Adaptation de la série espagnole Vis a vis, Prise au piège se dévoile en compétition au Festival de la Fiction TV de la Rochelle.
C’est quoi Prise au piège ? Anna Rivière est arrêtée pour un meurtre… qu’elle n’a pas commis. Sauf que tout l’accuse. Envoyée en détention provisoire, Anna risque une lourde peine. Piégée dans un monde aux antipodes du sien, au milieu de la violence et des trafics, Anna est une proie facile qui va devoir apprendre à transgresser les règles pour survivre. Franchir la ligne jaune au risque d’y perdre son âme… Son seul espoir repose sur son père et son frère qui s’ignorent depuis 10 ans. Ils sont les seuls à pouvoir prouver son innocence.
Librement inspirée de la série espagnole Vis a Vis de Alex Pina; le créateur de La casa de papel, Prise au piège est un thriller carcéral redoutable et efficace et où l’on reconnaît bien la patte de Pina et son sens de la maîtrise de la tension, du suspense et du retournement de situation. Chapeautée ici par Cécile Berger et Olivier Kohn, et réalisée par Karim Ouaret (Cherif), Prise au piège est, dans ces deux premiers épisodes d’une efficacité certaine qui ne vous lâchera jamais.
Comme OZ, la série plonge ses prisonnières dans une prison d’un genre nouveau au style très soigné et qui, en s’éloignant des conventions, offre une arène magistrale qui en impose sous cet immense dôme. Comme dans OZ, la prison de Prise au piège est expérimentale et la réinsertion est au cœur des préoccupations de sa direction.
Comme dans Prison Break, l’histoire carcérale et des prisonnières, sans jamais négliger de montrer les rivalités, tensions ni omettre de montrer frontalement la violence, est surtout propice à raconter un vrai thriller.
Comme dans Prison Break, les proches de l’héroïne tentent de la faire innocenter en déjouant le piège qui la conduit là ; mais une autre intrigue intérieure à la prison nous entraîne sur les traces d’un pactole laissé par une des prisonnières et que certains(nes) tentent visiblement de retrouver. Tous ces éléments servent parfaitement l’intrigue, sont dosés à la perfection et ne peuvent que nous entraîner en fin d’épisode vers un twist savamment orchestré et qui transforme Prise au piège en véritable page turner.
Enfin, la dernière grande force de la série est son casting. Si on ne peut que se réjouir de voir Elodie Fontan à la tête d’une série qu’elle porte avec classe, émotion sur ses solides épaules, la présence à ses côtés de l’excellente Manon Azem dans un rôle à contre emploi où elle excelle, emmène la série vers une noirceur utile et des plus intéressantes. Autour d’elles, les autres rôles n’ont pas été oubliés et sont très réussis, que l’on parle de Laetitia Eido (Fauda) ou Samir Boitar en directeur de prison, comme de tant d’autres vraies personnalités qui donnent une vérité certaine à cette arène de jeu.
A défaut d’être une série sur la prison, Prise au piège est une vraie série en prison réussie, un thriller carcéral maîtrisé, soigné de main de maître et qui ne fait que dévoiler ses premiers atouts dans ces deux premiers épisodes. On attend déjà la suite.