Plus qu’une invitation au voyage, c’est un dépaysement cinématographique. Une immersion avec le chirurgien Max Lowe, incarné par Patrick Swayze, dans un monde inconnu de la plupart des Occidentaux… la pauvreté. L’humble découverte de la compassion au travers des épreuves les plus dures de la vie.
D’une époustouflante justesse. Une plongée dès les premiers instants du film, dans ce bloc opératoire sombre de Houston au Texas, filmée avec un enchainement de plans-séquences et de ralentis qui rappellent que la vie n’est suspendue qu’à un fil. La fuite en avant d’un homme en quête de lumière intérieure. L’histoire d’un chirurgien renonçant à son travail après la perte d’un jeune patient, cherchant réconfort à Calcutta, loin de la civilisation qu’il côtoie habituellement.
Le film La Cité de la Joie a été réalisé par Roland Joffé et est sorti en salle en 1992. Néanmoins, en dépit des années qui nous séparent de ses premières diffusions, son message reste intemporel : le voyage fait grandir. En effet, Patrick Swayze, à travers le personnage de Max, lutte intérieurement pour trouver où se situe sa place dans la société et se découvrir. De plus, cette introspection conduit le spectateur face à l’extrême pauvreté de la population, la prostitution des jeunes femmes, la corruption des mafias locales… tant de maux, moins flagrants dans nos sociétés Occidentales.
Alors, lorsque Max croise la route d’Hazari Pal, un humble père de famille qui peine à trouver du travail pour subvenir à ses besoins, incarné par Om Puri, et celle de Joan Bethel, la fondatrice du dispensaire dont Pauline Collins joue le rôle, leurs destins se lient. En dépit des différences fondamentales de ces personnages, les épreuves consolident le lien qui les unis.
De l’horreur à la joie
Embauché comme « homme cheval » pour le parrain de la mafia local, qui possède aussi le bidonville dans lequel la Cité de la Joie se situe, Hazari Pal n’est pas dupe du mal que répand ce personnage. Hébergé au sein de la Cité de la Joie, Hazari est atteint de la tuberculose et suit le traitement prescris par le docteur Lowe. Outre la relation médicale les unissant, les deux personnages prennent part à la lutte contre le parrain qui exerce des pressions sur les habitants du bidonville.
De son côté, Joan tente d’apprendre à Max à renouer avec l’humain. Ainsi, son personnage fait office de conscience pour le jeune chirurgien, pourtant réticent à sa démarche. Découragé par la souffrance, la pauvreté et l’asservissement du peuple, Max mettra plusieurs semaines à comprendre la doctrine de Mme Bethel : « c’est une lutte de tous les instants pour être compatissant ».
Dans son parcours, Max est rossé, subis diverses pressions physiques et morales, avant que son regard sur la vie ne change. De plus, il noue une relation amical avec Hazari et sa famille. Cette ouverture d’esprit sur la culture du jeune Indien le conduit à se rapprocher des choses simples. Néanmoins, la connaissance de l’horreur s’approfondit pour Max. Par cette voie, il ouvre son cœur à l’amour : il découvre le sacrifice de sa personne. Comme le rappelle Hazari, « le voyage est souvent imprévisible ». Ainsi, en acceptant la pauvreté comme un fait et non un fardeau, le docteur Lowe apprend ce que signifie compatir.
À lire aussi :
Portrait de Jacques Audiard, aux commandes du final du Bureau des légendes (saison 5)
Le Corniaud : davantage de monde à 14h devant De Funès / Bourvil qu’en prime