Harry Bosch reprend du service, cette fois en tant que détective privé, dans un spin off en forme de suite ou une suite en forme de spin off.
C’est quoi, Bosch: Legacy ? Devenu détective privé après avoir quitté le LAPD, Harry Bosch (Titus Welliver) est engagé par Whitney Vance (William Devane), un milliardaire qui lui demande de retrouver le fils qu’il aurait pu avoir des décennies plus tôt et qui serait donc son héritier. Pendant ce temps, Honey Chandler (Mimi Rogers) est encore marquée par la violente agression dont elle a été victime, a fortiori parce que Carl Rogers (Michael Rose), l’homme qui avait commandité son meurtre, est sur le point d’être jugé. Quant à Maddie (Madison Lintz), la fille de Bosch, elle suit les pas de son père en intégrant la police et patrouille dans les rues de Los Angeles.
Au terme de la septième saison diffusée il y a quelques mois sur Amazon Prime, nous avions quitté Harry Bosch, héros de la série policière éponyme que nous n’avons cessé de plébisciter ici. Nous n’étions du reste pas les seuls puisque l’adaptation des romans, classique mais redoutablement efficace et à laquelle a largement participé leur auteur Michael Connelly, avait rencontré un large succès critique. Mais ce n’était pas un adieu, juste un simple au revoir et, avant même que ne s’achève la dernière saison, Amazon avait annoncé le lancement d’un spin off. C’est donc cette série dérivée, Bosch : Legacy, qui vient d’arriver sur nos écrans. A noter qu’elle a déjà été reconduite pour une deuxième saison.
Bosch : Legacy reprend l’histoire quasiment là où nous en étions restés et le premier épisode s’ouvre du reste sur un « précédemment » conséquent qui résume les événements de la septième saison de Bosch. Harry a quitté avec fracas la police de Los Angeles et, alors qu’il remettait son badge et son arme au chef de la police Irvin (Jamie Hector), celui-ci lui avait demandé ce qu’il comptait faire ; notre héros lui avait rétorqué qu’il allait le découvrir. En l’occurrence, Bosch a décidé d’écrire un nouveau chapitre de sa vie en travaillant désormais comme détective privé indépendant.
En marge des traditionnelles filatures et surveillance, notre ex-flic est engagé par le milliardaire Vance qui, atteint d’une maladie qui le condamne à court terme, lui demande de retrouver le fils hypothétique qu’il aurait eu des années plus tôt lors d’une liaison. Ce qui n’est pas du goût des héritiers du vieil homme… Mais le plus surprenant, c’est que Bosch collabore aussi avec quelqu’un dont il était autrefois l’ennemi : l’avocate Honey Chandler, dont il s’est rapprochée après la tentative de meurtre dont elle a été victime à son domicile.
Et pendant ce temps, la relève est assurée puisque Maddie, la fille de Bosch, fait ses premiers pas au LAPD en tant que nouvelle recrue. Bon sang ne saurait mentir : digne fille de son père, la jeune rookie ne tarde pas à se mettre à dos son officier de formation en raison d’une action imprudente lors d’une arrestation.
S’il y a évidemment quelques nouveaux venus côté casting, on retrouve aussi des visages connus puisque Mimi Rogers et Madison Lintz par exemple reprennent respectivement les rôles de Honey Chandler et de Maddie Bosch. Et puis, surtout, le formidable Titus Welliver se remet dans la peau de Harry Bosch. Il ne pouvait en être autrement, tant l’acteur incarne à la perfection ce personnage – au point qu’il devient difficile de lire les romans sans penser à lui.
Legacy ou pas, Harry Bosch reste fidèle à lui-même : pendant sept saisons, nous l’avons vu lutter contre les injustices et défendre les victimes quitte à contrarier la hiérarchie ou contourner les règles, et il va d’autant moins changer ses méthodes maintenant qu’il a les mains libres, en tant qu’enquêteur indépendant et sans son badge de policier. L’une des premières scènes le voit s’introduire par effraction dans une maison pour forcer un coffre-fort. Mais les dossiers sur lesquels il travaille désormais ne sont pas exactement (ou du moins, pas encore…) les enquêtes pour meurtres et les affaires à haut risque dont il s’occupait en tant que flic.
Série policière classique dans le meilleur sens du terme, avec sa réalisation élégante et son entrelacs d’intrigues parfaitement construites, Bosch : Legacy construit pas à pas un récit feuilletonnant complexe sur fond d’atmosphère de polar noir. Même ambiance, même essence que l’originale, mêmes personnages, mêmes acteurs, mêmes scénaristes, même rythme, même dynamique, mêmes qualités, mêmes thématiques… La série aurait parfaitement pu être la suite de Bosch – et elle l’est, du moins sur le plan narratif. On peut donc s’étonner du choix d’un spin off : pourquoi pas une huitième saison de Bosch ? Très bonne question.
Passé l’étonnement et le fait que la nouvelle série ne soit pas estampillée Amazon original mais FreeVee (ex IBDb-TV, service toutefois détenu par… Amazon), séparer les deux récits a finalement plus de sens qu’il n’y paraît. D’abord, Legacy ouvre avec Bosch le nouveau chapitre qu’il écrit dans sa vie professionnelle et donne aussi une plus large place à Maddie en tant que flic. Il existe surtout une différence majeure : contrairement à Bosch, Bosch : Legacy ne suit stricto sensu aucun des romans. Si on retrouve des éléments de The Wrong Side of Goodbye, ceux-ci ne constituent qu’une partie de l’histoire et le reste est inédit… mais avec toujours le grand Michael Connelly à l’écriture du scénario.
Quelques mois après la fin de Bosch, on prend les mêmes et on recommence ! Ou plutôt, on continue. Ancien inspecteur du LAPD désormais détective privé, Harry Bosch a encore de beaux jours devant lui. Même si elle marque un avant et un après dans l’histoire de son héros emblématique, même si elle accorde davantage d’importance à sa fille désormais membre du LAPD, Bosch: Legacy conserve tous les éléments et toutes les caractéristiques qui ont fait de Bosch la série policière que l’on connaît : classique, élégante, redoutablement efficace. Un régal.
Bosch : Legacy
8 épisodes de 50′ environ.
Disponible sur FreeVee / Prime Video.