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On a vu pour vous… Sleepless remake de Nuit Blanche

La sortie de Sleepless remake de l’efficace Nuit Blanche de Frédéric Jardin met Jamie Foxx en vedette. Pour le meilleur ou pour le pire ?

La déferlante de remakes étant ce qu’elle est, inutile d’encore faire la fine bouche devant les nouvelles moutures de classiques ou les versions étrangères de films français (le remake d’Intouchables avec Bryan Cranston est attendu prochainement par exemple). Il nous reste le choix de ne pas aller les voir ou celui de les juger le plus objectivement possible sur la base de ce qu’ils proposent. Si certains de ces nouveaux avatars sont attendus avec plus ou moins d’excitation, Sleepless, le remake de Nuit Blanche réalisé en 2011 par Frédéric Jardin avec Tomer Sisley et JoeyStarr, n’entrait pas forcément dans cette catégorie, quand bien même la promesse d’un Jamie Foxx badass dans un thriller tendu avait de quoi faire saliver. Le film de Frédéric Jardin tranchait dans un cinéma français aseptisé par son efficacité et sa violence sèche et s’il n’était pas parfait il était une proposition de cinéma qui ne déméritait pas. Le réalisateur suisse Baran Bo Odar qui dirige ce remake a t’il apposé suffisamment de sa personnalité pour s’affranchir d’une simple photocopie?

Mais c’est quoi déjà… Sleepless ? Une grosse livraison de cocaïne destinée à la mafia est détournée. Vincent Downs et Sean Tip, deux flics de Las Vegas, sont rapidement suspectés. La police des polices les met sous pression. La mafia aussi. En kidnappant le fils de Downs, la mafia franchit la ligne blanche : blessé et traqué, Downs va devenir un adversaire brutal et impitoyable. Il est prêt à tout pour sauver son fils et il n’a qu’une nuit devant lui.

Si Baran Bo Odar (Il était une fois un meurtre) n’a pas un CV très fourni, disons le tout net, on attendait malgré tout plus de densité et de chair avec ce Sleepless mais malheureusement le metteur en scène ne parvient pas à s’écarter de son modèle et les scories qui ampoulaient déjà le film original n’en sont que plus criants. Le récit transposé à Las Vegas n’offre rien de neuf et aucune énergie nouvelle ne vient transcender ce qui ne s’avère être au final qu’un thriller certes assez bien mené, mais dénué de l’appropriation nécessaire pour se démarquer du tout venant. Écrit par Andrea Berloff (Blood Father, Straight Outta Compton) et doté d’une distribution excitante (autour de Jamie Foxx, on trouve Michelle Monaghan, Dermot Mulroney et Scoot McNairy), Sleepless ne propose malheureusement rien d’autre qu’une tension montée artificiellement qui ne permet jamais au film de prendre son élan, rattrapé qu’il est par sa lourdeur.

Sleepless aurait gagné à ne pas faire penser sans cesse à des références écrasantes qui le rapetissent constamment (le Michael Mann de Heat et de Collateral) et à se doter d’un script maîtrisé où la destinée des personnages ne plonge pas le spectateur dans le brouillard complet. Incohérences et retournement de situations ridicules se disputent la palme dans ce qui finit par être d’un ennui pesant. Même les enjeux dramatiques qui devraient nous faire éprouver de l’empathie ou nous attendrir sont traités de manière tellement incongrue que l’on reste passif là où le film aurait dû être immersif. Quelques scènes d’action nous sortent temporairement de notre léthargie mais c’est plus une poire pour la soif qu’une réelle satisfaction à ressortir du lot. Reste Jamie Foxx dont le charisme est pour beaucoup pour sauver le film de limbes des DTV, Michelle Monaghan, Dermot Mulroney et Scoot McNairy qui font le job sans trop se fouler et c’est tout. Dommage de faire un remake si c’est pour faire preuve d’aussi peu de personnalité car Sleepless ne nous tient pas en haleine et nous plonge dans un abîme de perplexité.

Sleepless n’a ni l’intensité nerveuse de son modèle, ni le rythme adéquat pour nous passionner. Trop d’incohérences et de faiblesses pour affirmer son originalité. Du coup la nuit blanche promise se transforme en profond sommeil.

Sleepless de Baran Bo Odar – En salles le 9 août 2017

A lire aussi : On a vu pour vous… le jubilatoire Baby Driver

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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