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On regarde ou pas ? Benoît Gênant Officiel, la comédie de TMC

C’est le 19 janvier que TMC, oui TMC (on s’en réjouit) lancera sa nouvelle série Benoît Gênant Officiel, un concentré de bêtises qu’on aime déjà.

C’est quoi Benoît Gênant Officiel ? Depuis son fief de la ville de Puteaux « la Monaco des Hauts de Seine », Benoit Gênant est à la tête de BG immo, une petite agence immobilière. Multipliant les interventions maladroites sur les réseaux sociaux, Benoit est inébranlable dans sa positivité et sa réussite future. Mais les comptes sont dans le rouge. Il est donc décidé à réagir en suivant scrupuleusement une ligne de conduite très claire, que ce soit dans l’immobilier ou dans sa vie: « faire n’importe quoi ».
Benoit n’est peut être pas le plus grand agent immobilier des Hauts de seine mais c’est sûrement le plus gênant.

Copyright D. KOSKAS / FULLPLAYERS /TF1

L’essentiel

Avec cette série écrite et réalisée par Eric Lavaine, TMC (et donc le groupe TF1) prend un nouveau risque en matière de fictions. Un double risque même : relancer en prime une comédie qui n’est pas une énième comédie familiale, et le faire avec un format ultra rare sur les grandes chaînes : le 26 minutes.
Pour incarner son héros, Lavaine a fait appel à l’un des meilleurs humoristes du moment, Artus : « Je participe rarement à des séries mais j’aimais le ton un peu « barré » de celle-ci qui me rappelait d’autres séries comiques dans l’esprit de The Office. J’espère que nous avons réussi à apporter ce ton particulier que je trouve trop rare en télévision« , explique-t-il dans un communiqué de presse. Il partage l’affiche avec l’excellent Esteban et la très belle découverte en fiction Ornella Fleury.

Pour l’occasion, Benoît Gênant Officiel joue à fond la carte de l’humour décalé et politiquement incorrect grâce à son héros sans filtre ; la série s’entoure aussi de guests de choix faisant de la série une sorte de « Dix pour cent » chez les agents immobiliers (on verra Mathilde SEIGNER, Franck DUBOSC, François-Xavier DEMAISON, Stéphane PLAZA). Par ses choix radicaux, c’est clairement une série qui va diviser comme on a pu s’en rendre compte au dernier Festival de la Fiction où elle était présentée. Est-ce que la mayonnaise a pris avec nous ?

On aime ?

Du grand n’importe quoi ! Mais honnêtement ça fait vraiment du bien. Il y a aujourd’hui peu d’espace pour rire dans la fiction française, et notamment pour rire de tout à condition que ça soit bien fait. Benoît Gênant Officiel s’inscrit clairement dans un humour plus proche d’ordinaire de la fiction de Canal (de H à La Flamme en passant par WorkinGirls) soit un humour irrévérencieux porté par un héros sans filtre dont la bêtise nous fait vraiment rire. BGO est une série que l’on qualifierait d’anti réseaux sociaux car elle refuse de se laisser dicter par de possibles bad buzz la possibilité de rire ou ne pas rire de telle ou telle situation (Eric Lavaine a travaillé sur H, il n’y a pas trop de mystère dans cette filiation) comme l’explique Artus : « Je pars du principe qu’on peut rire de tout. Aujourd’hui, certains mots sont devenus tabou et je ne comprends pas pourquoi. Nous sommes tous différents et il ne faut pas avoir peur de nommer les choses. Je pense qu’une minorité nous fait croire qu’on ne peut plus rire de rien alors que la majorité a envie de continuer à rire de tout. » Et grâce à la caractérisation d’un personnage tout le temps over the top, la série peut se permettre de tout dire et de rire de tout car les situations sont désamorcées par les personnages autour, tous très réussis et qui ne sont jamais les faire-valoir du héros, ils le complètent, qu’il s’agisse de l’hilarant Francis (Esteban) ou de Ludivine (qu’Ornella Fleury campe à merveille), porte d’entrée du spectateur dans un univers qui la (le) dépasse. On ne s’en lasse pas.

Mais il y aussi dans la série un hommage à certains cinéma français populaire. Si Benoît pourrait être un cousin éloigné de Marc (dans Le Flambeau) pour sa bêtise presque innocente (il parvient souvent à mettre dans sa poche des guests qu’il a pourtant pressé jusqu’au bout), il pourrait aussi être un descendant de François Pignon (et donc du cinéma de Weber), personnage plongé dans un « dîner de cons » permanents. « Il ne s’arrête jamais » dit-on de Villeret dans le film culte de Weber, il en est de même pour Benoît qui fatigue tout le monde mais ne se fatigue jamais. Sans être une sitcom, BGO épouse pourtant un rythme hyper calculé, à base de punchlines, d’humour noir, et de séquences bien trouvées. Le must étant l’épisode avec FX Demaison qui ne peut qu’être dépassé par le tempérament de cet agent immobilier hors norme. Il trouvera sa vengeance dans un épisode suivant centré cette fois sur Franck Dubosc (là encore, entre ces épisodes, les références au Dîner de cons sont vraiment palpables).

Alors oui il faudra passer outre un humour que d’aucun qualifieront sans doute de lourd, vulgaire sans doute aussi l’humour est quelque chose que l’on ressent ou pas, BGO est à n’en pas douter une série clivante ; d’une mécanique parfois répétitive. Et si on y a trouvé totalement notre compte, on comprend aussi qu’elle en laisse sur le côté.

Copyright D. KOSKAS / FULLPLAYERS /TF1

Une comédie politiquement incorrect qui fait un bien fou

Des personnages sur un fil mais qui parviennent à être toujours attachants, comme de grands enfants

Une proposition clivante mais qui correspond tellement à ce dont la télévision gratuite a besoin

Copyright D. KOSKAS / FULLPLAYERS /TF1

BENOÎT GÊNANT OFFICIEL
12×26 minutes
à partir du vendredi 19 janvier à 21h25 sur TMC
et sur TF1+, la nouvelle plateforme de streaming gratuit

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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