Respect. C’est le nom du nouveau biopic sur la légende Aretha Franklin réalisé par Liesl Tommy qui sortira le 8 septembre au cinéma. Le film illustre le parcours tumultueux de la chanteuse jusqu’à ce qu’elle devienne « The Queen of Soul »…
Just a little bit of respect !
Le titre du film fait son thème : exiger le respect, c’est ce que fera progressivement Aretha Franklin interprétée par Jennifer Hudson qui s’affirmera de la petite fille jusqu’à la légende.
Le film, bien loin d’être joyeux, expose les différents tourments de l’artiste, entre la mort soudaine de sa mère, abus sexuels et violences domestiques. Elle luttera pour obtenir ce respect et se détacher de la domination masculine pour devenir « Aretha Franklin« .
En interprétant la chanson « Freedom » elle dédiera cette chanson à tous ceux qui se sont déjà sentis maltraités, une façon de marquer à quel point la chanteuse représente une influence pour tous les opprimés, Aretha Franklin étant aujourd’hui un symbole du féminisme et de la lutte pour les droits civils des afro-américains.
Respect résonne à travers la voix et le cas personnel de la chanteuse qui a dû s’affirmer en tant que femme et artiste mais aussi de toute une communauté afro-américaine opprimée. Le film accorde une certaine importance à la lutte pour les droits civiques, Aretha Franklin étant une grande militante de la cause aux côtés de son père et ses sermons en plus du célèbre Martin Luther King. Ses chansons feront écho à ce combat et inspireront toute la communauté afro-américaine.
Se libérer de la domination masculine
Respect résonne également à travers une élévation féminine contre une société bien trop patriarcale dans les années 60 et 70. Le film a été réalisé par Liesl Tommy, une femme sud-africaine américaine, expliquant ainsi ce choix d’aborder l’histoire d’Aretha sous une dimension féministe. On assiste tout au long du biopic à la lutte de la jeune femme pour se libérer du contrôle des hommes de sa vie.
Au début du film, on découvre une jeune femme soumise au contrôle omniprésent de son père, le pasteur Clarence Lavaughn Franklin. Elle a également subi un viol autour de l’âge de 10 ans qui n’est pas évoqué explicitement et seulement suggéré et suivi par des grossesses précoces vaguement exposées. Son époux et agent, Ted White, tentera également de contrôler entièrement sa carrière tout en se montrant violent physiquement.
C’est une femme blessée et fragilisée qui est illustrée dans ce film et qui luttera tout le long contre ses « démons » faisant référence à ses traumatismes d’enfance. Aretha, peu sûre d’elle, se montre conciliante et obéissante jusqu’à ce qu’elle parvienne à tenir tête à ses bourreaux grâce aux conseils et au soutien de ses paires féminines.
La musique en lumière
« Aretha, ne laisse jamais personne se mettre entre toi et ta musique. La musique sauvera ta vie » lui dit sa mère Barbara Franklin dès le début du film, des mots qui résonnent tout au long du biopic puisque son affirmation sera accompagnée de son élévation en tant qu’artiste.
Liesl Tommy a incorporé dans ce film une grande influence musicale et presque théâtrale. Cette dernière est principalement connue pour son travail sur scène dans le domaine des comédies musicales, elle est par ailleurs la première femme de couleur à être nominée pour le Tony Award de la meilleure mise en scène d’une pièce, pour avoir dirigé la production à Broadway d’Eclipsed de Danai Gurira.
Bien que la narration du film puisse s’assimiler à un biopic classique, Tommy a su marquer la différence à travers la mise en lumière de la musique et des performances de la chanteuse. Les scènes qui s’avèrent être des plus impressionnantes sont sans hésitation celles où on a l’occasion de voir performer la protagoniste, d’une voix et d’un charisme remarquable. Les jeux de de caméra et de lumière offrent une mise en scène théâtrale au spectateur qui peut ressentir la douleur, la vulnérabilité ou la force de l’artiste.
La culture noire liée au gospel y est largement mise en avant et conclut même le film. Alors que le film débute avec son père lui demandant de chanter pour ses invités, les rideaux se ferment avec le concert gospel de la chanteuse exigé par elle-même et auprès de ses propres invités, une façon de démontrer l’ascencion personnelle et musicale de la chanteuse qui fait écho aux mots de sa mère.
Jennifer Hudson, impressionnante
Ce qui fait la particularité d’un biopic c’est avant tout la capacité d’un acteur d’interpréter le personnage en se l’appropriant tout en restant fidèle à la réalité. Jennifer Hudson, a eu la chance d’être choisie personnellement par Aretha Franklin après avoir remporté un Oscar grâce à sa performance dans Dreamgirls.
Jennifer Hudson, explique qu’elle a dû creuser dans ses propres traumatismes personnels afin de trouver l’inspiration d’interpréter une légende comme Aretha Franklin. « Il a fallu que je passe par certaines choses dans ma vie pour être capable de l’incarner« , a lancé la comédienne à Los Angeles lors d’une projection de presse.
D’une présence magnétique, elle a su se réapproprier les plus grands tubes de la légende avec force et émotion. Elle a également dû apprendre le piano spécialement pour ce rôle. Son interprétation a déjà été saluée par la critique nous laissant penser qu’elle pourrait également gagner un Oscar pour ce rôle !
Elle se retrouve aux côtés d’acteurs charismatiques comme Forest Whitaker qui interprète le père d’Aretha, Marlon Wayans, ou encore Audra Macdonald. On retrouve également Mary J Blige qui interprète la diva Dinah Washington.
Le 8 septembre, découvrez cet hommage à Aretha Franklin
Initialement prévu pour 2020, le film Respect sortira finalement ce 8 septembre 2021 au cinéma, une façon de bien commencer la rentrée en faisant hommage à la grande femme qu’était et continue d’être Aretha Franklin…
Vous pouvez en attendant découvrir la bande d’annonce qui vous laisse un avant-goût de ce biopic.