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On a revu pour vous… Lie to me, le visage comme miroir de la vérité

Dans Lie to me, Tim Roth décrypte les micro-expressions et le langage corporel pour tenter de déterminer qui ment et qui dit la vérité. 

C’est quoi, Lie to me ?  Le Dr Cal Lightman (Tim Roth) est un psychologue, spécialiste du langage non-verbal. A la tête de sa société, le groupe Lightman, il travaille comme consultant indépendant pour des agences gouvernementales, des tribunaux ou des entreprises, et les aide à déterminer si quelqu’un ment ou dit la vérité. Avec ses collaborateurs Gillian Foster (Kelli Williams), Ria Torres (Monica Raymund) et Eli Loker (Brendan Hines), Lightman scrute les micro-expressions du visage, les regards, la moindre contraction musculaire. Brillant scientifique, mais cynique et avec un franc-parler brutal, il ne ménage ni ses employés, ni ses clients, ni les suspects pour découvrir la vérité.

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Lancée en 2009 sur la Fox, Lie to me est désormais disponible sur la plate-forme Disney+ Star : c’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir cette série, divertissante bien que classique. Eût-elle mis en scène des policiers, Lie to me aurait été un cop show comme on en voit tant.  Les intrigues, généralement résolues au terme de l’épisode, ne sont pas particulièrement originales , et la spécificité de Lie to me vient de son héros. A savoir Cal Lightman, un psychologue brillant, mais instable et sarcastique envers ses collaborateurs et ses sujets d’étude. Une sorte de cousin éloigné du Dr. House,  interprété par Tim Roth. 

Le personnage de Lightman s’inspire du Dr Paul Ekman, professeur d’université en psychologie appliquée et spécialiste de l’étude du langage non-verbal. Le scénariste Sam Baum s’est basé sur son travail pour en tirer une série, Ekman acceptant par ailleurs de devenir consultant auprès des scénaristes et des acteurs. Si les audiences de la première saison (en 2009) sont bonnes, elles ne cesseront pourtant de décliner en raison sans doute d’une certaine redondance et donc d’une lassitude du public. En outre, les tensions sont nombreuses en coulisses : surchargé de travail, Baum cédera rapidement la place de showrunner à son ami Shawn Ryan (The Shield)… qui quittera la série avant la troisième et dernière saison, à cause de sa mésentente avec Tim Roth. 

L’acteur tient ici son premier rôle à la télévision, et c’est sur son personnage que repose toute la série. Cal Lightman est psychologue, il a dédié sa vie à l’examen des micro-expressions et des gestes susceptibles de démentir la parole et de révéler la vérité. Tim Roth est excellent quoi que souvent dans l’outrance, mais on lui a demandé de jouer un type insupportable et c’est ce qu’il fait : Lightman est exceptionnel dans son domaine d’expertise mais  arrogant, volontiers provocateur et  même instable. Il méprise la plupart des gens qu’il juge inférieurs à lui sur le plan intellectuel, il pense que tout le monde ment et – déformation professionnelle oblige –  il décortique systématiquement le comportement de ses interlocuteurs (en particulier de son ex-femme et des petits amis de sa fille adolescente). Son comportement excessif donne lieu à des séquences amusantes, notamment parce qu’il est capable d’à peu près tout pour résoudre une affaire.

Les autres protagonistes gravitent autour de lui. Gillian Foster est chargée d’étudier le vocabulaire, la voix et la diction des sujets ; plus terre à terre et raisonnable, elle contrôle (ou essaye de  contrôler) Lightman. Ria Torres est recrutée par Lightman dans le premier épisode pour ses compétences innées qui lui permettent de détecter d’instinct si quelqu’un a quelque chose à cacher. Enfin Eli, un jeune homme adepte de « l’honnêteté radicale »  ne ment jamais, ce qui le met dans des situations délicates. 

La série est construite sur des épisodes indépendants comportant une intrigue principale, une deuxième affaire moins importante traitée par les assistants de Lightman et quelques incursions dans sa vie privée. Un client contacte Lightman afin qu’il découvre si quelqu’un dit la vérité ou non, et celui-ci étudie des vidéos ou interroge les personnes impliquées. Une micro-expression, une pupille légèrement dilatée, un spasme imperceptible pour le commun des mortels lui suffisent pour déterminer si le suspect ment, dit toute la vérité ou seulement une partie de celle-ci. Mais ce n’est pas toujours suffisant : un accusé de vol peut mentir sans être coupable pour autant ; un témoin donner une version honnête mais erronée des faits ; un psychopathe peut cacher ses émotions. Une fois que l’on a déterminé que quelqu’un cache quelque chose, reste à découvrir de quoi il s’agit…

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Dans Lie to me, les histoires progressent à travers les analyses de Lightman. Ses théories sont présentées de manière simplifiée voire simpliste mais ont néanmoins une base scientifique et sont même illustrées par des images de célébrités (Nixon, George W. Bush, OJ Simpson ou Madonna)  prises sur le fait. Et dans une certaine mesure, ces théories nous sont familières : nous savons tous détecter des signes d’agressivité ou d’hésitation, et on sait par exemple que croiser les bras est une attitude défensive. Ce que fait Lightman, c’est pousser cette analyse à la limite. Et il faut bien l’avouer : lorsqu’on commence à regarder Lie to me, on a légèrement tendance à essayer de faire pareil dans la vraie vie. Alerte, spoiler : ça ne marche pas aussi bien que dans la série. Tout le monde n’est pas Cal Lightman.   

Les Experts recueillent et analysent scrupuleusement les preuves, les héros de Esprits criminels dressent des profils psychologiques, Bosch enquête sur le terrain… et Lightman, lui, regarde si vous croisez les jambes ou si vous serrez les lèvres. Il intervient dans des affaires très classiques et même parfois redondantes, et tout l’intérêt de la série vient donc précisément de la manière dont il sur-analyse brillamment la moindre micro-expression ou le moindre geste. Sans conclusion vraiment satisfaisante car brutalement annulée faute d’audience au cours de la troisième saison, Lie to me reste pourtant une série sympathique, qui se voit ou se revoit avec plaisir. Croix de bois, croix de fer… 

Lie to me 
3 saisons – 48 épisodes de 45′ environ.
Disponible sur Disney+ Star.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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