Initialement prévue sur Paramount+, Le signal adaptée de Maxime Chattam a débarqué par surprise au Canada sur la plateforme Illico+.
En emménageant sur la petite île bretonne de Kernolé, la famille Dormeuil espère prendre un nouveau départ. Olivia journaliste à succès, est enceinte de son deuxième enfant. Elle a mis sa carrière sur pause pour mener à bien cette grossesse et son mari Paul a trouvé un poste de médecin sur l’île. En revanche, leur fille Camille traîne les pieds. En froid avec sa mère à qui elle reproche d’avoir toujours privilégié sa carrière, l’ado inventive et passionnée de science ne trouve qu’un intérêt à ce déménagement : les puissantes perturbations électromagnétiques présentes sur l’île lui permettront peut-être de prouver sa grande théorie. Camille pense en effet qu’il y a un lien entre les ondes et l’au-delà… Mais peu de temps après l’arrivée des Dormeuil, d’inquiétants phénomènes commencent à se produire sur l’île, comme cette série d’accidents sanglants sur lesquels l’Adjudant-Cheffe Aby Keita est chargée d’enquêter. Plus les morts s’enchaînent, plus Camille détecte d’inquiétantes ondes spectrales et plus Olivia se sent mal dans cette maison qui semble connaître le terrible secret que son mari et elle dissimulent depuis dix ans. Pour sauver leur famille et révéler les secrets enfouis de l’île, Olivia et Camille vont devoir se réconcilier et s’unir, avant de s’enfoncer dans les ténèbres et affronter leurs propres démons.

L’essentiel
Tournée à l’été 2023, la série Le signal était l’événement de la plateforme Paramount+ en devenant sa première création originale en France, mais aussi un événement série à part entière. En effet, pour la première fois, un roman de Maxime Chattam était porté en série. C’est le créateur François Uzan (aidé au scénario de Maya Haffar et Delphine Agut) qui occupe le poste de showrunner, tandis que la réalisation a été confiée à deux excellents réalisateurs : Slimane-Baptiste Berhoun et Karim Ouaret qui réalisent chacun 3 épisodes de la série. Le casting joue une partition intéressante car il est à la fois solide et composé de personnalités que l’on ne voit pas pour la énième fois dans une série : Clotilde Hesme (Les Revenants, Lupin), Annabelle Lengronne (Un petit frère) et Grégory Montel (Dix pour cent), Juliette Plumecocq-mech (A l’instinct)) et en guest, Maxime Chattam, auteur du livre éponyme. Mais, et on y reviendra, la véritable découverte et pilier de la série, c’est la jeune Sarah Pachoud qui explose littéralement tout.
Avec un tel canevas, Le signal ne pouvait que générer une très forte attente d’autant plus qu’il permet de relancer la fiction française vers le genre, et notamment le fantastique et l’horreur qui lui fait cruellement défaut. Oui mais voilà, Paramount+ en a décidé autrement et pour l’instant, seul nos amis du Québec ont le plaisir de découvrir cette série à la croisée des univers.
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On aime ?
Malgré quelques réserves sur lesquelles on reviendra, Le signal est bien la bonne surprise que l’on attendait et que l’on espérait. Une histoire de malédiction qui s’abat sur une île à la faveur de m’arrivée sur place de la technologie qui sert de « clé » pour ouvrir les portes aux forces qui semblent demander réparation (comme dans beaucoup d’histoires de lieux hantés et / ou possédés). Après une introduction des plus efficaces qui nous emmènent au plus près des causes profondes de ce qui animera la série (l’exposition est parfaitement soignée), Le signal ne nous lâche jamais, montant crescendo sans jamais ménager les twists et autres effets de surprise nécessaires pour relancer l’intrigue, épisode après épisode. La série se révèle prenante, captivante même, aidée il faut le dire par une réalisation maîtrisée qui, plateforme de streaming aidant, peut se laisser aller à de vrais moments de violence qu’une chaîne « traditionnelle » aurait sans doute éviter.
Même si bénéficier de 6 épisodes pour adapter son histoire peut sembler confortable, on peut regretter que certains aspects de l’histoire ait été « négligés » (par manque de place sans doute), à l’image de toute la mythologie qui est sur l’île et qui permettrait de comprendre comment cette histoire a pu arriver (le folklore lié à la sorcellerie aurait par exemple mérité quelques développements). Mais dans l’ensemble, non seulement l’histoire se tient mais construite avec tous les codes des histoires de maisons hantées, elle ne peut que séduire le spectateur avide de frayeurs et d’horreur. Elle s’inscrit dans la veine de séries comme Marianne (Netflix) qui nous avait vraiment convaincu en son temps et on ne peut que s’en réjouir.

De vrais temps forts
On le rappelle la série peut compter sur un casting des plus solides même si on aurait aimé que certains personnages soient davantage développés à l’image de la très « fantasque » maire de Kernolé (que joue l’excellente Juliette Plumecocq-mech). Mais ce qui est véritablement marquant c’est l’intensité, la puissance de jeu qui emporte littéralement tout sur son passage de Sarah Pachoud qui porte la série sur ses jeunes épaules. Charismatique au possible, elle campe une adolescente moderne avec tout le talent qui est le sien et dans une partition qui va toujours directement droit au but (à l’image d’une incroyable scène dans un phare dans l’épisode 6). Elle est la révélation de la série et rien que pour ça, il sera vraiment dommage que l’on passe à côté en France. Littéralement bluffé par tout ce qu’elle donne. Si la relation avec ses amis ne peut que nous rappeler les films de bandes d’ados des années 80 (et par ricochet le trio de héros de l’autre sensation fantastique de 2025, Anaon), le personnage de Camille emporte l’ensemble vers autre chose encore.
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Le signal oscille donc (sans jeu de mot) entre le fantastique pur et le thriller psychologique, mais c’est par de réels moments de bravoures qu’elle ne manque pas de nous saisir. Et sans établir de classement, l’intégralité de l’épisode 6 est une pure réussite en opérant un vrai travail sur les sensations, basculant dans de l’horreur de tous les instants (par tant dans les images que dans l’atmosphère), donnant même par moment à Kernolé des allures d’univers post-apocalyptique où tout peut arriver (comme l’une des dernières scènes de Grégory Montel qui convoque l’intensité de séries comme The Walking Dead). On est dans un épisode très « Stephen King » dans ce qu’il convoque, rappelant ici et là la mini série La tempête du siècle. C’est sans nulle doute l’épisode le plus réussit et il remplit pleinement sa mission de point culminant de l’histoire qui jusqu’à la dernière minute ne cessera de rebondir.
On l’a dit, tout n’est sans doute pas réussit dans Le signal mais avec cette série, la France montre qu’elle n’a rien à envier aux productions anglo-saxonnes en matière de genre et c’est donc vraiment dommage que l’on ne puisse pas (encore ?) la voir chez nous.