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On regarde ou pas ? Acide de Just Philippot

Après le film « La nuée », Just Philippot dévoile un deuxième film de genre, « Acide » adapté d’un court métrage, qui gagne son pari de film dur, haletant et anxiogène

C’est quoi Acide ? Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise.Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France.Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper. Sortie prévue le 20 septembre.

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L’essentiel

Après la réussite de son autre film de genre La Nuée, le réalisateur Just Philippot a pu adapter son court métrage Acide (2018) en long métrage, et ce long métrage a même été sélectionné en Séance de Minuit au Festival de Cannes 2023. Pour rappel La Nuée avait lui aussi été présenté à Cannes en 2020, à l’occasion de la semaine de la Critique. Au départ le film, produit par Bonne pioche, ne disposait pas d’un budget à la hauteur des ambitions du film. Mais heureusement le réalisateur n’a pas manqué de trouver des astuces avec son chef décorateur Gwendal Bescond, pour reproduire ces pluies acides, en filmant de plus près les dégâts qu’elles causent. Au niveau du casting, cette fois-ci Just Philippot a pu s’offrir Guillaume Canet dans le rôle du père de famille au bord du burn out, qui est accompagné dans cette famille recomposée, par Laeticia Dosch en mère de famille, Suliane Brahim en amoureuse hospitalisée (La Nuée) et la enfin la petite fille jouée par Patience Munchenbach.

On aime

Un film de genre qui fait plaisir à voir dans le cinéma français. Dés le début du film, le spectateur est happé par la violence de la situation. Une violence qui n’est pas sans rappeler le contexte social des derniers mois en France : on assiste à des syndicats qui, fous de rage, décident de s’en prendre aux responsables d’une entreprise. Ces premières scènes, filmées comme des vidéos amateur, donne tout de suite le ton du film. C’est la description d’un monde au bord du gouffre, à l’esthétique de plus en plus incolore à mesure que la tension monte. Une véritable rixe politique et sociale. Jusqu’au point de rupture : lorsque ces pluies acides d’Amérique du sud déferlent sur le sol européen. Cette montée en puissance est très bien menée par le réalisateur avec un Guillaume Canet impeccable. Ce père de famille (Michal) déséquilibré et aveuglé par sa haine du système, n’hésite alors pas à employer toutes ses forces pour sauver sa fille ainsi que son amante aux côtés de son ex femme.

On assiste à des scènes difficiles, notamment lorsqu’on voit la peau de certains individus fondre au contact de la pluie. Des scènes dignes d’un film qui assume totalement sa noirceur et ses moments choquants. Un choix osé qui est relevé haut la main, notamment les effets visuels qui sont tout à fait crédibles. Le personnage de Michal (Guillaume Canet) est sanguin, obstiné, remplit de désillusions et on y croit. Il porte le film et demeure le meilleur élément du film avec également les effets spéciaux, qui nourrissent cette atmosphère si obscure et si chère au film. De plus, le choix de la menace est pertinent. Après les insectes (La nuée), vient la pluie. C’est une menace encore plus fascinante et terrifiante : elle pèse en permanence au-dessus de nos têtes, et reste intangible… En outre, le film traite des préoccupations écologiques actuelles, ce qui lui donne quelque chose d’encore plus réaliste et authentique. Un film de genre, bien orchestré, à aller découvrir en salle.

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Le court métrage Acide, de Just Philippot, sorti en 2018, à l’origine du long métrage éponyme.

On aime moins

Le scénario aurait pu être mieux goupillé. On assiste aux appels impuissants de Michal (Guillaume Canet) et de son amoureuse Elise (Suliane Brahim), malade et coincée dans un hôpital. Vu la situation chaotique à laquelle nos héros font face, on sent que Guillaume Canet n’arrivera très certainement pas à la sauver. Le fait de la garder dans l’histoire pour continuer à maintenir notre héros Michal (Guillaume Canet) encore debout, est trivial car trop prévisible. De plus, la jeune actrice Patience Munchenbach (Selma) qui joue le rôle de la fille de Guillaume Canet, est quelque peu énervante, à faire sa crise d’adolescence dans un contexte apocalyptique pareil. Au point de parfois s’interroger quand à la vraisemblance de ses réactions. Enfin il est vrai que les scènes d’actions sont réussies mais on regrette que Just Philippot n’ai pas eu plus de budget, des plans plus majestueux, plus impressionnants, plus apocalyptiques en somme, auraient contribué davantage au ton sensationnel du film. Néanmoins on peut dire que le pari est gagné et on a hâte de son prochain film de genre.

A lire aussi : On regarde ou pas ? Bardot, la mini série événement
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