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On débriefe … And Just Like That, le retour de Sex and the City

Sex and the city revient sur nos écrans, cette fois sur TF1, avec un nouveau titre, And just like that, une héroïne en moins, vingt ans de plus et plus de drama. 

C’est quoi, And just like that… ?  Des rides en plus et Samantha en moins, les trois amies de Sex and the city désormais quinquagénaires ont bien changé. Toujours en couple avec Big (Chris Noth), Carrie (Sarah Jessica Parker) a appris à cuisiner, collectionne toujours les chaussures mais a des difficultés à parler de sexe aussi librement que le voudrait Che Diaz (Sara Ramirez) dans son podcast. Miranda (Cynthia Nixon) reprend les cours à l’université pour s’orienter vers la défense des droits civiques. Charlotte (Kristin Davis) est devenue une tiger mom qui a un peu de mal avec une de ses filles. …And just like that, on retrouve nos trois héroïnes dans un New York post-pandémie, presque vingt ans après Sex and The city.

Les filles, ressortez vos Manolo Blahnik !  Dans Sex and the city, nous avons suivi quatre trentenaires new-yorkaises au fil de leur amitié, de leurs amours, de leurs amants, de leur shopping et de leurs cocktails. Dix-sept ans, six saisons et deux films (que l’on préfère oublier – surtout le second) , retour à New York avec Carrie, Miranda et Charlotte dans une suite de dix épisodes, intitulée … And just like that,  disponible en France sur Salto en US+24). 

A lire aussi : On a redécouvert pour vous… Sex and the city – sexe, amour et escarpins

La scène d’ouverture, dans l’un des restaurants les plus chics de Manhattan, semble sortie d’un épisode de la série originale. Oui, mais Charlotte, Carrie et Miranda ont changé. La première, toujours aussi collet monté, est une mère control freak qui supporte mal  que l’une de ses filles ne se conforme pas nécessairement à ce qu’elle attend d’elle. Miranda a quitté le cabinet où elle exerçait en droit des affaires pour retourner à l’université et devenir une championne des droits des minorités et du wokisme. Carrie est toujours en couple avec Big, elle utilise désormais son four pour cuisiner au lieu d’y ranger des pulls, et elle enregistre des podcasts. Et Samantha ? Étant donné l’absence de Kim Catrall qui a refusé de participer au revival (gossip : on connaît les tensions qui existaient entre elle et Sarah Jessica Parker), les scénaristes règlent rapidement son sort et s’en sortent plutôt bien. 

Vingt ans plus tard, on retrouve Miranda, Carrie et Charlotte.

Ses trois ex-copines ont quelques rides en plus mais surtout d’autres sujets de préoccupation et de discussion. S’il y a vingt ans, les conversations portaient sur leurs rencards amoureux et leur vie sexuelle, elles parlent maintenant du récital de leur enfant, de cheveux gris… et toujours de sexualité, mais cette fois de celle de leur progéniture (en l’occurrence, les ébats enfiévrés du fils adolescent de Miranda.).  Certes, on retrouve des tenues improbables, un New York chic et glamour, des réflexions crues sur le sexe et  des clins d’œil aux fans, mais  il n’y a pas que les personnages, qui ont changé. 

Nouveau titre, une voix off seulement présente dans les ultimes scènes dans les deux premiers épisodes et surtout nouveau format. 40 minutes au lieu de 25, voilà qui implique nécessairement un changement de rythme et de ton. Concrètement, certains arcs narratifs sont faciles à anticiper et certains éléments font grincer des dents (mais qu’est-ce qu’ils ont fait à Steve, devenu une espèce de vieil oncle sourdingue ?!) ; mais c’est surtout la décision radicale prise par les scénaristes dans le premier épisode qui va décontenancer certains fans.  Exit la comédie légère, décomplexée et frivole : .. And just like that est plus posée, plus amère et même dramatique. Vous prendrez bien un Prozac, avec votre Cosmopolitan ? 

… And just like that n’est donc pas Sex and the City, ne serait-ce que dans son intention. Et ce n’est pas étonnant. La série originale parlait de sexe du point de vue féminin et partant de là,  plus largement de l’émancipation de ces quatre femmes à un moment où s’ouvrait à elles un avenir plein de promesses et de possibilités.  …And Just Like That se demande quant à elle ce qu’il est advenu de ces femmes libérées, maintenant qu’elles ont 50 ans et qu’elles font face aux choix qu’elles ont pris et à un horizon plein d’incertitudes.  Et ce, a fortiori dans un monde où persistent les diktats (Miranda doit-elle teindre ses cheveux gris?), où les tabous ne sont plus les mêmes (Che Diaz demande à Carrie  d’être moins coincée si elle veut continuer à participer à son podcast), et où les questions d’inclusivité et de diversité sont plus présentes que jamais.  

Carrie et Mr Big. Et là, c’est le drame..

Sex and the city a justement été critiquée pour son absence de diversité et …And just like that tente de rectifier le tir. Si l’intention est louable, la mise en œuvre est pour l’instant très maladroite avec l’introduction de deux afro-américaines (respectivement jouées par Nicole Ari Parker et Karen Pittman.) et un personnage non-binaire (interprétée par Sara Ramirez) pour le moment enfermées dans les stéréotypes et dans cette identité spécifique. La prof de Miranda essuie les réflexions woke calamiteuses de sa nouvelle étudiante, on qualifie un personnage de «Charlotte noire » et Che Diaz peut être définie comme « le personnage LGBTQ+ qui coche les cases. » L’un dans l’autre, on a un peu l’impression que And just like that est dans la même situation que ses trois héroïnes : mal à l’aise et peu habituée à traiter ces questions. 

Carrie résume bien l’esprit de … And just like that lorsqu’elle lance : « On ne peut pas être les mêmes qu’avant. » La vie après 50 ans présente de nouveaux enjeux, de nouvelles problématiques. …And just like that n’est donc pas Sex and the city, et c’est normal ; c’est l’histoire moins frivole et plus douce-amère de trois quinquagénaires qui doivent se ré-inventer pour des raisons différentes. Malgré les maladresses et le coup de vieux (nous aussi, on a pris vingt ans dans la tête), c’est un vrai plaisir de retrouver Carrie, Charlotte et Miranda et de les voir traverser ensemble cette nouvelle étape de leur vie.  

…And just like that
10 épisodes de 40′ environ.
Sur TF1 dès le 4 janvier 22h55

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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