudes avec la version américaine, en tout cas sur le premier épisode qui est très semblable, sur le fond de l’intrigue. C’est davantage sur la forme et sur le casting que la différence se fait, la version de TF1 étant bien plus lumineuse, servie par un casting largement au dessus et une réalisation bien plus soignée. Même si le fond des séries se ressemblent fortement, la qualité des Innocents ne peut se juger que sur ce qu’on voit.
Un thriller solide et prenant
Force est de constater que Les innocents nous embarque vite et fort. Il ne faut guère longtemps pour que la tension se fasse, dès lors que nos deux héros se retrouvent « prisonniers » du petit logis d’où ils n’ont d’autre choix que d’être les témoins impuissants d’une boucherie sans nom, dont le mobile n’est clair ni pour eux, ni pour nous. L’intrigue s’élance ensuite pour ne plus s’arrêter avant la fin du dernier épisode. De nombreuses surprises, twists, cliffhangers infernaux nous sont réservés, dont le plus important se produit à la toute fin de l’épisode 3, levant le voile sur l’identité réelle de l’assassin. On ne vous dira rien ici et on marche sur des œufs car tout l’intérêt de cette série repose aussi sur ces surprises. Tout au plus pouvons-nous dire que la série est ainsi coupée en deux, articulée autour de cette révélation et que, à l’image de la série anglaise Liar, Les innocents bascule dès l’épisode 4 sur de nouveaux enjeux, de nouveaux rapports de force.
Prenante de bout en bout, la série est bien plus qu’une série à enquête, un whodunit comme disent les anglo-saxons, elle est un thriller choral où les relations entre les personnages comptent autant que les rebondissements et les sous-intrigues du début rejoignent vite l’arche principale de la série.
Pour donner vie à cette série rondement mise en scène par Frédéric Berthe, Les innocents peut compter sur une distribution impeccable : Odile Vuillemin, superbe, délivre un jeu apaisé, juste et campe une gendarme prête à tout d’abord pour mener l’enquête puis protéger sa famille. Au tour d’elle, Tomer Sisley est un méchant royal, froid et qui ne laisse rien transparaître de ces émotions ; Olivier Marchal en patron de la nuit, ancien gangster « repenti » qui affronte la bande menée par Francis Renaud (le clan « Marchal » complété par la présence de la fille d’Olivier Marchal, Zoé, qui a de rares apparitions mais qui brille par sa présence et confirme son talent), franchement on savoure sa prestation ; ou encore Barbara Cabrita, très juste en femme flic au bord de la rupture et en conflit ouvert avec sa sœur. Signalons enfin la jeune Laura Renoncourt qui incarne la jeune fille de Marchal et qui livre une très touchante prestation.
Si on devait pinailler un peu, on pourrait signaler qu’en raison du format (6 épisodes), l’intrigue sur la rivalité Marchal-Renaud, bien que reliée à l’intrigue principale, est trop vite expédiée et réglée alors qu’on aimerait vraiment en voir plus.
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On dit oui aux Innocents, son casting 5 étoiles, son rythme soutenu et son intrigue captivante. Après La mante diffusée à la rentrée, Les innocents est la nouvelle tentative réussie de TF1 dans la mini série en quelques semaines. On vous la recommande chaudement et on attend vite sa nouvelle mini série, Insoupçonnable (adaptation de The Fall).