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On a vu pour vous… Simone, le voyage du siècle

Simone, le voyage du siècle, c’est le dernier film d’Olivier Dahan portant sur le parcours extraordinaire de Simone Veil, ancienne ministre de la Santé et présidente du Parlement européen.  Nous sommes allés le voir pour vous.

Simone, le voyage du siècle, ça parle de quoi ?

Elle nous a quitté le 30 juin 2017, alors Olivier Dahan, notamment réalisateur du film Les Seigneurs, a décidé de la faire revivre à travers ce magnifique film biographique. Retraçant l’incroyable vie de Simone Veil, le film passe par toutes les grandes étapes du parcours de celle qui fut à l’origine de la loi dépénalisant le recours à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), de sa jeune enfance aux derniers instants de sa vie. On découvre également à travers l’histoire les personnes qui ont particulièrement compté dans la réussite de sa carrière, notamment son fidèle mari Antoine Veil, sa mère Yvonne Steinmetz, sa sœur Madeleine, dite « Milou », ou encore ses trois enfants, Claude-Nicolas, Jean et Pierre-François.

Une histoire exhaustive et réalisée d’une main de maitre

La trame, dénuée de toute chronologie, traverse les nombreuses grandes étapes de la vie de Simone Veil dans un désordre magnifiquement bien orchestré. De sa tendre enfance à l’écriture de ses mémoires, en passant par sa vie dans les camps de concentration, ses premiers pas en tant que magistrate, le vote de la loi dépénalisant l’IVG ou encore son accession à la présidence du Parlement européen, rien n’a été mis de côté. Pas même ses nombreux moments de doute et de découragement, lorsqu’elle était au bord de la mort à Auschwitz, lorsque les survivants des camps étaient voués à continuer de vivre dans le silence, ou lorsque le machisme de la classe politique lui a régulièrement mis des bâtons dans les roues. Magnifiée par une sublime bande son, l’histoire ne délaisse pas non plus les personnes qui ont façonné dans l’ombre le courage et le succès de Simone Veil. Son mari, Antoine Veil, qui la poussa à ne pas jamais renoncer tout au long de sa carrière. Sa sœur Madeleine et sa mère Yvonne, les prunelles de ses yeux, toutes deux décédées prématurément et pour qui Simone Veil s’est battue toute sa vie. Ou encore ses enfants, qu’elle aimait par-dessus tout malgré de longues périodes parfois passées loin d’eux.

La vie dans les camps comme rarement dévoilée

Si le film y revient peu pendant une grande partie de l’histoire, le passage de Simone Veil et sa famille dans les camps de concentration tient finalement une place à part dans l’œuvre d’Olivier Dahan. Sans filtre et terrible de vérité, la mise en scène de cette sombre étape de la vie de Simone Veil est d’un réalisme et d’un détail épouvantable, décrivant chaque étape de la monstrueuse machine de destruction mise en place par les Allemands durant la guerre. On y découvre ainsi le voyage de Simone, sa mère et sa sœur qui, séparés du petit frère et du père, sont déportées en train à Auschwitz. Dénudées, tondues et entassées dans des hangars, leur vie ne tient qu’à un fil entre les mises à mort aléatoires, la faim, le froid et les maladies, épreuves auxquelles la mère de la future avocate ne survivra pas. Sauvées par l’avancée des soviétiques, les deux survivantes parviennent finalement à survivre à cette épreuve qui marquera la vie de Simone Veil jusqu’à la fin de ses jours.

Simone Veil magnifiée par Rebecca Marder et Elsa Zylberstein

Côté casting, le film n’est également pas dénué de talent. Interprétée à la fois par Rebecca Marder pour la première partie de sa vie et Elsa Zylberstein pour la seconde, l’ancienne ministre de la Santé semble plus vraie que nature dans le film d’Olivier Dahan. Les deux actrices, troublantes de sincérité, interprètent magnifiquement les états d’âme de l’illustre femme. De l’horreur des camps aux séquelles psychologiques qu’ils ont engendrés, en passant par la ténacité d’une femme déterminée à devenir avocate avant de changer de voie, Rebecca Marder est ici un véritable caméléon passant par toutes les émotions au travers des épreuves les plus difficiles de la vie de l’ancienne magistrate. Elsa Zylberstein, quant à elle, enfile parfaitement la costume de la femme de pouvoir respectée et sensible qu’est devenue Simone Veil au fil des années, malgré les doutes et les combats politiques que son courage et son charisme ont fini par surmonter.  

Olivier Dahan signe donc ici un long-métrage touchant, retraçant la vie d’une femme qui l’est tout autant et qui aura marqué de son emprunte le XXe siècle de par son parcours, les épreuves qu’elle a traversées, mais surtout ses accomplissements, aussi nombreux que remarquables, pour ne pas dire historiques.

A lire aussi : On a vu pour vous… Novembre de Cédric Jimenez (en salles le 5 octobre).

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