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On a vu … les premiers épisodes de Les petits meurtres saison 3

Les fans vont adorer, la nouvelle saison des Petits meurtres arrive enfin sur France 2 et on le dit tout de go : c’est une totale réussite.

Nous avons vu les 2 premiers épisodes des Petits meurtres, 3ème génération

Episode 1 : « La nuit qui ne finit pas »
d’après le roman « La nuit qui ne finit pas » d’Agatha Christie

On vous présente Annie Gréco, première femme nommée Commissaire en France en 1972. A peine débarquée au Commissariat de Lille, elle doit partir sur une scène de crime. L’acteur Richard Planck a été retrouvé mort dans sa caravane sur le tournage de son nouveau long-métrage. Et la principale suspecte est la jeune star du film, Anna Delange, qui entretenait une relation sentimentale houleuse avec Richard. Gréco recrute comme adjoint la pire tête brûlée du commissariat, l’inspecteur Max Beretta. Pour soigner ses problèmes de violence, la Commissaire l’oblige à suivre une thérapie avec une jeune psychologue un peu foldingue, Rose Bellecour.

Épisode 2 : La chambre noire »
Inspiré par les œuvres d’Agatha Christie

Deux jeunes mannequins sont assassinées à quelques jours d’intervalle. Les premières pistes emmènent Gréco vers le magazine de mode FEMMES et son photographe sulfureux, John Devers, qui aime les très jeunes filles. Lorsqu’une troisième jeune modèle du magazine est assassinée, le Commissaire Divisionnaire met Gréco sur la touche et confie l’affaire à une star de la Crime parisienne. Vexée à mort, Gréco démissionne. Mais elle met un point d’honneur à trouver le meurtrier avant tout le monde. Elle mène l’enquête depuis sa chambre d’hôtel, avec ses deux adjoints Max et Rose en sous-marin au Commissariat.

« Une série d’époque n’a de sens que si elle parle d’aujourd’hui » (Sophie Revil, productrice)

Les enjeux de cette nouvelle salve d’épisodes de la série sont multiples : renouveler totalement une série qui a connue un véritable succès, notamment sur sa saison précédente (27 épisodes), apporter de la fraicheur à des histoires encore plus « originales » qu’avant (ce ne sont plus des adaptations de romans mais d’histoires nouvelles qui s’inspirent de la mécanique de romans), et imposer une nouvelle équipe de héros. Le tout dans une nouvelle époque (les années 70) avec des questions de société qui racontent le monde d’aujourd’hui (avec la question centrale de la place des femmes dans la société).
Comme l’a rappelé Anne Holmès (responsable de la fiction française de France Télévisions), « Les petits meurtres ont failli s’arrêter, on pensait avoir fait le tour de ce que l’on pouvait raconter. Mais ça a challengé la productrice de la série et on est finalement reparti pour une nouvelle série« . Avec cette nouvelle saison, Sophie Revil précise la fierté qui repose aujourd’hui sur la série qui devient non seulement, « la première série au monde à adapter les histoires d’Agatha Christie sans ses héros, mais aussi la première au monde à créer de nouvelles histoires inspirées de ses romans« , citant ainsi l’exemple fameux de la série Sherlock qui a réinventé les histoires de Conan Doyle.

4 nouveaux épisodes pour cette saison toujours portée par un trio, une décision qui certes ne renouvelle pas la formule de la saison 2 mais se justifie, comme le dit Sophie Revil « par le niveau de comédie auquel on était arrivé dans la saison précédente et qui est plus difficile de tenir quand on a duo« . Les 3 héros sont désormais portés par Emilie Gavois-Kahn (« pour créer la commissaire, on a pensé à Lino Ventura, Annie Girardot et Simone Signoret« ), Arthur Dupont (« Pour Max, c’était un mélange entre Belmondo et Patrick Deware« ) et Chloé Chaudoye, (« Rose est un mélange parfait entre Audrey Hepburn et Marlène Jobert« ). C’est une bande dans laquelle on retrouve la première femme commissaire, une ancêtre des profileuse moderne (comme on en trouve dans beaucoup de fictions), et un héros symbole de la masculinité des années 70, mais qui se révèle bien plus sensible qu’il n’y paraît.

PMAC : une saison qui créé immédiatement sa propre identité

On pouvait craindre la succession difficile à une bande d’acteurs qui a su incarner la série bien plus qu’on aurait pu l’imaginer, tant les écrits d’Agatha Christie peuvent manger littéralement l’attention. Il aura fallu de très grands noms comme Albert Finney, Peter Ustinov, ou Angela Lansbury pour porter de la meilleure manière qui soit ses histoires.
Dans le premier épisode, on peut craindre de voir se répéter les astuces scénaristiques de la saison précédente : le / la commissaire n’est pas toujours affable et a un soupirant qui n’a d’yeux pour lui ou elle (ici, à Marlène succède le médecin légiste incarné par Benoît Moret), un ton assez proche ; on s’en éloigne assez vite grâce au talents des auteurs et au brio des comédiens dont on a l’impression qu’ils incarnent leur personnage depuis longtemps. On est bien sûr ravi de retrouver l’excellent Quentin Baillot (Lazy Company), et on se prend immédiatement d’affection pour le personnage campé par Chloé Chaudoye, pétillante et charismatique (révélation de ces nouveaux épisodes), ainsi que son « binôme », formé avec l’excellent Arthur Dupont, dont le look et le style nous font penser à David Starsky dans Starsky et Hutch. Ces influences justement parlons en. Si la saison 2 donnait un style coloré aux années 60 en France, la saison 3 se renouvelle en faisant cohabiter des personnages qui incarnent la société française à des influences de la pop culture anglo-saxonne.
La production cite évidemment Starsky et Hutch (comment ne pas y penser par la musique jazzy et les démarrages en trombe de la voiture de Max Berreta), ou encore Cosmos 1999 pour la partie décors du commissariat (les équipes se sont surpassées, la salle d’interrogatoire est sublime et d’une modernité folle) ou même parfois l’esprit des films de 007.

En somme cette nouvelle saison se révèle très prometteuse, le second épisode « La chambre noire » se montrant encore meilleur que le premier. La nouvelle troupe installée promet déjà beaucoup et plus qu’une simple nouvelle saison, ces épisodes témoignent d’une vraie renaissance – loin d’être gagné d’avance – pour la série.

Ce que l’on retient de ces Petits meurtres

Une nouvelle identité réussie pour la série

Une nouvelle équipe totalement réussie et qui parvient à nous convaincre d’entrée de jeu

La promesse d’une relance totale d’une série devenue en plus de 10 ans une marque très forte de la fiction française

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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