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On débriefe pour vous… Ted Lasso, un yankee entraîneur de foot anglais

Un coach de football américain prend la tête d’une équipe anglaise de football pas du tout américain : c’est le point de départ de Ted Lasso, comédie loufoque et sympathique. 

C’est quoi, Ted Lasso ? Entraîneur de football américain de seconde zone au Kansas, Ted Lasso (Jason Sudeikis) est recruté pour entraîner une équipe de football  en Angleterre. Il ne connaît même pas les règles de ce sport, mais il décide de relever le défi avec l’aide son collaborateur, le Coach Beard (Brendan Hunt).  Entre le fossé culturel, la méfiance des joueurs, le scepticisme des médias, l’hostilité des supporters et  les tentatives  de sabotage de la présidente de l’équipe (Hannah Waddingham) qui veut couler le club pour se venger de son ex-mari (Anthony Head), la tâche s’annonce extrêmement ardue…

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Comédie de Apple TV+, Ted Lasso a pour origine des spots publicitaires diffusés sur NBC lors du lancement des matches de Premier League sur son antenne : Jason Sudeikis y incarnait le rôle éponyme, qu’il reprend dans la série, écrite par Bill Lawrence (Scrubs). 

Le point de départ semble aussi incongru que ténu : un coach de football américain est recruté pour entraîner une équipe de football pas du tout américain. Ted Lasso, coach d’une petite équipe universitaire du Kansas, a fait le buzz sur internet dans une vidéo devenue virale, et c’est ce qui lui vaut d’être embauché par le AFC Richmond, un club anglais évoluant en Premier League, le championnat anglais de football – ou de soccer, comme disent nos amis yankees. La propriétaire, Rebecca, a un but : se venger de son ex-mari, coureur de jupons impénitent, en coulant le club dont il était le président. Avec Ted Lasso, elle semble bien partie pour y parvenir puisque le nouvel entraîneur n’a aucune idée des règles du football, pas plus que de l’engouement populaire autour de ce sport, de l’influence de la presse ou des rivalités qui existent entre les joueurs de son équipe. En gros, il ignore totalement dans quoi il s’embarque. Mais – car il y a évidemment un mais – notre homme est un optimiste, prêt à relever le défi.

Ted Lasso et sa nouvelle patronne, la présidente du club.

Au départ, Ted Lasso  semble se résumer à son idée de départ : un Américain débarque au Royaume-Uni, et c’est le choc des cultures – ici, dans le milieu du football en particulier. On y trouve donc les blagues, classiques et attendues, sur les deux versions du sport, sur le thé, sur l’accent ou les expressions idiomatiques ; les personnages sont tous archétypaux (le jeune joueur talentueux, la star de l’équipe gonflée d’orgueil, la présidente calculatrice, les supporters ultras, les journalistes en quête de scoop) mais la caricature est délibérée et assumée. Mélangeant ironie britannique et comédie de situation à l’américaine, Ted Lasso est une série sympathique, qui provoque le sourire et même quelques éclats de rire avec des répliques bien trouvées.

Toutefois, le charme de Ted Lasso est à chercher du côté de son personnage principal et de la fraîcheur avec laquelle elle raconte son histoire. Si elle tourne en dérision les efforts de son héros pour s’immerger dans un contexte qu’il ne connaît pas, la série ne se moque pas de lui : elle montre un personnage humain, positif et sympathique. Dans le troisième épisode, un journaliste sportif (joué par James Lance) trace le portrait du nouvel entraîneur dans un article en concluant que, évidemment, Ted Lasso va échouer… mais qu’il ne peut s’empêcher d’être de son côté. Et c’est exactement le sentiment qu’on a, en regardant la série. Loin  du clown maladroit que l’on aurait pu imaginer d’après le synopsis (et d’après les publicités de NBC), Jason Sudeikis fait de son personnage un type qu’on n’a aucun mal à apprécier, parce qu’il est profondément bienveillant.

Ted débarque dans les vestiaires et découvre le soccer.

L’acteur, parfait dans le rôle, est entouré d’un groupe de personnages en retrait dans les premiers épisodes, mais qui gagnent en intérêt au fil de la saison. Et ce, même s’ils restent avant tout définis par leurs interactions avec le héros – qu’il s’agisse de son meilleur ami et collaborateur le coach Beard, du factotum du club Nathan (Nick Mohammed),  de la présidente du club Rebecca, des joueurs ou de Keeley (Juno Temple), une influenceuse en couple avec une des stars de l’équipe. 

L’incompétence de Ted en matière de football et les références erronées sur lesquelles il s’appuie en font un personnage décalé  – il utilise des termes inadaptés, compare le goal à « un type avec des mains de Mickey Mouse qui s’agite devant les buts », parle de quart-temps… Mais  c’est un type bien, qui compatit aux problèmes personnels de la présidente du club, se soucie du bien-être de ses joueurs, prend en considération un assistant ignoré par tous les autres.  Il a toujours le sourire, semble optimiste en toutes circonstances, mais il n’est pas naïf pour autant ; on comprend rapidement que sa légèreté apparente lui sert à faire bonne figure en dépit de ses problèmes personnels. Le point de départ incongru, l’absurde des situations qu’il engendre sont toujours présents en filigrane mais, progressivement, quelque chose de plus humain et de plus profond se dessine derrière l’ironie et les gags. C’est ce qui fait de Ted Lasso une petite comédie sans prétention, mais extrêmement plaisante et qui vaut vraiment le coup d’œil. 

Comédie en apparence basique, avec des personnages aux personnalités exagérées, des jeux de mots et des situations extravagantes, Ted Lasso est amusante ; elle séduit surtout part la légèreté et la tendresse avec laquelle elle raconte l’histoire de son héros, si sympathique et attachant. Il y a quelque chose de feel good, dans Ted Lasso, qui permet de faire abstraction de quelques aspects moins réussis. Et puisque la série a d’ores et déjà été renouvelée pour une deuxième saison, on se prend à espérer que Ted finira par comprendre les règles du hors-jeu…

Ted Lasso (Apple TV+)
10 épisodes de 30′ environ.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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