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On débriefe pour vous … Les anneaux de pouvoir saison 1

Prequel du Seigneur des anneaux, Les anneaux de pouvoir est une série ambitieuse qui, au final, a de nombreuses qualités mais aussi bien des défauts.

C’est quoi, Les anneaux de pouvoir ? Au deuxième Âge, la Terre du Milieu vit dans une période de paix relative après une guerre sanglante au terme de laquelle le Seigneur des Ténèbres Morgoth et son lieutenant Sauron ont été vaincus. L’elfe Galadriel (Morfydd Clark ) est toutefois persuadée que Sauron, responsable de la mort de son frère, a survécu et qu’il prépare en secret sa riposte. Bien que personne ne la croit,  elle décide de se rendre à Númenor à la recherche d’alliés. Au même moment, l’elfe Arondir (Ismael Cruz Cordova ) tente de protéger l’humaine Bronwyn (Nazanin Boniadi) dont il est amoureux face à une attaque d’orcs. Dans le Royaume des Nains, le prince Durin (Owain Arthur ) hésite à aider le demi-elfe Elrond (Robert Aramayo ) et son peuple, face à l’opposition de son père. Enfin, chez les piévelus, la jeune Nori (Markella Kavenagh )découvre un homme étrange, tombé du ciel…

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Une œuvre-culte

Tout le monde connaît Le Seigneur des Anneaux, du moins de nom. En 1955, le roman révolutionna le genre fantastique et, au début des années 2000, la trilogie cinématographique signée Peter Jackson a donné un nouveau souffle à l’univers de Tolkien. Mais ce n’est qu’une petite partie de tout un monde que l’auteur a construit dans les moindres détails, allant jusqu’à définir ses langues, ses coutumes, son climat, sa faune. et la flore. Soit une énorme quantité de matériel littéraire, comprenant des textes non publiés de son vivant et une multitude d’annexes.

C’est justement des annexes que s’inspire Les anneaux de pouvoir, préquel se déroulant 7000 ans avant les aventures de Frodon, qui raconte l’ascension de Sauron et les événements qui ont conduit à la forge des anneaux. Une série ambitieuse et l’une des plus chères de l’histoire : avant qu’une seule ligne du scénario ne soit écrite, Amazon avait déjà déboursé 250 millions de dollars pour acquérir les droits d’une partie de l’œuvre.

Une somptueuse Terre du milieu

Le coût faramineux de la série se voit indéniablement à l’écran et d’un point de vue technique et esthétique, il n’y a pas grand chose à redire : c’est un régal pour les yeux. Photographie, décors, effets spéciaux, CGI sont largement au niveau d’un blockbuster cinématographique, preuve s’il en était encore besoin que la télévision n’a plus rien à envier au grand écran. 

Des décors somptueux et spectaculaires

Comme les films de Jackson, la série a été tournée en Nouvelle-Zélande dans des paysages à couper le souffle. Cascades de glace, forêts luxuriantes, montagnes imposantes, fjords, grottes sombres, prairies verdoyantes dans lesquelles la présence humaine (ou elfique) est presque écrasée par l’immensité de la nature. La production relève le défi de représenter à l’écran de nouveaux lieux caractéristiques, comme le village des Piévelus, les cités elfiques éthérées, la majestueuse Numenor… D’un lieu à l’autre, l’action se déplace sans cesse en matérialisant les changements de lieux par l’insertion de cartes, procédé classique mais qui fonctionne bien.

Ni pour les novices, ni pour les puristes

Pour ceux qui ne connaissent rien de l’œuvre de Tolkien, la série est ardue. Il y a une quantité phénoménale d’éléments, de personnages, de codes, d’univers à assimiler. Tout un monde, en réalité, dans lequel il est facile de se perdre quand on n’a aucun repère. Et pour ceux qui adorent Tolkien et connaissent par cœur la généalogie des Hobbits, on s’écarte certainement beaucoup du lore. Pour les premiers, la série demande donc un effort de concentration ; pour les seconds, mieux vaut garder l’esprit ouvert sans trop se soucier de la fidélité narrative au matériau original.

Il faut dire que le principe de la série est en lui-même ambigu, puisqu’elle raconte des histoires bien antérieures aux événements du Seigneur des Anneaux. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. D’un côté, les scénaristes et les showrunners J.D. Payne et Patrick McKay ont eu une plus grande liberté narrative ; de l’autre, il leur faut à la fois évoquer le monde que connaissent déjà les spectateurs globalement familiers de Tolkien, s’adresser aux béotiens et enrichir l’univers lorsqu’ils apportent quelque chose de nouveau.

Un rythme lent et des intrigues inégales

Cette première saison a ses vertus et ses vices, ses moments brillants et ses intrigues plus fades, ses décors spectaculaires et ses dialogues maladroits, ses grandes scènes d’action et ses longueurs. Qu’une série adopte un rythme lent n’est pas forcément synonyme d’ennui, et dans le cas présent il semble évident qu’il faut laisser du temps aux Anneaux de Pouvoir.

L’elfe Galadriel, un des personnages que les fans connaissent déjà

Tout au long des huit épisodes, on voyage dans différents lieux avec des personnages très divers, certains pré-existants et d’autres non. L’intrigue centrée sur Galadriel est probablement celle qui permet d’accrocher au récit. Non seulement parce qu’elle fait le liens avec Le Seigneur des Anneaux mais aussi parce que son histoire de vengeance reprend des codes familiers qui en font le pan de l’histoire le mieux défini tout au long de la saison.

Le problème vient essentiellement de la quantité phénoménale d’intrigues, de lieux et de protagonistes. Non qu’il soit difficile de comprendre les arches narratives bien délimitées ou les conflits propres à chacun des protagonistes, mais il faut  une certaine patience et un certain engagement, notamment lors des deux premiers épisodes. Long de plus d’une heure chacun, ils font principalement office d’introduction. Même si l’ensemble reste inégal et que les intrigues semblent parfois mal connectées entre elles, certaines finissent toutefois par converger jusqu’à un point culminant satisfaisant et prometteur.

Riche en intrigues et personnages, avec tout un monde à construire et introduire, la première saison des Anneaux de pouvoir est difficile d’accès voire déroutante et le bilan est mitigé. Malgré de nombreux défauts dont une narration parfois confuse et une pléthore de personnages, elle parvient à construire son univers et lancer des pistes intéressantes pour la suite. A voir si la deuxième saison trouvera le souffle épique et la cohérence qui manquent pour l’instant.

Les anneaux de pouvoir
8 épisodes de 70′ environ.
Disponible sur Prime Video.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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