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On regarde ou pas ? Commandant Saint Barth, la série avec Florent Peyre

A l’entrée de l’hiver, TF1 nous emmène au Paradis avec sa nouvelle série Commandant Saint Barth portée par Florent Peyre.

Le commandant Gabriel Saint-Barthélémy (Florent Peyre) a grandi dans un resort sur une île des Caraïbes. Connaissant mieux que personne les coulisses du paradis, il a la fâcheuse manie de mener ses enquêtes en se tapant l’incruste.
Une méthode renversante, mais toujours payante !

L’essentiel

Nouvelle série nouvelle ambiance et proposition à la fois dans les clous de ce que propose TF1 et étonnamment aussi très différente avec ce pas de côté dans le décalé qui peut au choix perturber ou emmener les spectateurs c’est selon. Au départ, on ne mentira pas, voir la même équipe que Tropiques Criminels embarquer pour les Antilles et proposer une « nouvelle » série policière nous laissait penser que TF1 voulait son carton façon Tropiques. Si l’action est bien présente dans les deux séries, avec l’île véritablement mise en avant dans la série, l’esprit qui ressort de Commandant Saint Barth lorgne plus du côté de Magnum et globalement, la série se veut comme un hommage aux séries d’action des années 80 (le simple fait de porter l’arme en holster sous la chemise à fleurs est un bon exemple). Mais il y aussi un côté Death In paradise, le carton anglais, dans le fait que le héros apparaît un peu « comme un poisson hors de l’eau ».

Dans sa construction, la série se montre un poil différente des autres polars avec Saint Barth qui est véritablement le héros et même si il est secondé par Georges (Philypa PHOENIX), il demeure le héros de la série, on est moins en face d’un énième binôme. La série utilise en filigrane une double histoire à suivre : une partie romcom familiale et une autre polar autour de la disparition de son père. Aux côtés de Florent Peyre, on peut compter sur la présence de Philypa PHOENIX donc mais aussi Yannig SAMOT, BIBRING,
Roxane BRET, Nathanaël BEAUSIVOIR, Margot HECKMANN, et Matthias VAN KHACHE.

On aime ?

On ne mentira pas, nous avons été un peu décontenancé par le début de la série. Il y a une vraie dichotomie entre l’aspect très démonstratif (ouverture très pétaradante, personnage central qui en fait beaucoup, générique à la Magnum) et des intrigues policières ultra classiques qui lorgnent plus vers le whodunit habituel dans la chasse au coupable. En ça, la scène d’introduction de Saint Barth paraît même à première totalement hors sujet. Mais à mesure que l’on avance dans la série, on comprend mieux que, polar mis à part, Commandant Saint Barth est un peu comme Panda : un écrin pensé pour son héros. Florent Peyre peut dans cette série s’en donner à cœur joie en se permettant (c’est bien le mot) un peu tous les excès (à la manière de cette scène folle de l’épisode 4 où il surgit grimé en Dalida !!). Car si Florent Peyre se permet tout, c’est que Saint Barth le fait aussi. Sans gêne, jusqu’au bout, il fait tout pour « se mettre dans les talons » de la victime. Et à y regarder de près, la caractérisation du personnage est plutôt habile et intelligente dans le cadre d’une série policière.

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Au même titre que le héros de Death in Paradise se retrouvait dans les îles alors qu’il déteste le soleil, Saint Barth se la joue « héros », agit comme le parfait séducteur type de série, roulant dans une belle décapotable … alors qu’il a une vraie phobie des scènes de crime (il ne peut regarder un cadavre, on va découvrir pourquoi), il doit toujours avoir avec lui un objet totem appartenant à la victime et piquée sur la scène de crime, et il a une peur panique des chiens, aussi petits soient-ils. C’est en somme l’anti héros dans le corps d’un héros. On pourra se retrouver à penser qu’il faudrait « lever le pied » sur le côté too much du personnage, et en même temps c’est ce qui le rend attachant.
Et Florent Peyre trouve ici un rôle parfait à la (dé)mesure de ce qu’il aime faire et sait faire. A mesure que la série avance, c’est une vraie découverte qui s’opère devant nous.

Et on aime aussi comment la série renoue avec le buddy cop si chère aux séries américaines en embarquant Yannig SAMOT dans les aventures de Saint Barth, non comme un flic lambda, mais bien comme un pote un peu gauche et qui se retrouve malgré lui dans les pires situations. Le duo fonctionne là aussi très bien.

Commandant Saint Barth

A leurs côtés, 3 partitions attirent tout particulièrement notre attention. D’abord, la vraie découverte de la série (même si on connaît l’actrice depuis quelques temps déjà) est Roxane Bret. Elle est pétillante, solaire, drôle et excelle dans le rôle de la geek de la police scientifique. Certes, ce type de personnages n’a rien d’original, on l’a vu dans pleins de séries américaines notamment, mais la comédienne est parfaite dans le rôle et on ne peut que l’aimer. On ajoutera aussi l’excellente Joyce Bibring dans le rôle d’Avril, l’amour de jeunesse de Saint Barth. Là aussi, personnage éculé des séries (l’avocate qui défend les clients que le flic poursuit), mais on découvre Joyce Bibring dans un rôle dans lequel on la voit peut, en héroïne romantique très féminine, elle que l’on cantonne souvent à la flic un peu dure. Elle que l’on suit depuis une dizaine d’années apparaît sous un jour que l’on souhaite voir plus. Enfin, soulignons la trop rare Margot HECKMANN (découverte dans Prométhée) et encore trop cantonnée aux rôles d’ados mais qui est une vraie découverte dans la nouvelle génération d’actrices de ces dernières années.

On aime moins ?

On aimerait que l’on soigne un peu plus les intrigues policières qui sont trop classiques. Un personnage principal fort, bien caractérisé ne peut porter seul tout le concept d’une série. Il faut donner du corps aux intrigues policières pour donner encore plus de corps au héros. Un héros qui résout des intrigues complexes c’est un héros solide et pas un personnage qui fait un numéro. De la même manière, il faut que les séries en finissent avec les guests face au flic. Il y a une convention dans les séries qui fait que dans 95% des cas, un guest soit la victime ou le coupable. Il n’y a dès lors aucune surprise. Cela servira une série qui fonctionne sur un précepte à la Columbo (comme Joseph, bientôt sur TF1), mais dans une énigme qui veut nous surprendre avec la résolution finale. Opter pour des seconds rôles forts, bien caractérisés et des acteurs/actrices pas forcément identifiés pour les incarner ne pourra que servir le projet.

Commandant Saint Barth
6x 52 minutes
A partir du 21 novembre sur TF1 et TF1+

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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