
Dans ces trois premiers épisodes, la série Marvel Ironheart installe un univers riche en émotions. Un monde porté par une héroïne complexe, des antagonistes intrigants et une tension constante entre progrès scientifique et forces occultes. Une entrée en matière maîtrisée qui prouve que le MCU peut encore se réinventer.
L’ essentiel
Après une apparition remarquée dans Black Panther : Wakanda Forever, Riri Williams gagne en profondeur dans Ironheart, disponible sur Disney+. Campée avec justesse par Dominique Thorne, Riri est une jeune prodige du MIT, brillante mais profondément blessée par la perte de sa meilleure amie Natalie et de son beau-père Gary dans une fusillade. Ces traumatismes forment la colonne vertébrale émotionnelle de la série, influençant ses choix, ses erreurs et sa soif de justice.
Spoilers
Riri Williams, une héroïne humaine
Loin d’un modèle lisse de super-héroïne, Riri affiche ses failles. Expulsée du MIT pour plagiat, elle lutte pour accéder aux ressources nécessaires à ses inventions. Sa colère et ses frustrations sont palpables. C’est notamment dans la création de N.A.T.A.L.I.E., une intelligence artificielle conçue à l’image de son amie décédée, que la série atteint un sommet émotionnel.
La frontière entre hommage et déni de deuil devient de plus en plus floue. Cette IA possède les souvenirs, les expressions et même les réactions de Natalie, brouillant les limites entre technologie et âme humaine. Cette tension intime donne à Ironheart une identité unique dans le MCU. Elle ne sauve pas le monde. Elle tente de se reconstruire.
The Hood, une menace surnaturelle fascinante
Face à cette héroïne tourmentée, Anthony Ramos incarne Parker Robbins, alias The Hood. Parker est un chef de gang, mais aussi un homme lié à un artefact magique. Une cape qui lui confère des pouvoirs d’invisibilité et de téléportation. Cependant, ces pouvoirs ont en coût et nécessitent une contrepartie. L’ empoisonnement progressif par les ténèbres qu’elle contient. La magie noire murmure, serpente sur son corps et consume lentement son esprit et son discernement.
Ce mélange entre science et occultisme offre à Ironheart une tonalité inédite dans l’univers Marvel. Là où la technologie est souvent le seul moteur narratif, ici la sorcellerie corrompt, trouble les repères et menace de basculer l’intrigue dans l’horreur psychologique.
Les premières missions de Riri avec Parker, motivées par des besoins financiers. Expulsée du MIT, sans ressources ni soutien, la brillante ingénieure n’a d’autres choix que de collaborer avec Parker Robbins. Illustrant des dilemnes moraux saisissants. Parker propose à Riri de l’aider dans deux braquages bien ciblés. Il ne s’agit pas de voler des innocents mais TNNL, une multinationale qui a privatisé les infrastructures d’énergie de la ville et Heirlum, une entreprise de biotechnologie accusée d’écraser les petits agriculteurs par ses brevets et son monopole. Il prétend redistribuer les richesses et affaiblir les puissants. L’héroïne accepte, poussée par un sentiment d’injustice systémique.
Lors du deuxième braquage, ce qui devait être une opération rapide dégénère en affrontement. John, un membre de l’équipe de Parker, est tué. Pour Riri, c’est un choc. Ce n’était pas censé aller aussi loin.
Les 3 premiers épisodes de la série #Ironheart sont disponibles sur #DisneyPlus pic.twitter.com/TXpwbEJhIB
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Héritages toxiques et liens brisés
Au-delà des combats et des inventions technologiques, Ironheart se distingue par sa manière de traiter des thèmes universels comme le deuil et l’héritage familial. Ce sont ces éléments déjà présents dans les trois premiers épisodes qui permettent de s’identifier et de s’attacher directement aux personnages. La mère de Riri, Ronnie, préserve les souvenirs de Gary et Natalie par les objets, les photos et vit dans une maison figée, comme un sanctuaire du passé. À l’inverse, Xavier, un ami d’enfance de Natalie, cherche à maintenir une relation saine avec le souvenir de leur amie. Il tente, au contraire, de ne pas se laisser consumer par la nostalgie. Ces différentes manières de vivre la perte donnent à la série une grande densité émotionnelle.
Mais la révélation la plus marquante est sans doute celle autour de Joe McGillicuddy, qui se révèle être Ezekiel Stane, fils d’Obadiah Stane, le tout premier antagoniste d’Iron Man. Pour les fans de l’univers Marvel, ce nom est lourd de sens. Alden Ehrenreich livre ici une interprétation sensible d’une homme hanté par les péchés de son père. Ezekiel veut réparer, non reproduire l’héritage destructeur d’Obadiah. Son refus d’aider Riri à modifier son équipement pour des raisons moralement discutables trace une ligne claire sur sa peur de ressembler à son père. Il sent qu’il risquerait de franchir une limite qu’il s’est juré de jamais dépasser.

On aime ?
Avec Ironheart, Marvel réussit le pari d’une série profondément humaine et innovante. Elle ne s’appuie pas sur les caméos ni les grandes batailles cosmiques mais sur le tumulte intérieur d’une jeune femme endeuillée et en quête de justice. Le réalisme psychologique s’allie ici à une construction narrative soignée, où chaque décision a un coût, chaque pouvoirs un revers.
La série signe l’un des débuts les plus prometteurs du MCU. Elle rappelle que, parfois, les combats les plus durs ne se jouent pas contre des super-vilains, mais contre soi-même. Avec trois premiers épisodes qui posent avec brio le décor et la complexité des personnages ainsi que de leurs relations, la suite ne peut-être que prometteuse.