Fiction événement adaptée d’un roman de Franck Thilliez, Il était deux fois est présentée en avant première au festival de la Fiction TV.
2013. À la recherche de sa fille qui a disparu, la Capitaine Gabrielle Moscato s’endort dans une chambre d’hôtel pour s’y réveiller… en 2025, sans aucun souvenir des douze années qui se sont écoulées. Une amnésie psychogène atypique lui a effacé la mémoire mais n’a pas altéré son instinct de flic, ni son instinct de mère. Jusqu’où ira-t-elle pour sauver sa fille ? Ou plutôt, jusqu’où est-elle déjà allée ?
EN COMPETITION AU FESTIVAL DE LA FICTION TV
L’essentiel
Librement adaptée du roman « Il était deux fois » de Franck Thillliez sorti en 2020, la série du même nom est portée à l’écran par l’écriture particulièrement soignée de Eric DELAFOSSE et France JACQUET, mise en images par Florian THOMAS et Valentin VINCENT. Côté casting, en tête d’affiche on retrouvera l’incroyable Odile Vuillemin dans un rôle qui lui va formidablement bien, suivi de Hubert DELATTRE, Nicole CALFAN, Sarah Cheyenne Santoni , Rémy DEVILLA, Tom NOVEMBRE, François-Eric GENDRON, Amelle CHAHBI, Soren PRÉVOST et Lannick GAUTRY notamment.
Si certains romanciers ont mis du temps à voir leur travail adapté à la télévision comme Maxime Chattam, Franck Thilliez compte parmi les auteurs très demandé en télévision (à l’image d’Olivier Norek) et gage d’une proposition toujours singulière et originale. La difficulté résultant de la capacité des auteurs et réalisateurs à réussir la bascule.
Mention spéciale dans la série sur le travail fait par Polérik Rouvière qui signe une partition musicale de toute beauté, hypnotique au possible et apportant toute la lourdeur à l’atmosphère de la série.
On aime ?
Si il est encore trop tôt pour se faire un avis global de la série, nous n’avons vu que les deux premiers épisodes, Il était deux fois se révèle à ce stade une véritable réussite dans le registre du polar à concept.
Le postulat de départ est très fort et source de multiples rebondissements. La promesse pour le spectateur est double : découvrir ce qui s’est passé durant les 12 années d’amnésie de l’héroïne afin de donner sens à la grande histoire. Ce qui compte étant le « concept », la série plonge directement dans l’intrigue dès les premiers instants, sans temps morts, et pour entraîner le spectateur dans la même direction que l’héroïne : vers l’inconnu.
Gabrielle Moscato et nous spectateurs sommes au même niveau de connaissance et nous ne pouvons qu’être trimbalés de surprises en surprises. Le premier épisode assume sa fonction d’exposition du concept – excellent pilote – tandis que l’épisode plonge dans l’intrigue en y ajoutant une bonne couche de noirceur avec la découverte d’un tableau dont on ne dira rien de plus. Enfin, le twist de fin d’épisode 2 envoie un uppercut au spectateur en relançant définitivement l’histoire. Si les deux épisodes tiennent toute leur promesse, l’histoire semble en plus ne faire que commencer avec le prochain épisode, le 3e, tant la promesse paraît grande.
Odile Vuillemin au sommet dans Il était deux fois
Si on est habitués à voir Odile Vuillemin exceller dans ce type de rôle, elle trouve avec Gabrielle un personnage roots, badass qui lui va terriblement bien. Odile Vuillemin est une actrice qui rôle après rôle donne toute la puissance de son jeu au travers d’une certaine forme de retenue, poussée ici à son paroxysme avec ce personnage limite mutique de par son amnésie et qui ne sait vers qui se tourner. Le rôle est non seulement une première totalement réussie pour la comédienne, mais c’est également un rôle que l’on a peu l’habitude de voir dans des séries de grandes chaînes. France 2 se démarque vraiment avec ses personnages féminins forts, âpres, sombre (à l’anglo-saxonne) : Gabrielle pourrait ainsi se rapprocher de Noémie, l’héroïne de la série Surface (incarnée par Laura Smet). Franck Thilliez et Olivier Norek savent vraiment écrire des personnages féminins singuliers.
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A ses côtés, c’est vraiment un festival tant la distribution est particulièrement soignée avec Hubert Delattre qui est un comédien toujours dans une forme d’intensité et de justesse, ou encore Sarah-Cheyenne Santoni, très à contre-emploi de ce que l’on voit d’ordinaire mais qui esquisse les contours d’un rôle qui s’annonce vraiment passionnant dans les épisodes à venir.