Faire revivre une série annulée / terminée est une grande tendance de la télévision américaine. Prison Break est l’une d’elles. Que vaut ce retour ?
C’est quoi Prison Break saison 5 ? 7 ans après sa prétendue mort, Michael Scofield réapparaît dans la vie de ses proches via une mystérieuse photo envoyée à T-Bag tout juste libéré de Fox River. Ce dernier prend contact avec Lincoln, le frère de Michael qui comprend que son frère serait enfermé dans une prison de haute sécurité au Yémen. Dans le même temps, de mystérieux assassins semblent décider à éliminer tous les proches de Michael. Quel secret cache le retour de Michael Scofield ?
Prison Break : retour d’une série à l’agonie
Quand Prison Break s’arrête après seulement 4 petites saisons, la série est à l’agonie, n’est plus que l’ombre d’elle même. En réalité, seule la première saison de la série était réussie offrant une intrigue solide. Par la suite, les auteurs ont multiplié les retournements de situation grotesques qui n’ont fait que décrédibiliser un peu plus la série. Dans de telles conditions de ratage total de la dernière saison, comment ont-il pu se dire qu’un retour de la série avec les mêmes personnages était une bonne idée, surtout si peu temps après la fin (7 ans c’est court pour digérer ce qui a été mal fait) ?
Relancer Prison Break à la manière de 24 : Legacy aurait pu valoir le coup, mais là, il fallait débuter la série en nous faisant avaler une sacrée couleuvre : Michael, pourtant en phase terminale d’un cancer en fin de série, est vivant. Et même avec un teaser réellement efficace et réussi, la série partait très mal. Et elle le confirme largement avec ce premier épisode.
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Prison Break revient…enfin le mauvais Prison Break revient
Mis à part le retour de Michael, les auteurs commencent précisément par refaire la même erreur qu’ils ont fait avec la saison 3 : s’imaginer qu’il suffit de mettre Michael dans une prison pire que les autres (à la manière de Sona en saison 3) pour ça fonctionne. Alors que le succès de la saison 1 était justement un plan d’évasion complexe pour sortir d’une prison « réaliste » dans laquelle survivre, Michael est enfermé dans une prison du Yémen dédiée aux terroristes, le tout dans un pays en pleine guerre civile (high concept à fond). Viennent se greffer autour les pires moments des deux dernières saisons de la série : une conspiration déjà vue et gonflée à bloc, des personnages qui ne sont plus que leur propre caricature (coincé entre suite et revival, Lincoln redevient le personnage de la saison 1), la palme revenant à Robert Knepper dont on ne cesse de se demander ce qu’un brillant comédien comme lui (bientôt dans Twin Peaks) est venu faire dans une telle galère (et on évitera de parler trop longtemps de sa nouvelle prothèse de bras sortie tout droit de Star Wars « pour faire moderne »).
Quand on décide de faire revivre une série dans une saison « ramassée » en nombre d’épisodes (9 contre 22 avant), vous vous devez de muscler l’intrigue et bétonner les arches du premier épisode ce qui n’est aucunement le cas ici. Et pour une série qui s’appelle « Prison Break », ne voir que si peu la prison est tout de même un poil problématique.
Enfin, que Prison Break soit un divertissement assumé a toujours été sa force, notamment en saison 1. Que la série n’essaye donc pas de se la jouer géopolitique à la Homeland car elle n’en a clairement pas les épaules et en plus, ce n’est pas la raison qui nous pousse à venir la voir. Il n’y avait pas besoin de saupoudrer du Daesh et autres problématiques de terrorisme pour faire (re)vivre la série dans le monde d’aujourd’hui.
En fait, le problème de ce Prison Break, c’est qu’ils font revivre une série sans tenir compte des erreurs commises, sans tenir compte aussi du fait que la télévision et la façon de faire de la télévision ont changé en 7 ans. Il fallait muscler le scénario et revenir aux fondamentaux de la saison 1, sans doute avec de nouveaux personnages plutôt que nous faire proposer « une saison 3 bis ».