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On a vu pour vous … le pilote de New Amsterdam (NBC)

Nouveau drama médical de la rentrée, New Amsterdam débute sans bouleverser les codes du genre, avec un pilote correct mais sans grande surprise.

C’est quoi, New Amsterdam ? Au cœur de Manhattan, l’hôpital de Bellevue est le plus ancien établissement de santé public d’Amérique. Les médecins y traitent toutes sortes de pathologies et de patients – du malade lambda à celui atteint du virus Ebola, en passant par des prisonniers et même le Président des États-Unis . L’hôpital est pourtant en difficulté, faute de personnel et de financement. Max Goodwin (Ryan Eggold), le nouveau directeur, entend redonner à Bellevue son ancienne gloire tout en accordant la priorité aux patients –  et ce, malgré ses propres difficultés personnelles.

La saison dernière, les amateurs de séries médicales ont été comblés : entre Grey’s Anatomy, Chicago Med, The Resident, The Good Doctor et Code Black (la seule des cinq à ne pas avoir été renouvelée), ils n’ont eu que l’embarras du choix. Cette rentrée, New Amsterdam vient s’ajouter à la liste. Un énième drama hospitalier qui s’ouvre avec un premier épisode certes efficace, mais qui ne bouleverse pas les codes du genre et qui manque d’originalité.

Interprété par Ryan Eggold (Tom dans The Blacklist), le personnage principal est inspiré d’un vrai médecin : le Dr. Eric Manheimer, ancien directeur médical de l’hôpital Bellevue à New York et auteur du livre autobiographique Twelve Patients:  Life and Death at Bellevue Hospital. Cette base réelle ne se ressent pas forcément à l’écran. Certes, pas de maladies bizarres ou de cas excentriques qui allégeraient l’ambiance ; par contre, ce premier épisode présente des cas calqués sur ceux qu’on rencontre dans toutes les séries médicales et suggérés par le synopsis. Encore qu’il n’y ait pour le moment aucun signe du président des États-Unis ! (Patience, il apparaîtra certainement dans un prochain épisode…).

Le Dr Goodwin – alias Ryan Eggold en blouse blanche

 

Le pilote est rapide et rythmé, présente successivement trois histoires distinctes, à la croisée du médical et du social. Un garçon de 15 ans arrivé d’Afrique montre les symptômes du virus Ebola, ce qui amène la police à penser qu’il aurait pu être utilisé comme arme biologique par des terroristes ; le Dr Iggy Frome (Tyler Labine) tente de trouver un lieu d’accueil pour une jeune adolescente violente et en rupture familiale ; Goodwin s’efforce de réunir une immigrée diagnostiquée à tort comme atteinte de la maladie de Parkison avec sa famille.

Dans le même temps, on devine que les faiblesses du système de santé seront un sujet récurrent.  On nous répète que Bellevue est le plus ancien hôpital public des États-Unis, un établissement de première importance «au service des défavorisés» ; dans le même temps, le Dr Goodwin est confronté au manque de personnel et aux coupes budgétaires, tente de pallier aux dysfonctionnements de l’hôpital, quitte à prendre des mesures extrêmes (en virant par exemple tout le service de cardio-chirurgie, ce qui – sans surprise – n’est pas forcément sa meilleure idée).

NFS, chimie, iono… Zut :on s’est trompé de série !

 

Quant aux personnages, force est de constater qu’ils n’ont rien de très original. A commencer par le héros, Goodwin : un médecin totalement dévoué à son travail (au grand dam de son épouse enceinte de sept mois, qui vient de le quitter), à l’approche non-conformiste et prompt à contrarier sa hiérarchie pour le bien de ses patients (au grand dam de ses supérieurs).  Ryan Eggold semble avoir les épaules pour incarner ce héros complexe qui a indéniablement du style et une forte personnalité. Mais hormis la révélation finale de l’épisode – que nous ne dévoilerons pas bien qu’elle revête une importance capitale – c’est un personnage que l’on a vu maintes fois – pensez, depuis le temps qu’on regarde des séries médicales !

L’équipe de l’hôpital Bellevue

 

En outre, les seconds rôles manquent pour l’instant d’épaisseur, même si l’on suppose qu’ils seront étoffés au fil des épisodes. Par exemple, le Dr Sharpe (Freema Agyeman), médecin qui écume les plateaux de télévision mais n’a pas pratiqué depuis longtemps ; le vétéran de Bellevue, le Dr Kapoor (Anupam Kher), qui privilégie le dialogue avec les malades ; le Dr Frome, psychiatre dévoué à ses patients ; ou le Dr. Bloom (Janet Montgomery) et le Dr. Reynolds (Jocko Sims) qui ont eu une liaison… Tous semblent cependant avoir une histoire en arrière-plan, sur laquelle la série est susceptible de s’appuyer par la suite – même si, une fois encore, aucun ne semble s’éloigner des clichés. A la fin de l’épisode, un des personnages constate que grâce au docteur Goodwin, « people are excited to be doctors again » ; tant mieux pour eux, mais pas sûr que le public, lui, soit particulièrement enthousiaste à l’idée de regarder ces mêmes docteurs…

Si ce pilote est extrêmement convenu, il reste toutefois bien fait et efficace – dans un genre dont il ne s’écarte pas. A l’exception, peut-être, de la révélation finale qui ajoute un certain potentiel dramatique. Mais c’est bien peu. A priori, New Amsterdam n’offre rien de… nouveau. Reste à voir de quelle manière évoluera la série. On reste donc réservé sur le pronostic vital.

New Amsterdam (NBC)
Épisodes de 40′ environ.
Inédite en France.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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