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On a vu pour vous…le premier épisode de Les hommes de l’ombre saison 3

Avant sa présentation au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, on vous dit ce que vaut le premier épisode de Les hommes de L’ombre saison 3.

C’est quoi Les hommes de l’ombre Saison 3À six mois de l’élection présidentielle, le leader du parti d’extrême droite, favori des sondages, est assassiné sous les yeux de Simon Kapita, le plus proche conseiller du président Marjorie. Cet attentat bouleverse totalement l’échiquier politique et lance, dans le sang, la course à l’Élysée. Désormais, à droite comme à gauche, manœuvres politiciennes, coups bas et trahisons rythment la fin de mandat du président alors que, dans l’intimité, le couple qu’il forme avec Élisabeth Marjorie se déchire et devient la proie des tabloïds. Pour Simon Kapita, cette dernière campagne devient celle de tous les dangers… 

La saison 2 de Les Hommes de L’Ombre nous avait laissé des regrets par rapport à une première saison extrêmement réussie. Une grande part de l’ADN de la série s’était évaporée dans ce second opus, où les aléas d’une production chaotique avaient obligés les auteurs à changer de direction. Conçue dès l’origine comme un triptyque, la série n’était pas subitement devenue mauvaise mais avait perdu son caractère de thriller haletant pour un récit moins solide et percutant, souffrant d’un rythme sinusoïdal qui nous laissait sur notre faim. Après la gestion des départs concomitants de Nathalie Baye et Dan Franck à l’issue de la saison 1 et l’arrivée de Carole Bouquet en saison 2, c’est une saison 3 dont les coulisses paraissent apaisées qui sera présentée au Festival de la Fiction TV de la Rochelle.

Un premier épisode efficace en diable porté par la caméra nerveuse et incisive de Fred Garson et qui semble porter en lui les germes d’une sorte de reboot de la saison 1, puisqu’on y voit d’emblée le leader d’extrême droite tomber sous les balles d’un tireur devant un Simon Kapita (Bruno Wolkowitch) médusé. Rappelez-vous en saison 1, un homme se faisait exploser à proximité du président de la République qui n’en réchappait pas. Ces premières minutes intenses et prometteuses semblent reprendre la direction d’un thriller tendu, mais la série ne délaisse bien entendu pas les conséquences politiques d’un tel acte, faites de compromissions, de lâchetés, de petits arrangements avec les morts et du reniement de ses valeurs sur l’autel du pouvoir. Si ce premier acte met avant tout en place les fils narratifs qu’il faudra dénouer au long des six épisodes échafaudés par Sylvain Saada et Didier Lacoste, et si il le fait plutôt bien, des constats s’imposent: D’abord de nouveaux personnages apparaissent, interprétées par des actrices talentueuses (Rachida Brakni, Sophie-Charlotte Husson…) ou par des acteurs de renom comme Laurent Lucas, mais Aure Atika a elle quitté la série sans explications. Seconde constatation, le rythme de l’épisode qui semblait lancé sur les rails est freiné par deux scènes dont on ne dévoilera rien -si ce n’est qu’elles découlent de l’attitude de Kapita- mais qui génèrent un flottement particulièrement gênant, menaçant même de flanquer par terre l’équilibre qui se construisait petit à petit. Fort heureusement, ces maladresses d’exposition ne portent pas préjudice à l’ensemble de l’épisode et sont rattrapées par deux autres séquences où Carole Bouquet est magistrale. Face à Nicolas Marié, elle livre notamment une scène d’une drôlerie et d’une cruauté infinie où elle déploie tous ses talents de comédienne. Nicolas Marié, toujours aussi bon n’est pas en reste, campant un Président Marjorie qui va continuer à subir des attaques de plein fouet et à faire front. Il faudra attendre d’en voir plus par contre pour se faire une idée précise de ce que pourra donner l’alliance de Demeuze avec sa nouvelle cliente interprétée par la toujours parfaite Sophie-Charlotte Husson mais dès ce premier épisode Grégory Fitoussi déploie son charme carnassier avec l’aisance et le talent qui le caractérisent. Bruno Wolkowitch poursuit lui son interprétation détachée d’un Kapita ébranlé dans ses certitudes, conférant à son personnage une lassitude et une silhouette qui ploie mais ne rompt pas et qui lui sied à merveille. Espérons que la lutte entre Demeuze et Kapita reprendra de plus belle car ces deux beaux comédiens méritent un écrin plus équilibré qu’en saison 2. Car à tout prendre, si la saison 3 se recentrait sur Les Hommes de L’ombre, ce ne serait que justice. 

Reste que ce premier épisode est de bonne facture mais qu’il demande confirmation de la direction prise par la série, à l’image de sa conclusion prometteuse, qui pourrait déboucher sur plusieurs pistes narratives savoureuses. Il sera également intéressant de voir par quel prisme Les  Hommes de L’Ombre et leur travail de communicant seront observés. Quoi qu’il en soit, à l’approche des primaires et dans le climat anxiogène dans lequel nous vivons, une série comme celle-ci peut-être le reflet de certaines de nos préoccupations. On se plaint trop que la fiction française ne soit pas en prise avec l’actualité récente pour ne pas se réjouir quand l’une d’elles tente au moins de s’en approcher.

Crédits: France 2/ Tetra Medias

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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